Ukraine

Ukraine – A la recherche de la puissance positive

Comme tout conflit majeur la guerre provoquée par la Russie en Ukraine invite à s’interroger sur la puissance, notion omniprésente dans les relations internationales mais toujours difficile à cerner. Qui détruira ? Qui vaincra ? Qui protégera ? Qui inspirera l’avenir et construira une paix durable, voire un nouvel ordre mondial ? Questions essentielles face à un conflit devenu le point de convergence de transformations profondes, à l’œuvre bien avant le 24 février 2022 et dont l’enjeu est d’ éviter davantage de confrontation. C’est dire s’il est urgent de retrouver de la puissance positive

Ukraine – L’erreur de Macron

La communication élyséenne est de nouveau à la manœuvre pour tenter d’infléchir les propos du Président comme elle avait dû le faire après le couplet sur « l’humiliation ». Il s’agit cette fois des garanties de sécurité qu’il faudrait donner à la Russie, c’est-à-dire reconnaître sa « peur de l’OTAN » et le « déploiement d’armes qui peuvent [la] menacer ». Difficile de plaider le malentendu tant il semble y avoir un fil rouge dans la pensée et les propos du Président. On est davantage tenté de parler d’erreur. Une erreur sur le plan de la logique. La guerre de Poutine est une guerre de conquête

Relire Aron au temps de l’Ukraine

Raymond Aron fut l’un des penseurs les plus profonds du phénomène de la guerre ainsi qu’un observateur pénétrant de l’actualité. Quand il interprétait l’histoire en train de se faire ses analyses articulaient une observation très fine du comportement des acteurs, considérés dans la diversité de leur environnement historique et sociologique, avec un substrat philosophique et théorique développé dans ses ouvrages scientifiques sur les relations internationales et la guerre. On trouve dans les textes aroniens vieux de plusieurs décennies [1] des éléments d’explication qui aident à donner un sens

Ukraine : à quand un aggiornamento de la stratégie française ?

L’amplification du conflit, visible depuis des semaines, s’aggrave encore. Les civils sont désormais la cible, victimes d’une campagne de terreur qui mêle déportations et destructions des installations vitales avec des moyens indiscriminés et sommaires (les drones iraniens font à peine mieux que l’armée syrienne larguant des barils de poudre depuis des hélicoptères). Au menu des prochaines épisodes, peut-être l’entrée en scène de la Biélorussie et toujours ces questions sur l’arme nucléaire tactique dont la valeur pour Poutine est une fonction croissante de l’échec opérationnel de ses armées

Ukraine, comment vaincre la résistance de Poutine à la modernité ?

Les analyses abondent et convergent pour dire que Poutine s’enfonce dans la guerre. A défaut d’avoir l’initiative miliaire, il pousse les feux sur les fronts de la guerre hybride (pseudo-annexions, menace nucléaire, gazoducs/ énergie) qui ne peuvent rien si ce n’est aggraver sa fuite en avant. Sur le terrain les choses accélèrent. L’armée ukrainienne avance avec détermination et efficacité, elle pousse l’armée russe dans la spirale de l’échec, c’est-à-dire l’accumulation de mauvais réflexes et d’erreurs. Le pari de la mobilisation est douteux. Dans La conduite de la guerre [1], le major Fuller

Ukraine, réflexions et questions à chaud - X

La guerre. La Russie a probablement perdu la guerre… contre les Etats-Unis. Le rapport de force reflète l’ écrasante supériorité du warfare américain bâti sur la technologie [1] (observation spatiale, renseignement, précision, etc.) bien que les Etats-Unis engagent leur arsenal avec parcimonie. L’histoire retiendra l’emblème de leur supériorité : le HIMARS (tir d’artillerie précis au mètre et à l’abri de la contre-batterie grâce à sa portée de 80 km) paralyse le rouleau compresseur russe (une colossale mais peu précise artillerie et sa logistique). C’est en quelque sorte un bis repetita de l

Ukraine, réflexions et questions à chaud – IX

Le documentaire de France 2 " Un Président, l’Europe, la guerre [1]" permet à Macron de parachever une séquence commencée avec le voyage à Kiev et de rectifier le tir. Le Président y revient sur l’humiliation qu’il justifie au prix d’une exagération. Les Anglo-Saxons ne parlent pas d’ anéantir la Russie comme le dit le Président qui se fait fort d’être un point d’équilibre. Ils parlent d’infliger une défaite stratégique aux responsables de la guerre. Si l’expression reste vague à bien des égards, elle semble désigner comme objectif de mettre la Russie dans une situation où elle ne pourra pas

Ukraine, les fils rouges de la diplomatie française et le risque du compromis

En deux temps, la proposition d’une Communauté politique européenne dans laquelle on logerait l’Ukraine pendant les « décennies » nécessaires à son entrée dans l’UE et l’affirmation qu’il ne faudrait pas « humilier la Russie » lors du règlement du conflit, le président Macron semble avoir retrouvé les fondamentaux de la diplomatie française. La première ligne de force est un soupçon durable quant à la légitimité et aux aspirations d’une Ukraine souveraine et indépendante. Depuis le refus d’en faire un nouvel Etat-nation issu de l’éclatement des empires lors du règlement de la Première Guerre

Ukraine, réflexions et questions à chaud - VII

On se rapproche de l’utilisation de l’arme nucléaire dont la doctrine russe admet l’emploi sur le champ de bataille. En bon tacticien Poutine voudra attendre la fin de l’élection présidentielle française pour ne pas donner au président sortant un avantage décisif. Nul doute qu’une telle transgression provoquerait en France un réflexe légitimiste considérable réduisant à presque rien le score de Marine Le Pen, candidate qui même battue sera toujours utile. Et puis, pour Poutine, un pays polarisé et divisé politiquement vaut mieux, c’est un pays affaibli. L’armée russe est incapable de dépasser

Ukraine, réflexions et questions à chaud - VI

1. La guerre. La bataille décisive ne sera donc pas à Kyïv mais dans le Donbass. L’usure des forces se fait sentir des deux côtés mais des sources concordantes indiquent que l’armée russe souffre de sérieux problèmes de moral. On sait que le moral pèse lourd quand deux volontés s’affrontent, affrontement qui constitue le cœur ultime de la guerre selon Clausewitz. Les massacres de civils et autres crimes de guerre que les forces russes déchaînent crescendo sont un choix tactique dont la responsabilité incombe au plus haut niveau. Ils ne peuvent être qu’aggravés par l’errance morale de la troupe