Le gouvernement anglais est-il économiquement moins « patriote » que le gouvernement français ? On peut le croire puisque, les unes après les autres, les grandes entreprises britanniques sont absorbées par des entreprises étrangères sans que Tony Blair s’en offusque. Etrange contraste avec l’émoi suscité en France par la simple rumeur d’une OPA sur Danone dont les yaourts faisaient alors quasiment figure de matériel stratégique. Y a-t-il de la naïveté de la part des Anglais et du cocorico de la part des Français ?
Pas seulement car, en caricaturant ? peine, on peut soutenir que les situations sont très différentes. En France, on craint que, compte tenu des impôts, des charges et des lourdeurs administratives, une mainmise étrangère finisse par se traduire par des délocalisations non seulement de telle ou telle usine mais même, in fine, du siège social et des centres de recherche. En Angleterre, de telles craintes sont peu répandues et l’opinion prévaut que les entreprises étrangères apportent du savoir-faire qui, tous comptes faits, enrichit le pays. Vivement que l’Europe harmonise les points de vue. Vivement qu’elle permette de faire le tri entre les bons et les mauvais aspects de la mondialisation.
Commentaires
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La question du patriotisme économique est devenue ? la mode.
Longtemps l'idée de patriotisme a eu quelque chose de "franchouillard" ! Il faut dire que les grands parents ont un souvenir de ce concept plutôt... cuisant. Patriotisme ne vient-il pas du mot patrie, qui signifie, ? l'origine, lieu du père, lieu où l'on est né ! La notion de patrie est donc indissociable de la notion de lieu, de sol. Le terme a évolué vers le sol d'adoption qui remplace le sol du père lorsque qu'il n'existe plus...
Tout ceci pour dire que le concept de patriotisme ne signifie rien s'il n'est pas associé ? la notion de sol.
Mais que devient un sol sans périmètre ? Un lieu indéfini, quelconque, bien sur !
S'intéresser au patriotisme n'a de sens que si on s'intéresse ? ce qui se passe sur un "sol" donné, évidemment.
Conclusion, si on ne m'intéresse pas ? cela, le patriotisme n'a donc pas de sens...
A l'époque où les concurrences entre habitants de "sols" différents se traduisaient par des combats de personnes physiques, le patriotisme s'est identifié ? la guerre militaire.
Depuis que la concurrence entre les habitants de "sols" différents se traduisent par des combats de personnes morales, le patriotisme s'est identifié ? "la guerre économique".
Il est vrai que ce sont des Membres du Club des Vigilants qui sont ? l'origine de cette définition, aujourd'hui passée dans le langage courant !
Mais, au fond, la mondialisation moderne n'est-elle pas le gommage de tout périmètre, la banalisation de tous les "sols" ? De ce point de vue, le patriotisme qu'il soit militaire ou économique n'a plus beaucoup de sens.
Le corollaire, c'est évidemment que la notion de sédentarité n'a plus beaucoup de sens et que l'explosion des outils de la mobilité généralisé, pousseront sans doute les futures générations ? abandonner leurs comportements de sédentarité pour aller vers un nomadisme nouveau.
L'idée qui vient alors c'est que ne peuvent s'intéresser au concept même de patriotisme économique que les individus, d'une espèce en voie de disparition, qui cherchent au mouvement de l'histoire parce qu'ils refusent de devenir de nouveaux... nomades.
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