Société

Il faut accueillir plus d’émirs dans les hôpitaux français

Rappel des faits. Début mai, un étage entier de l’hôpital Ambroise Paré à Boulogne est privatisé au profit d’un émir anonyme. Emotion, scandale. C’est la première réaction qui nous tente tous. Regardons un instant, froidement, cette opération économique pour ce qu’elle est : une exportation de services à haute valeur ajoutée (l’émir vient en France dépenser ses dollars) par un pays, la France, qui souffre d’un chômage très excessif et d’une perte de compétitivité inquiétante. Il faut s’assurer que ces clients payent suffisamment cher pour que cette activité dégage une marge. 30% de plus

Des zèbres pour réenchanter concrètement la France

Alors que la majorité des Français semble sombrer dans une déprime sévère, certains ont l’optimisme chevillé au corps. C’est le cas de l’écrivain, scénariste mais aussi citoyen engagé Alexandre Jardin qui, lors de son intervention du 23 juin sur le thème « Comment réenchanter la France concrètement ? », a fait souffler un réel vent d’enthousiasme. Ce sens du concret, Alexandre Jardin l’a démontré en 1998 lorsqu’il co-fondé l’association Lire et faire lire et, en 2002, avec l’association 1000 mots. La première est partie d’un constat : 15 à 20 % des élèves arrivent au collège sans maîtriser la

La France est officiellement malade de sa politique

France Stratégie, le dernier avatar de l’ancien Commissariat au plan a certes une certaine liberté de parole. « Quelle France dans dix ans ? », son grand rapport prospectif publié le 25 juin, est néanmoins destiné au Président de la République qui a donné à ses auteurs, au cours de son élaboration des « signes » d’intérêt. Or c’est la première fois qu’un rapport de ce type désigne aussi clairement le fonctionnement de nos institutions comme une « entrave » et énonce dans les objectifs la nécessité de « réconcilier les citoyens avec leur démocratie ». Au cours du débat de présentation du

Prisons : faux baromètre des crimes et délits

Marc Ullmann avait envisagé de faire du texte qui suit l'éditorial du dernier numéro de Vigilances. Il nous a, hélas, quittés avant. Nous avons dû modifier la deuxième phrase puisque la réforme pénale dont il parlait a, depuis, été adoptée. L'Assemblée Nationale a ouvert le débat parlementaire sur la réforme pénale. Ce texte a été adopté en première lecture le 10 juin. Vue l'étendue des divergences entre les prétendus "sécuritaires" et ceux qu'ils accusent de "laxisme", il est difficile de prévoir à quoi ressemblera le texte final. Victor Hugo arguait déjà que " la prison est l'école du crime"

Grèves SNCF : quel gâchis !

La grève déclenchée à la SNCF par les syndicats CGT cheminots et SUD Rail le 11 juin, rejoints depuis par FO, à été reconduite pour ce lundi, premier jour du Bac. Il n'est pas question, dans ce billet, de discuter sur le fonds, grève justifiée ou pas, encore moins sur le droit de grève. Un droit démocratique et qui doit le rester. Aurait-il du être utilisé avec intelligence par les syndicats ? A mon sens, oui. La suspension du mouvement pour la durée du Bac n'aurait-elle pas constitué un coup d'éclat à même de redorer leur blason ? Les usagés, excédés d'hier, et les jeunes candidats stressés

Léthargie fatale

Peut-on comparer la France à la grenouille qui, plongée dans une eau froide se réchauffant peu à peu, se laisse cuire sans réagir, alors que si on l’avait plongé directement dans une eau bouillante elle en serait sortie d’un bond immédiatement ? Va-t-on être en capacité d’attendre jusqu’en 2017 pour enfin espérer une réaction ? Voilà des questions que beaucoup de Français exaspérés se posent … mais qui d’autre se les posent ? Et ces Français en colère ne sont plus dupes. Si l’on ajoute aux non-inscrits correspondants à 10.5% de la population en âge de voter, les abstentions (56.5%), les votes

L’Europe vers une ère d’incertitude ?

Les élections européennes se sont achevées hier avec les résultats que l’on sait. Elles ouvrent une période d’incertitude qui frappe la gouvernance des institutions et au delà le projet européen lui même. D’une part avec près de 60%, l’abstention est le premier Parti européen y compris dans les pays qui ont le plus bénéficié de la solidarité européenne. D’autre part, les oppositions à l’Europe progressent spectaculairement : deux pays la France (25%) et le Danemark (23%) ont placé les listes hostiles à l’Europe en première position. Au Royaume-Uni la liste des eurosceptiques est créditée de 27

Européennes : un seul tract vraiment européen

Sur les treize professions de foi reçues par les électeurs d’Ile de France avant le vote du 25 mai les « moins d’Europe » et les « sortons de l’Europe » étaient minoritaires en nombre. Cependant un seul de ces documents était vraiment européen. C’était - indépendamment de ses autres qualités ou défauts - celui de la liste socialiste. C’était le seul à mentionner le nom et à montrer la photo d’un non Français, l’Allemand Martin Schulz, tête de liste du Parti Socialiste Européen et candidat à la présidence de la Commission européenne. De même que le débat entre ces têtes de liste européens avait

Elections européennes : Quel message derrière ce résultat ?

Le résultat annoncé aux élections européennes est tombé. Chacun en a pris connaissance. Mais faut-il suivre les commentaires des politiques et des journalistes français sur ces résultats ? Pas sûr. Certes, l’émotion est grande de voir que le FN arrive en tête. D’autant que certains de ses membres n’hésitent pas à conclure que « le FN étant désormais le premier parti de France, sa représentation actuelle à l’Assemblée (deux députés) oblige à une dissolution immédiate ». Il faut raison garder, et surtout ne pas tomber dans les analyses sommaires pour se faire peur ou pour être démagogique. Le

Rwanda – Reconnaître ses erreurs

Depuis vingt ans, de façon répétée, par divers commentateurs, la France est associée à la responsabilité du génocide rwandais. Des plaintes individuelles suivent leur cours en justice, certains évoquent une complicité de génocide. Les accusations sont graves, souvent factuelles, parfois terribles. Elles visent l’Etat, l’armée et divers individus qui prospèrent dans la zone grise des conflits. La France aurait armé, soutenu, encouragé puis protégé un gouvernement et une organisation génocidaires. La justice va continuer de poursuivre les crimes et établir les responsabilités individuelles. Au