Inventer et construire le lien social du futur

travail.jpgDu fait de la mondialisation, des changements économiques, des exigences des actionnaires et des clients, les Dirigeants doivent renouveler leur vision pour le futur pour répondre à une impérieuse nécessité d’innovation et de création de valeur. Cette démarche, avec en toile de fond, une société française, qui globalement ne mesure pas ce qu’apportent les entreprises, et un discours assez désenchanté sur le travail.

Or le travail est un des lieux essentiels de la construction de soi et de la réalisation de son être au monde.

Les évolutions tant sociétales, économiques que démographiques des 15 prochaines années vont obliger les dirigeants à renouveler leur vision des enjeux futurs, notamment sur les thèmes suivants : la place que les collaborateurs donneront au travail, l’exigence de R&D corrélée au marché, la mise en place de la notion de « durable » tant sur le plan économique qu’humain.

De nombreuses entreprises réalisent une part conséquente de leurs résultats sur leurs seules opérations financières et non seulement sur les activités définies dans leur objet social. Il y a actuellement une mutation de la notion d’objet social.

Du fait de ces changements économiques majeurs, un dirigeant c’est quelqu’un qui a changé, mais c’est toujours un homme qui a une volonté de faire, une obligation de résultat, un désir de durer.
Diriger c’est décider. Pour diriger il s’appuie sur des collaborateurs. Ces mêmes collaborateurs ont besoin de l’entreprise. Les pressions économiques ont accentué la « dépersonnalisation » du travail et le doute des collaborateurs.

Aucune de nos organisations de travail ne pourrait se développer et surtout durer si autre chose que le travail ne liait les hommes entre eux. Lorsque l’on parle d’esprit d’équipe, de conscience professionnelle, d’attention à apporter aux outils de production, de désir de faire et d’aspiration à une vie professionnelle signifiante, on parle d’intelligence et de projet collectif.

C’est la qualité de la structure mentale du dirigeant et la façon dont il la déploie dans l’entreprise (et donc sur ses collaborateurs) qui est stratégique. C’est la vision d’un homme, sa traduction dans une réalité économique, dans une organisation et face à des clients qui fait que le travail des hommes va être possible, nécessaire et peut-être porteur de sens.

Le pouvoir est rarement absolu, un être humain quelle que soit sa place au travail peut être acteur de sa vie. L’autorité peut être créatrice de possibles pour ceux qui ont à exécuter des tâches.

La dissymétrie des places, inhérente à la structure de l’entreprise peut permettre un jeu des acteurs où chacun peut trouver du sens et tenter de se réaliser. Si l’entreprise ne pourra jamais « tout » pour les collaborateurs qui y travaillent, elle n’est jamais « rien », non plus, pour ces mêmes collaborateurs.

Le travail peut être un lieu de réalisation de soi, pour soi et pour les autres. Entre Les lendemains qui chantent et L’horreur économique, des intelligences collectives sont à créer, en alliant toutes les parties prenantes, pour trouver un faire-du résultat et un vivre-ensemble qui soit humainement tenable.

C’est un des défis de l’avenir. Cette construction nécessite un véritable travail qui ne pourra se faire sans la prise en compte de la « part des hommes ». Ce que nous entendons par la part des hommes, c’est ce plus d'humanité et cette quête de sens que l'être au travail peut chercher, trouver ou ne pas trouver. Cela va bien au-delà de la simple notion de « ressource humaine », c'est cet ensemble de mesurable et de non-mesurable, qui a des effets sur la qualité des biens produits et sur la qualité des liens dans l'entreprise.

Share

Commentaires

A lire : Inventer et construire le lien social du futur

A lire sur le site du Club des Vigilants, un article publié par Evelyne Bertin Du fait de la mondialisation, des changements économiques, des exigences des actionnaires et des clients, les Dirigeants doivent renouveler leur vision pour le futur pour ...

Ajouter un commentaire