Citoyenneté

Est-il encore possible de créer du lien dans une société fragmentée ?

Cette Matinale a été plutôt orientée vers les causes de la fragmentation que les possibilités de recréer du lien entre les différentes îles françaises Première cause de cette "archipélisation" de la société, la disparition de la matrice structurante « catho-laïque ». Le déclin du catholicisme commencé dans les années 60 est désormais avéré. Cela se traduit par une baisse des pratiques religieuses (seuls 6% des catholiques vont à la messe tous les dimanches en 2012 vs 35% en 1961), une perte d’influence culturelle du catholicisme mais aussi par des basculements civilisationnels du référentiel

Face au blackfriday, vive la frugalité !

Voici le dernier billet publié par Hervé Chaygneaud-Dupuy sur son blog persopolitique. En écho aux réflexions du Club sur la "Croissance faible", il ouvre des perspectives opérationnelles ET positives pour que chacun puisse devenir acteur de l'enjeu majeur que constitue la transition écologique. Nous avons volontairement changé son titre initial, très sobre ("Frugalité"), pour l'inscrire dans l'actualité de ce monde d'hyperconsommation auquel certains aimeraient bien que nous cédions. Le fameux "black friday", qui semblait avoir surtout comme premier effet d'exacerber les réactions négatives

Après le Grand débat ?

Hervé Chaygneaud-Dupuy, spécialiste de l’innovation sociétale et de la prospective, auteur de « Citoyen pour quoi faire ? Construire une démocratie sociétale », paru en 2016, a écrit cet article pour son blog où il livre régulièrement ses observations sur la vie politique française. Ses réflexions et propositions nous semblent particulièrement intéressantes à relayer, en écho avec les réflexions du Club autour de l'enjeu « rénover la démocratie ». Deux mois de Grand débat, un mois pour tirer les conclusions : la presse trouve le temps long ! Que l’on sorte pour une fois de la précipitation

Le malheur, une idée neuve en Europe ?

Dans un mouvement à double détente, de la marginalisation des partis traditionnels en 2017 à l’irruption populaire en 2018, la France a rejoint le mouvement de recomposition politique à l’œuvre dans la plupart des pays occidentaux. La diversité des causes immédiates et les idiosyncrasies nationales dans les formes de la crise ne doivent pas masquer l’unité des causes profondes : aucune innovation politique n’a sérieusement répondu aux bouleversements auxquels nos sociétés sont exposées depuis un demi-siècle. Depuis la rupture monétaire de 1971 un nouveau développement du capitalisme, fondé sur

Un autre partage du pouvoir

Sitôt le discours présidentiel terminé, les chaînes nationales ont donné l’antenne aux ronds-points où la tonalité fut plutôt défiante. Nous reçûmes donc immédiatement le verdict des gilets jaunes interrogés qui, par ailleurs, rappelaient qu’ils ne représentaient qu’eux-mêmes. Que les médias aient renoncé à leur médiation peut être vu comme le point d’aboutissement d’une désintermédiation de la vie politique que les études d’opinion, qui donnaient aux politiques et aux médias les pires scores de confiance, annonçaient depuis longtemps. Conscient du problème Emmanuel Macron s’est raccroché dans

Beltrame, héros ou saint ?

Notre ami Hervé Chaygneaud-Dupuy, spécialiste de l’innovation sociétale et de la prospective, auteur de Citoyen pour quoi faire ? Construire une démocratie sociétale, paru en 2016 aux éditions Chronique sociale, a écrit cet article pour son blog où il livre régulièrement ses observations sur la vie politique française. Il nous a paru intéressant de vous faire découvrir son analyse de l’héroïsation médiatique qui a été faite du lieutenant-colonel Beltrame. « Comme chacun sans doute, l’hommage rendu au lieutenant-colonel Beltrame m’a ému. Je garderai en tête cette image du cortège semblant

Notre-Dame de la gouvernance

Dans le long feuilleton Notre-Dame-des-Landes, l’accueil réservé à la décision gouvernementale d’abandonner le projet n’est pas le moindre des enseignements : aux trois-quarts les Français l’ont plébiscitée ! Quelques points séparent les sondés de « droite » ou de « gauche » mais les clivages traditionnels (autorité/laxisme, économie/écologie) n’ont pas fonctionné comme lors du référendum local (55/45). Personne n’imagine pour autant que les Français ont adhéré en masse aux méthodes radicales du zadisme. Plus profondément, la décision a conforté deux tendances de fond que les politiques

Comment expliquer notre assourdissant silence sur Alep ?

Pendant des semaines les media nous ont répété qu’à Alep, en Syrie, l’aviation russe et l’armée de Bachar el Assad écrasaient sous les bombes civils et combattants sans aucune distinction. Ce massacre nous a laissés sans voix, ainsi, semble-t-il, que la plupart des peuples européens. Ce silence pose question. Il pose question sur nous-mêmes. Il pose également question sur le fonctionnement de nos démocraties. Plus aucun des relais traditionnels (intellectuels, partis, syndicats) ne s’exprime de manière audible sur ce genre de sujets. Et « la société des gens » n’a pas encore inventé de

Démocratie : les promesses du numérique

Oui les citoyens peuvent reprendre du pouvoir, de la « puissance », grâce au numérique, grâce à internet et à toutes les possibilités de coopération qu’il offre. C’est le message optimiste qu’on a envie de garder de la rencontre avec Pascale Luciani-Boyer organisée le 9 février par le Club des Vigilants, grâce à notre ami Jean-François Soupizet. Madame Luciani-Boyer est – entre autres - élue locale à Saint Maur des Fossés depuis plusieurs mandats, vice-présidente de Génération Citoyens (le mouvement de Jean-Marie Cavada) et elle a une expérience professionnelle de conseil dans le domaine de la

Régionales 2015 : victoire dans la forme, défaite dans le fond ?

Ouf ! Nous sommes sauvés ! Le « front républicain » (et une mobilisation quasi inespérée de l’électorat) ont permis de repousser (jusqu’à quand ?) la menace de la prise de pouvoir du FN. Pourtant, cette « victoire » républicaine en est-elle vraiment une ? Car, si j’étais un électeur du FN, je nourrirais une frustration énorme, voire une haine féroce contre ce système prétendument « démocratique » qui fait tout pour que mon bulletin (ainsi que celui de plus de 6,8 millions de mes concitoyens) ne permette pas que je sois justement représenté… Démocratiques ces petits arrangements entre amis