Afrique

Rwanda : ouvrons les archives !

Depuis quelques semaines, les accusations sur le rôle de la France pendant le génocide des Tutsis et des Hutus modérés se précisent*. La France aurait, en juin 1994, livré des armes aux forces gouvernementales rwandaises, responsables et actrices du génocide, alors en déroute face au FPR de Paul Kagamé et qui s’apprêtaient à passer au Zaïre. Outre qu’à cette date le génocide était consommé et que personne ne pouvait l’ignorer — encore moins les autorités françaises remarquablement informées par la DGSE et des organisations humanitaires —, le commerce des armes avec l’ensemble des belligérants

France : une occasion ratée de faire montre de "Soft Power"

Ebola a fait près de 5000 morts depuis son apparition en mars dernier. Essentiellement au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée. Pour des raisons historiques, les Etats-Unis interviennent au Liberia, la Grande Bretagne en Sierre Leone et la France en Guinée. Or à ce jour, même s’ils sont loin d’avoir atteint leurs objectifs, les deux premiers ont d’ores et déjà déployé des moyens conséquents pour endiguer l’épidémie. La France, quant à elle, est à la traîne. Certes, dira-t-on, la France, à la différence des deux autres pays, est déjà engagée sur le plan militaire au Mali contre les djihadistes

Rwanda – Reconnaître ses erreurs

Depuis vingt ans, de façon répétée, par divers commentateurs, la France est associée à la responsabilité du génocide rwandais. Des plaintes individuelles suivent leur cours en justice, certains évoquent une complicité de génocide. Les accusations sont graves, souvent factuelles, parfois terribles. Elles visent l’Etat, l’armée et divers individus qui prospèrent dans la zone grise des conflits. La France aurait armé, soutenu, encouragé puis protégé un gouvernement et une organisation génocidaires. La justice va continuer de poursuivre les crimes et établir les responsabilités individuelles. Au

Gagner la bataille économique en Afrique : des révisions s’imposent …

En raison d’un développement rapide démographique ( près de 2 milliards d’habitants prévus en 2050, dont plus de 600 millions de francophones !) et d’une croissance économique forte, régulière et, pour l’instant, indépendante de la crise, de nombreux pays se pressent en Afrique. On évoque naturellement la Chine, la Turquie, le Brésil. Mais d’autres, plus petits, moins visibles sont également très dynamiques sur ces marchés émergents. Ainsi la Malaisie. Avec un stock d’investissements directs en Afrique de 19 milliards $ (2011), elle devance la Chine et l’Inde et se trouve en 3 ème position

Afrique : les enjeux de la sécurité

Invité du Club en 2013, Lionel Zinsou estimait que la plupart des pays africains ont fait des progrès considérables en matière de gouvernance – désendettement, exécution des lois de finance, déficits contenus dans la limite des 3 %, renouvellement des élites … Mais, soulignait-il dans la foulée, certains pouvaient se retrouver au bord de l’implosion – on l’a vu au Mali – du fait de leur incapacité à assurer convenablement les vraies fonctions régaliennes. La situation chaotique actuelle en Centrafrique conforte, hélas, son analyse. Dans un certain nombre de pays, les carences sont réelles tant

L'Afrique, un territoire à (re)conquérir pour les entreprises françaises

Le groupe EurAfrique, du Club des vigilants, s’est engagé depuis début 2013 à étudier cette problématique difficile pour laquelle le poids du passé et le positionnement actuel et futur de la France sont engagés. On ne discute plus désormais le fait que l'Afrique s'est engagée dans la voie du développement économique. Un développement endogène, car dé-corrélé de celui de ses principaux clients et bailleurs de fonds. Un développement créateur de besoins énormes en matière d'infrastructures mais également en produits et services attendus par des populations jeunes, en forte croissance, où émerge

Enseignement virtuel et francophonie

Caché sous les turbulences médiatiques, un événement a dominé l’évolution politique mondiale dans les dix dernières années : l’expansion des téléphones mobiles et des réseaux sociaux, sans laquelle le Printemps arabe n’aurait pas eu lieu. De même, dans les dernières années qui viennent de s’écouler, il faut considérer le déploiement des cours en ligne universitaires comme l’amorce d’une véritable révolution. Créé en janvier 2012, le fabricant américain d’enseignement via Internet Coursera touche maintenant (août 2013) trois millions d’étudiants. Ses concurrents Udacity et edX comptent des

France-Afrique, après l’intervention au Mali

Lionel Zinsou est économiste, financier, président du grand fonds d’investissement PAI Partners. Invité du Club des Vigilants le 18 juin, il aurait pu glisser sur l’intervention française au Mali comme un sujet qui ne concerne pas les financiers. Il avait beaucoup à dire sur l’économie africaine dont il envisage l’avenir avec optimisme. Il a au contraire martelé que cette intervention militaire est « fondamentale » et qu’après « rien ne sera comme avant ». Franco-béninois, proche du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, Zinsou a semble-t-il été plus qu’un observateur lointain de cet

L’Afrique, un continent en devenir ?

L’actualité depuis longtemps ne nous montre qu’une Afrique en pleine déliquescence. Guerres, coups d’Etats, kidnappings, catastrophes humanitaires en tout genre, corruption … seraient le lot quotidien de ce continent oublié des dieux. Et pourtant, pour qui connaît l’Afrique et ses habitants, leur sourire (ah ce sourire !!) et leur joie de vivre, leur résilience face à l’adversité, leur envie, leur foi capable de déplacer des montagnes et leur sagesse, on ne peut s’empêcher de penser à une sortie possible de cet enfer et à leur offrir cet avenir radieux qu’ils méritent. L’Afrique de la richesse

Vatican : transition argentine

Benoît XVI s’estimait trop âgé pour piloter la barque de Saint Pierre. Son successeur, le Pape François, n’est pas jeune. Cet Argentin d’ascendance italienne a 76 ans. La nature fait de lui un pape de transition. Transition vers quoi ? Des vaticanologues, impressionnés par ses débuts pensent qu’il va prendre des initiatives audacieuses tant à l’intérieur de l’Eglise qu’à l’intention des humains de toutes croyances « en respectant, comme il l’a dit , la conscience de chacun ». Ils estiment aussi que la mise en œuvre d’un tel œcuménisme prendra de longues années et s’interrogent déjà sur ce que