Lecture

Henry Hermand : "L'ambition n'est pas un rêve"

C’est ainsi qu’Henry Hermand, soutien du Club depuis sa création et qui en fut le président à la mort de Marc Ullmann, son ami, pour permettre de poursuivre son « œuvre », avait intitulé son livre autobiographique paru en 2010. Quelques jours après sa disparition, nous vous livrons ici les principaux extraits d‘un article écrit à cet occasion par Eric Noblecourt dans le Monde du 13 février 2010 et qui nous semblent bien refléter l’homme exceptionnel qu’il fut et que nous avons eu la chance de côtoyer. « Patron de gauche ? Pour beaucoup, c'est un oxymore. La "traversée du temps" d'Henry Hermand

Comment comprendre – Lecture de Gilles Kepel.

Comprendre des événements tels que les attaques de 2015 nécessite de recourir à des travaux de qualité universitaire. Les sciences sociales n’énoncent pas des règles universelles de causalité comme le font les sciences dures mais elles permettent d’ augmenter la compréhension, c’est-à-dire aboutir à une reconstruction qui rend intelligible les choix des acteurs dans des circonstances données. Dans ses Leçons sur l’histoire Raymond Aron a défini l’ explication compréhensive d’une conduite humaine : « elle exige qu’en fonction des circonstances, du système des valeurs, de la psychologie de l

Croissance zéro : la vision de Daniel Cohen

Le dernier livre de l’économiste Daniel Cohen* explore un des thèmes de travail du club : la croissance zéro. C’est un livre d’histoire et d’anthropologie autant sinon plus que d’économie. Avec son talent de plume et de pédagogie habituel Daniel Cohen part chercher son sujet tellement loin dans l’histoire de l’humanité qu’on se demande pendant quelques chapitres s’il va y venir (tout en profitant très agréablement des riches lectures de l’auteur). S’il croit, à son tour, à l’éventualité d’un ralentissement durable de la croissance, c’est bien pour les mêmes raisons que Robert Gordon, dont les

Pour Jacques Andréani

J’ai connu Jacques Andréani avec le groupe de travail du club sur les Etats-Unis. Ce furent deux années de travail convivial et stimulant, agrémenté par un humour parfois corrosif qui était une facette de sa lucidité. Notre travail a bénéficié de sa profonde sympathie pour la culture américaine et de sa connaissance de l’administration. Il a parfaitement décrit le caractère expansif de la politique des Etats-Unis et « le jeu combiné des facteurs de puissance » qui ont conduit à une interdépendance croissante avec le reste du monde pourtant contraire à leur vocation initiale. Il s’interrogeait

La France apprend tout doucement l’art du compromis

La situation n’est pas désespérée. Les Français maîtrisent beaucoup moins que d’autres européens l’art du compromis, mais ils font tout doucement des progrès qu’il faut encourager. Si on devait résumer en deux lignes sa conclusion modérément optimiste c’est ce qu’on pourrait dire de « l’audition » de Christian Thuderoz par le Club des Vigilants, le 16 avril dans le cadre d’une de ses Matinales. Sociologue, enseignant à l’INSA de Lyon, intervenant en formation continue à l’ESSEC-Irénée, chercheur au CNRS, l’intervenant est aussi co-directeur de la revue Négociations et il a publié cette année

Un livre pour se souvenir de Marc

Bientôt un an que Marc Ullmann, fondateur du Club des Vigilants, a disparu. Avant même de décider que le Club essaierait de lui survivre, le Conseil d’administration avait opté pour la publication d’un livre souvenir. Un vrai livre de Marc. En effet nous avions la chance de disposer d’un inédit, une esquisse de livre très cohérente qui fait le cœur de cet ouvrage. Ce livre existe désormais. Ceux d’entre vous qui ont pu assister à l’Assemblée Générale du 7 avril ont déjà leur exemplaire. Chaque membre à jour de sa cotisation qui ne l’a pas encore peut nous le demander en s’adressant à webmaster

Pourquoi cette passion de la littérature pour les imposteurs ?

Le supplément littéraire du Monde consacrait, il y a quelques semaines, son dossier à trois livres qui tous s’intéressent à des personnages d’imposteurs. Déjà étonnant. Le phénomène ne s’arrête pourtant pas aux frontières de l’hexagone. Les critiques ont fait grand cas aussi du livre américain Mauvais sang ne saurait mentir (éditions Bourgois), récemment traduit en français, dans lequel le journaliste Walter Kirn se demande comment il a pu se laisser berner pendant des années par un personnage se faisant passer, entre autres, pour un lointain héritier Rockefeller. Le célèbre écrivain espagnol