Citoyenneté

Nos politiques sont-ils capables de changer de logiciel ?

C’était annoncé. C’est arrivé ! Le FN est en tête dans près de la moitié des régions. Et se revendique le « premier parti de France ». Face à ce séisme politique, qu’avons-nous entendu pendant la campagne, sur les plateaux de télé, dans les premières déclarations des responsables en ce funeste dimanche 6 décembre 2015 ? Des mots mille fois répétés en chœur : « exaspération », « choc », « colère ». Hier soir, l’ « œil du 20 heures » de France 2 faisait le point sur les mots exprimés par les hommes politiques de droite comme de gauche à l’issue de toutes les élections qui ont jalonné l

Pour gagner la guerre idéologique : un « devoir » civique ?

Nous ne gagnerons pas la guerre contre l’esprit du djihad. Tout au plus pourrons-nous (peut-être, et en y mettant davantage de moyens qu’aujourd’hui) écraser Daesh. Mais on sait déjà qu’il renaîtra ailleurs. C’est donc sur un autre terrain qu’il faut (et que nous avons peut-être les moyens de) gagner : celui des idées et des valeurs. Notamment nos fameuses « valeurs républicaines », celles que nous évoquons volontiers lorsque tout va mal, et que nous avons un peu de mal à voir à l’œuvre dans la vie courante. Ainsi par exemple : primauté de l’intérêt public sur les intérêts particuliers

Loi renseignement : que peut-on craindre ?

La loi renseignement crée un cadre pour l’action des services de renseignement en France. Mais c’est un cadre flou, donc trop permissif pour la police et dangereux pour les libertés. C’est l’idée générale qui se dégage des critiques présentées par les principaux opposants (Ligue des droits de l’homme, Quadrature du net etc…) le 1 er juin, à la veille de l’examen du texte au Sénat, au cours d’une conférence de presse où étaient représentées de multiples organisations. Sans prétendre trancher ni avoir fait un tour complet de la question, cette alerte vise seulement à essayer de mieux comprendre

Pour un Martin Luther King day à la française

Le troisième lundi de janvier les Américains célèbrent la naissance du docteur King. Le Martin Luther King day est un jour férié fédéral instauré au début des années 1980 après un large vote du Congrès. Avec ce choix les élus américains ont pointé la ségrégation raciale, une ligne de fracture de la société américaine. C’est un choix audacieux, dit avec la netteté de l’anglais : they prioritized a black activist. C’est un jour férié actif. Les participants se réunissent et discutent de la déségrégation. Les sportifs, les élus, ceux qui ont une tribune parlent aux jeunes, ils les aident à

Le but, grand oublié des associations

Mise en place par Pierre Waldeck-Rousseau, alors Président du Conseil, une association loi de 1901 est une association à but non lucratif. Avec plus de 1 583 000 associations déclarées au Journal Officiel, le succès de cette loi imprègne l’ensemble de la société française. A noter que la loi laisse aux créateurs et aux membres d’une association toute liberté et beaucoup de flexibilité dans le choix du but, de l’organisation et du mode de fonctionnement de l’association. Vous vous demandez où je veux en venir et le pourquoi de ce verbiage. Et bien c’est parce que je pose la question suivante :

Un téléthon de la fraternité pour consolider le 11 janvier ?

Comment susciter, consolider et populariser des initiatives de solidarité à l’égard de toute cette partie de la société française qui ne s’est pas sentie concernée par les marches du 11 Janvier ? « Est-il encore temps de tenter quelque chose qui soit à la hauteur de l'émotion partagée ? Comment surmonter la fragilité et le risque de fugacité de ces multiples "envies d'agir", en concurrence avec bien d'autres sollicitations dans une société de l'immédiateté ? » Réponse de notre ami Hervé Chaygneaud-Dupuy dans un texte co-signé avec Jean-Pierre Worms : « Le succès du téléthon qui a su créer

Carton Rouge aux partenaires sociaux

La marche des Français témoignait d’une volonté de vivre ensemble dans le partage de valeurs communes. C’était l’occasion d’une prise de conscience collective. Les partenaires sociaux étaient réunis pour un round de négociations. L’urgence de s’attaquer à un mal destructeur de notre solidarité, le chômage des jeunes, aurait pu constituer un objectif partagé. Que croyez-vous qu’il arriva ? Quinze jours pour rien. La protection des représentants syndicaux fut au cœur des débats et ceux-ci furent stériles.

Carton rouge : Ecomouv ou l’histoire d’un gâchis

A l’occasion du Grenelle de l’environnement, il est décidé, par une large majorité de participants à cette réunion, d’instaurer une taxe sur la circulation des poids lourds. La base juridique de la nouvelle taxe a été établie par deux articles des lois de Finances de 2007 et 2009. La mise en œuvre de cette taxe est confiée, en octobre 2011, à un consortium privé dans le cadre d’un partenariat public-privé, à la suite d’un appel d’offres ouvert. Cette écotaxe devait rapporter 1,2 milliards aux caisses de l’Etat et décourager le recours massif aux transports routiers au profit d’autres modes de

Une « guerre », pourquoi pas, mais laquelle ?

« Nous allons punir le coupable. La punition, ce sera plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie. » Cette phrase est de Fabian Stang, maire d’Oslo, après la tuerie de l’île Utøya perpétrée par le néo-nazi Anders Breivik en 2011, qui a fait 69 morts. A l’époque, les Norvégiens eux aussi avaient défilé en masse - mais nous ne nous y étions pas associés - pour affirmer leur attachement aux valeurs démocratiques et crier qu’ils n’avaient pas peur. Irons-nous, nous-mêmes, vers « plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie » ? Il est permis d’en douter, tant les discours

Je suis un prof

Le refus d’honorer les victimes de Charlie Hebdo n’est pas marginal. Les analyses paraissent, la presse relate les incidents dans les écoles. Au-delà des provocations, de l’immaturité, une tendance apparaît, c’est une incompréhension de la loi. La loi positive (pourquoi Dieudonné et pas Charlie Hebdo ?) et, exceptionnelle mais plus grave, de ce que la science politique appelle la loi naturelle, c’est-à-dire des principes qui s’imposent à tous et partout et notamment un : on ne tue pas. Pas étonnant, dans ces conditions que l’incompréhension de la laïcité soit profonde. La situation est grave