Société

Matinale avec Méziane Benarab : « Réarmer » la citoyenneté dans les quartiers, c’est possible !

Reçu il y a trois ans par le groupe de travail du Club « Immigrés pour toujours ? » (cf. notre « Manifeste »), l’engagement de Méziane Benarab et les moyens mis en œuvre pour le traduire en actes** nous avaient semblé révélateurs de pistes d’actions efficaces susceptibles (allez, empruntons le vocabulaire guerrier qu’affectionne depuis quelque temps notre président de la République…) de « réarmer la citoyenneté » là où elle semble le plus mis à mal. En clair ce que la politique de la ville nomme « les quartiers ». Mais à quelles conditions ? Né dans un quartier populaire de Tizi Ouzou, devenu

"Fabrique du collectif : osons le conflit salutaire !" avec Laurent Quivogne

« J’aimerais qu’il y ait plus de conflits dans le monde pour qu’il y ait moins de violence » : c’est ainsi que Laurent Quivogne [i] débute son intervention à la Matinale organisée par le Club. Comment faire pour que les « conflits » ne dégénèrent en violence ? C’est l’idée qui anime la réflexion de son livre « Oser le conflit, éviter la violence : pour des relations apaisées » (2023). Le titre -et c’est un peu son objectif concède Laurent- interpelle et fait mouche. Car le sentiment général est que la violence augmente autour de nous et que, sans aller jusqu’à parler des récentes « émeutes »

De l'esprit, concept de combat pour François Jullien

Lors de la Matinale avec Françoise Schwab consacrée à Jankélévitch en octobre dernier, il avait été établi un parallèle avec le philosophe François Jullien, qui s’intéresse aux écarts et aux interstices dans les systèmes de pensée. Nous poursuivons cette réflexion philosophique par la présentation du dernier ouvrage de Jullien, intitulé « Raviver de l’esprit en ce monde. Un diagnostic du contemporain » (éditions de l’Observatoire, septembre 2023). Le monde contemporain est en crises, multiples et complexes. Si la crise environnementale est la plus manifeste et laisse peser de lourdes menaces

Immigration : la limiter par la Loi dans notre pays ?

Cette perspective déchaine les passions. Non pas auprès de nos 67 millions de concitoyens qui songent plutôt à leur pouvoir d’achat, à leur sécurité, à l’éducation de leurs enfants, voire à l’avenir de la planète ; mais au sein de notre personnel politique, excité par la perspective de se déchirer autour d’un projet qui divise mais devrait permettre de se différencier. Mais ce n’est pas si sûr : le discours de Grenoble n’a pas servi à la réélection du président sortant en 2012 ; non plus que les positions catégoriques de deux candidats échouant à obtenir le minimum de suffrages nécessaire pour

Jankélévitch : l’impalpable je-ne-sais-quoi antidote aux maux de notre temps ?

Dans le tintamarre de notre début de XXIe siècle, qui mêle parfois l'indigence de la réflexion et l'affrontement brutal des opinions, « Janké », comme l’appelaient ses étudiants, n’aurait-il pas beaucoup de choses à nous dire aujourd'hui ? C’est en partant de cette idée que le Club a organisé cette Matinale un peu atypique où il n’est pas question de géopolitique, de démocratie, de cohésion sociale ou autres thèmes habituels (quoique) mais…de « philosophie ». Et qui mieux que Françoise Schwab pour nous transmettre « l’esprit » de la pensée de Jankélévitch ? Historienne de formation, elle fut

Après les émeutes... que faire ?

Les émeutes urbaines qu’a subi la France en ce début de mois de juillet ont de quoi interpeler tout particulièrement le Club des Vigilants. Ceux qui ont détruit, saccagé, attaqué étaient dans une large mesure ces « immigrés pour toujours », jeunes Français descendants de migrants en faveur desquels un groupe de travail du club ( https://www.clubdesvigilants.com/groupe-de-travail/immigres-toujours) avait proposé sept actions. Sans trop se tromper on peut imaginer qu’un trop grand nombre d’entre eux sont toujours aussi mal intégrés, ingérables par des familles dont l’autorité a du mal à s

Fin de vie : suicide assisté, euthanasie, comment concilier dilemmes éthiques et libertés individuelles?

Claudine Bergoignan Esper, professeure des Universités en faculté de droit, spécialiste du droit de la santé, membre de l'Académie de médecine, est intervenue sur ce sujet difficile de la fin de vie devant le Club. Elle a tenu à souligner qu’elle le faisait en son nom personnel, l’Académie de médecine ne s’étant pas encore prononcée. En préambule à son intervention, Claudine Bergoignan Esper fait quelques considérations « générales » sur ce sujet difficile. Pour elle, c’est un sujet grave, que nous devrions tous connaître, « auquel nous devrions tous au moins réfléchir, quel que soit notre âge

La "religion" woke

C'est sous ce titre que Jean-François Braunstein, professeur émérite de philosophie contemporaine à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne, dénonce la vague d'intolérance qui, au nom de la défense des minorités (ethniques, sexuelles,...), déferle sur le monde anglo-saxon. Selon lui, le but des "éveillés" est de déconstruire l'héritage culturel et scientifique d'un Occident qu'ils accusent d'être "systémiquement" raciste, sexiste et colonialiste. Abondamment documenté, l'ouvrage examine les différentes composantes de la théorie woke. Ainsi, la théorie du genre, dont, selon lui, le fondement

La sobriété, le pari gagnant pour la France ?

Aujourd’hui, la France s’endette vis-à-vis du reste du monde pour consommer des combustibles fossiles et des biens industriels qui ont une empreinte écologique trop forte, qui nous rendent dépendants de nombreux pays, qui contraignent énormément le budget des ménages et qui ne nous laissent pas assez de moyens budgétaires pour réaliser les investissement d’avenir indispensables. Auteur de La sobriété gagnante. Pouvoir d’achat, écologie, déficits : comment sortir de l’impasse ? Benjamin Brice [i] nous a livré dans son introduction à la Matinale du Club les grands éléments du diagnostic qui l

Les moutons de la pensée

« Du grec, ô ciel, du grec ! Il sait du grec, ma sœur » s’exclame Philaminte dans les Femmes savantes en évoquant admirativement un pédant que vient de lui présenter un cuistre, Trissotin. Aujourd’hui, la (ou le) Philaminte moderne s’exclamerait : « du woke, ô ciel, il sait du woke ». Le woke est plus facile à apprendre que le grec. De plus, il vous dispense de lire Aristote ou Platon pour briller en société, car le seul fait de le maîtriser vous mue en philosophe apprécié des médias, qui constituent les nouveaux salons. C’est ce qu’explique brillamment Jean Szlamowicz, linguiste et producteur