Géopolitique

Europe : le cauchemar anglais

Une Europe Continentale unie sous la prédominance d’un de ses Etats, c’est, depuis toujours, le cauchemar anglais. D’ici à ce que « Kaiser Merkel » soit caricaturée en Napoléon à la Une d’un tabloïd, il n’y a pas loin. Les dirigeants britanniques ont une marge de manœuvre limitée. Une déconfiture de l’euro ne ferait pas leur affaire car les finances mondiales seraient toutes entières ébranlées. Il s’agit donc à la fois de limiter les dégâts monétaires et d’éviter que l’Euroland s’engage sur une voie fédérale que la Grande Bretagne s’interdit d’emprunter. Une double offensive semble probable :

Allemagne : double jeu ? Non, jeu double !

En veillant au respect des statuts restrictifs de la Banque Centrale Européenne et donc en l’empêchant d’émettre de la monnaie pour se porter directement acheteur de bons émis par les pays européens en difficulté, l’Allemagne se pose en gardienne des disciplines budgétaires et rend l’ajustement aléatoire. Ca passe ou ça casse. Dans un cas, la zone euro – d’abord, telle qu’elle existe aujourd’hui, puis éventuellement élargie – se renforcera selon le modèle allemand et tout le monde pourra s’en féliciter. La République Fédérale a l’expérience de la subsidiarité. Une « Europe des Nations »

La Syrie n’est pas une île

La Syrie a des frontières communes avec la Turquie, le Liban, Israël, la Jordanie et l’Irak. La frontière avec l’Irak, longue de 600 km, est éminemment perméable aux trafics en tous genres. Pendant des années, des armes ont été acheminées de la Syrie vers l’Irak pour approvisionner des milices chiites irakiennes fidèles aux mollahs iraniens. Maintenant, le président syrien Bachar el-Assad craint que le courant s’inverse et que des mouvements irakiens sunnites arment des déserteurs de sa propre armée. Curieuse armée syrienne où les officiers sont alaouites (11 % de la population dont

La démocratie est-elle menacée par le modèle de développement chinois ?

Dirigée depuis soixante deux ans par un parti unique, adepte du centralisme démocratique et réfractaire aux Droits de l’Homme, la République populaire de Chine est en passe de devenir la première puissance économique mondiale. Dans le même temps, les démocraties occidentales, déstabilisées par une croissance molle, vont devoir composer avec des sociétés de plus en plus déstructurées et frustrées de ne pas pouvoir consommer. La montée en puissance des mouvements de protestation sociale dans les pays européens (Espagne, Grèce, Italie, etc.) mais aussi au-delà comme en Israël, préfigure le futur

Chine/Pakistan : une alliance en devenir

Les Etats-Unis et le Pakistan sont, en principe, alliés mais on a rarement vu des alliés qui se méfient autant l’un de l’autre. Plus le temps passe, plus les Etats-Unis se rapprochent de l’Inde en qui le Pakistan voit son ennemi majeur. Ainsi, la Chine devient-elle l’alliée de rechange. Malgré une situation économique désastreuse, on y achète des armes : avions par-ci, sous-marins par-là, il y en a (si l’on compte les livraisons effectuées depuis deux ans et les contrats en cours de négociation) pour plus de 5 milliards de dollars. Un jour ou l’autre, d’une façon ou d’une autre, il faudra bien

Afrique : après le printemps, les étés

Personne ne pouvait croire qu’après le « printemps arabe », la démocratie allait s’installer uniformément sur toutes les rives de la Méditerranée et jusqu’aux confins de l’Arabie. C’est donc avec un regard sur les particularités de chaque nation – et, là où il n’y a pas de vraie nation, de chaque communauté - que Vigilances a tenté dans ses précédents numéros de repérer quelques risques et quelques chances. De même aujourd’hui : Au Maroc, la Constitution proposée par le Roi et soumise à référendum est une incontestable avancée. Le souverain garde l’essentiel de ses prérogatives mais il y a

Libye : un avenir incertain

Nous avions, dès le départ, émis quelques réserves sur l’intervention en Libye mais nous ne disposions pas de correspondants sur place nous permettant de nous forger une vision claire de la situation et des enjeux. Lors de nos recherches documentaires, nous sommes tombés sur le document intitulé « Libye : un avenir incertain ». Ce rapport a été réalisé par une délégation internationale d'experts qui s'est rendue tour à tour à Tripoli et en Tripolitaine, puis à Benghazi et en Cyrénaïque, afin d'évaluer la situation libyenne en toute indépendance et neutralité et de rencontrer les représentants

« G2 » n’intéresse pas la Chine

Les Etats-Unis et la Chine étant les deux plus grandes puissances du monde, certains analystes ont prédit que les autres pays allaient être court-circuités : le « G8 » et le « G20 » seraient pour la galerie ; les affaires sérieuses seraient du ressort d’un « G2 » informel mais incontournable. Pur fantasme ! Le monde vu de Pékin est à la fois plus simple et plus complexe. Plus simple car l’Empire du Milieu est, d’abord et avant tout, autocentré. La Chine compte plus de 1,3 milliard d’habitants. Sur ce total, près d’un milliard sont encore pauvres et près de 500 millions encore très pauvres. De

Et pendant ce temps là … la Turquie investit

Forte de son essor économique (près 9% de croissance en 2010), la Turquie mène une reconquête pacifique de ses anciens vassaux. Où qu’il y ait des appels d’offres, les industriels turcs sont présents. Et – miracle ! – l’Ottoman ne fait plus peur. Sa diplomatie est souriante. Il s’entend avec tous et cherche à accommoder chacun. Leader traditionnel de l’espace arabo-sunnite, il fait ami-ami avec ce très grand pays chiite qu’est l’Iran. En cinq ans, de 2005 à 2010, le commerce turco-iranien a triplé. Et, malgré la prépondérance iranienne en Irak, les entreprises turques sont à l’avant-garde de

Irak : l’enjeu N°1

A Bahreïn, les chiites contestataires sont violemment réprimés. En Arabie, les chiites (même non contestataires) sont étroitement surveillés et souvent discriminés. Pourtant, l’Iran qui est, pour ainsi dire, leur « maison mère » se contente d’émettre de vagues protestations. Pourquoi ? Parce que les autorités de Téhéran ont une autre priorité. A leurs yeux le gros lot, le jackpot, c’est l’Irak. Le 31 décembre, toutes les troupes américaines (47.000 hommes et beaucoup d’équipements), devront avoir quitté le pays. Rien ne prouve que, dès le premier janvier 2012, les forces de sécurité irakiennes