Mondialisation

Les défis du capitalisme. Comprendre l'économie du XXIe siècle.

« … Le capitalisme ? C’est comme le Temps. Si personne ne me le demande, je le sais. Si je veux l’expliquer à qui me le demande, je ne le sais plus. Mais on peut se risquer à l’associer au mot combat ! » L’auteur de cet opus éclectique et serré replace l’économie dans sa nature de science sociale, et en convoque les acteurs majeurs et l’élitisme paradoxal qui l’anime aujourd’hui. Il fouille véritablement en historien et mémorialiste le capitalisme dans sa si longue épopée. Sa manière d’entrer dans le sujet avec ardeur et hauteur va au cœur de la question et des enjeux, pour la clore sur le

Un nouveau monde, vraiment?

Les partisans de la décroissance, de la démondialisation et de l’effondrement jubilent. Le coronavirus leur donnerait raison et nous avons eu tort de ne pas écouter Cassandre. Tout ne sera-t-il plus comme avant ? Probablement pas mais certaines inflexions sont nécessaires. Il est hasardeux d’affirmer que nous vivons un moment inédit. Qu’il le soit pour nous, enfants de la paix et de la santé pour tous est certain, mais à l’échelle des temps, les grandes épidémies ont prélevé leur dû et il est utile d’en rappeler le mécanisme et les conséquences. La mondialisation n’est pas un fait nouveau. La

Abandon de la fusion Alstom Siemens – Pourquoi l’Europe a raison

Le blocage de la fusion Alstom Siemens par la Commission européenne soulève une vague de critiques contre l’Europe, notamment en France où beaucoup de dirigeants politiques dénoncent une mauvaise décision. Ce concert d’imprécations, dans un domaine, la politique de concurrence et de lutte contre les concentrations, qui est une belle réussite de l’Europe, mérite d’être démonté. La lutte contre les concentrations vise à assurer une certaine concurrence sur le marché européen, avec l’idée que dans une économie de marché la concurrence évite des rentes de monopole coûteuses : coûteuses à court

Mieux comprendre la Chine pour mieux dialoguer

Claude Meyer articule son analyse* de la montée en puissance de la Chine en trois points : quelles ambitions ? Comment la Chine fonctionne-t-elle ? Quel type de dialogue peut-on avoir avec elle ? La Chine a une ambition planétaire. Le premier palier sera la prééminence économique, acquise dès 2030, grâce à l’effet de masse de sa population active (5 fois celle des Etats-Unis) et ses efforts dans la technologie (2,5% de son PIB, entre l’UE 2,2% et le Japon 3,3%) pour lesquels on peut citer les programmes « Made in China » et « Intelligence artificielle » (doté de 80 Md$). La Chine ne rachète

Too big to do business

Dans un article récent de Variances.eu j’ai décrit comment l’équilibre entre le pouvoir des plus grandes entreprises et celui de la collectivité s’était rompu au cours des 40 dernières années. Des entreprises mastodontes infiniment puissantes et efficaces échappent au contrôle collectif. Comme leur poids s’accroit sans cesse et que leur impunité mine les pouvoirs démocratiques, ce déséquilibre va s’accroître. De plus en plus, la maîtrise de grandes menaces de notre époque va dépendre de choix faits sans contrôle au sein de ces entreprises : réchauffement climatique, disparition de la vie

U.S. Trade Policy : Clearing the Brush – or Pulling up Stakes?

Notre ami Peter Rashish a écrit ce texte pour son blog du AICGS ( Americain Institute for Contemporary German Studies). Il explique les deux voies possibles de l’administration Trump pour changer les règles du commerce international dont l’évolution est considérée comme dommageable aux intérêts américains. Réformer le système en continuant à y participer ou splendide isolement, toutes les options semblent sur la table. The Trump administration has been in office for a little over a year now, and it is becoming clear there are two ways to view its approach to trade policy. One is to see the

Pour une nouvelle éthique numérique

On peut être tenté de se dire que les changements sociétaux de l’ère numérique dans laquelle nous entrons viendront des « jeunes générations » et cela, dans pratiquement toutes les formes de sociétés, modernes ou traditionnelles. Comme les Anciens étaient, dans la plupart d’entre elles, ceux qui pilotaient ou proposaient l’avenir de ces sociétés, le comportement qu’on y observait en général était un certain conservatisme dans les manières de faire, d’analyser le monde mais aussi dans les manières d’être : culture et tradition. Les Anciens trouvent aujourd’hui que les « jeunes numériques » n

Ce que le Bitcoin nous dit des valeurs de notre époque

Notre monde a développé comme jamais la spéculation financière. Le Bitcoin en est l’exemple pur. Conçu pour faciliter les transactions, il n’a déclenché les passions qu’en se révélant un formidable outil spéculatif : une loterie financière mondiale, sans prélèvement fiscal ni plafond des gains (payés par les nouveaux joueurs aux anciens) et une loterie « cool » : je participe à une histoire extraordinaire, sans mobiliser aucune expertise technologique, économique ou artistique. Notre monde est construit sur la gabegie énergétique et la fraude fiscale. Le Bitcoin repose bien sur ces moteurs : l

Si la crise de 2008 recommençait…

Difficile d’exclure qu’une crise financière majeure comme celle de 2008 recommence un de ces jours. Difficile d’exclure qu’elle mette les banques en difficulté. Et difficile d’exclure que les contribuables et l’économie en général n’en pâtissent comme la dernière fois. C’est le sentiment général qui ressortait après avoir entendu Christophe Nijdam, Secrétaire Général de Finance Watch, qui s’exprimait le 13 juin 2016 devant le club des Vigilants. Ancien banquier, ancien analyste financier spécialiste du secteur bancaire, Christophe Nijdam définit Finance Watch, jeune organisation née de la

L’éthique de la globalisation exige la connaissance des autres

L’ancien Directeur de l’OMC était l’orateur du cycle sur l’éthique du libéralisme de la Fondation Ethique et Economie, co-fondée par Bernard Esambert. Pascal Lamy rappelle les 2 approches principales qui régissent la question des relations internationales : l’ approche westphalienne qui défend l’idée de relations entre Etats souverains ayant chacun leur éthique (« cujus regio, ejus religio ») et conduit à juxtaposer de la façon la moins mauvaise possible ces éthiques nationales, et l’ approche cosmopolitique selon laquelle il y aurait une « morale universelle ». En pratique, le droit