Société

La fin de la domination masculine, symptôme de la métamorphose de nos sociétés

Depuis quelques jours paraissent dans les médias de nombreux articles en réaction au « texte des 100 femmes » publié dans le Monde le 9 janvier par un collectif de femmes pour manifester leur opposition « féministe » à l’égard du mouvement #MeToo (en France #BalanceTonPorc), rendu possible par sa véritable propagation sur Twitter. Ce texte semble très symptomatique de la période de transition, parfois difficile, que nos sociétés traversent. C’est ce qu’Alain de Vulpian (auteur de « Eloge de la Métamorphose. En marche vers une nouvelle humanité », éditions Saint-Simon, prix de l’Essai de l

Pour la ré-invention d'un nouvel humanisme politique

Par goût et par expérience, Jean-Paul Delevoye est un observateur privilégié des évolutions de fond qui traversent le fonctionnement de notre société. En 2010, frappé par l’expérience qu’il vivait de médiateur de la République, il était venu au Club des vigilants nous parler de « La République en danger ». Il a depuis été président du Conseil économique, social et environnemental et occupe aujourd’hui la fonction de haut commissaire à la réforme des retraites (après avoir présidé cette année la commission nationale d’investiture aux législatives d’En Marche !). Son intervention et les échanges

De l'opinion ou la société de l'invective

Qui y a-t-il de plus respectable que l’opinion d’une personne ? En cette période troublée - elle l’est depuis longtemps -, certaines personnes détiendraient la vérité plus que d’autres. Il y aurait ceux qui savent et ceux qui sont dans l’erreur et, qui plus est, dans l’erreur absolue. A l’aune de cette situation des murs et des frontières se construisent, séparant les "bien-disants" de la frange "mal-pensante" de la population. On ne cherche plus à comprendre l’autre, on le pourfend et le renvoie à son infamie. On ne débat plus, on critique et on calomnie la personne au lieu d’en considérer

Algorithmes : les outils de la vigilance sont en chantier

Les algorithmes qui traitent les multiples données que l’on collecte sur nous (les big data) doivent être surveillés. Encore faut-il disposer des outils nécessaires. Leur collecte et leur perfectionnement sont en cours. C’est ce qu’a expliqué Nozha Boujemaa, directrice de recherche à l’INRIA, Chargée de la plateforme Transalgo, lancée à la suite de la loi pour une République numérique. Elle était l’invitée du Club des vigilants le 12 septembre. Cette spécialiste internationale des « datas »** n’a certes pas peur des algorithmes… Sans eux « les données sont inertes » et ils rendent donc des

Homo Deus : faut-il avoir peur des algorithmes ?

Sur quels enjeux notre civilisation va-t-elle exercer son pouvoir collectif, non pas à 20 ans, mais à 100 ou 200 ans ? Dans cette perspective longue, Yuval Noah Harari ( Homo Deus, A Brief History of Tomorrow, 2016 pour la version anglaise, 2017 pour la version française à paraître) nous annonce d’emblée que nos trois problèmes historiques, la faim, la maladie et la guerre, peuvent être considérés comme résolus. Sa thèse principale est celle d’une prise de pouvoir par les algorithmes, dont la prochaine Matinale du Club permettra de débattre le 12 septembre grâce à Nozha Boujemaa, spécialiste

Edith Cresson et les Ecoles de la 2e chance ou comment contourner les blocages du système français pour faire réussir des jeunes qui ont tout raté

« Chaque année, plus de 100 000 jeunes sortent sans diplôme du système scolaire ». Plus de 20 ans après avoir initié son projet des « E2C », Edith Cresson continue d’affirmer sa révolte. « C’est criminel de mettre des jeunes dans un système dont on sait qu’il ne fonctionnera pas ! ». Il ne s’agit pas de tous les jeunes mais de « ceux qui, principalement par manque d’appui au sein de leur famille ET par l’inadaptation du système scolaire français, échouent très jeunes et se retrouvent hors course ». Ces jeunes ont « lâché » et ont été lâchés : 20% de ceux qui sortent de CM2 ne savent pas

Plaidoyer pour l’élite du temps présent

La campagne présidentielle est le point d’arrivée d’un long processus de rejet des élites politiques. L’absence, au second tour, des partis de gouvernement piliers de la V e république pourrait l’illustrer de façon spectaculaire. Plus généralement, une illégitimité semble frapper quiconque revendique une parcelle d’autorité. Aux fautes individuelles s’ajoute le reproche de protéger un système inégalitaire et indifférent au sort des vrais gens. L’engouement pré-électoral pour le tirage au sort est une autre facette, n’importe qui plutôt que ceux qui ont l’ambition de se distinguer ! La tendance

Tensions et (r)évolutions du système de santé

Pour le Cercle Vivienne (think tank indépendant regroupant des acteurs spécialistes des questions de santé et de protection sociale), le pire serait que par manque d’anticipation, nous soyons confrontés collectivement à « un désastre industriel semblable à celui de la sidérurgie et que nous nous réveillions trop tard pour bâtir des solutions sur ses ruines ». A l’occasion de la sortie de l’ouvrage édité par le Cercle « Aux grands mots les grands remèdes », un débat a été organisé par le Club le 4 avril dernier avec Christian Oyarbide et Jean Sammut* autour des questions et enjeux soulevés par

La véritable révolution du management

Pour réinventer les entreprises il faut écouter un peu les experts et beaucoup tous les autres, dans l’entreprise et au dehors. Le monde change : ceci se manifeste par des évolutions, des changements dans tous les domaines et de constantes mutations. Nombreux sont les décideurs et organisations qui se demandent comment se repositionner, comment trouver la stratégie à mettre en œuvre pour une meilleure performance. Se réinventer nécessite un arrêt dans un univers en connexion permanente. Un retour sur soi et sur son histoire dans une société court-termiste et souvent prise dans un hyper-présent

Une transition financière pour la planète, vite !

Il y a trop de finance, comme il y a trop de carbone ; et il nous faut une transition financière, équivalente de la transition énergétique. Les citoyens doivent faire pression pour ramener vers l’intérêt général les grandes banques, gangrenées par la finance de marché. Ces banques sont perçues aujourd’hui, à juste titre, comme des dangers publics. Elles doivent redevenir des institutions utiles qui soudent une collectivité en accompagnant ses membres dans leurs initiatives. La financiarisation de l’économie est née de la captation par les grandes banques traditionnelles d’innovations sur les