Terrorisme

Daesh, arme de construction massive ?

Le Président Hollande vient d’annoncer que la France allait effectuer « des vols de reconnaissance » pour « permettre des frappes contre Daesh ». Tout en excluant une intervention au sol. Nos deux derniers présidents se sont beaucoup plu à jouer les chefs de guerre. Avec, d’ailleurs (et ceci n’est certainement pas étranger à cela), une reconnaissance certaine de l’opinion publique (bien « travaillée » par les médias) et, plus surprenant, de la classe politique dans son ensemble. Pourquoi donc s’en priver ? Frapper Daesh, soit. Mais pour quoi faire ? Avec quelle légitimité ? Daesh menace-t-il

Loi renseignement : que peut-on craindre ?

La loi renseignement crée un cadre pour l’action des services de renseignement en France. Mais c’est un cadre flou, donc trop permissif pour la police et dangereux pour les libertés. C’est l’idée générale qui se dégage des critiques présentées par les principaux opposants (Ligue des droits de l’homme, Quadrature du net etc…) le 1 er juin, à la veille de l’examen du texte au Sénat, au cours d’une conférence de presse où étaient représentées de multiples organisations. Sans prétendre trancher ni avoir fait un tour complet de la question, cette alerte vise seulement à essayer de mieux comprendre

Pour un Martin Luther King day à la française

Le troisième lundi de janvier les Américains célèbrent la naissance du docteur King. Le Martin Luther King day est un jour férié fédéral instauré au début des années 1980 après un large vote du Congrès. Avec ce choix les élus américains ont pointé la ségrégation raciale, une ligne de fracture de la société américaine. C’est un choix audacieux, dit avec la netteté de l’anglais : they prioritized a black activist. C’est un jour férié actif. Les participants se réunissent et discutent de la déségrégation. Les sportifs, les élus, ceux qui ont une tribune parlent aux jeunes, ils les aident à

Prévenir la propagation de la haine : est-ce possible ?

Les derniers événements survenus à Copenhague ont ravivé les souvenirs douloureux et les discours martiaux : « guerre contre le terrorisme », « guerre contre le djihadisme », … A quelques rares exceptions près, l’ensemble du monde politique embouche, avec une certaine délectation, ces martiales trompettes. Nourrissant, au passage, volontairement ou pas, voire en s’en défendant, un amalgame entre islam et terrorisme. Or, nos véritables ennemis sont les financiers des terroristes. Ceux sans lesquels ces derniers seraient impuissants à nous porter des coups. C’est à eux qu’il faut s’attaquer

Qui a commandité l’attentat contre Charlie Hebdo ?

Les hypothèses sont nombreuses : des individus en mal de célébrité, la branche de la Qaeda au Yémen ou de la Qaeda au Pakistan, ou encore l’Organisation de l’Etat Islamique (l’OIE présente en Syrie et en Irak) ? L’attaque a été trop bien organisée pour l’attribuer à des dérangés mentaux, l’hypothèse de la Qaeda semble plausible du fait que l’un des frères Kouachi a fait ses classes au Pakistan et au Yémen, mais d’autre part, la vidéo de Coulibaly annonçant son allégeance à l’OEI indique que l’attaque pourrait provenir de ce côté. Peut-on penser à une alliance entre la Qaeda et l’OEI ? Rien n

La fabrication de l’ennemi

Interviewé par notre ami Sky pour la chaîne ThinkerView, Pierre Conesa, expert en relations internationales et stratégiques (y compris militaires), se livre, sans langue de bois, à une analyse géostratégique du monde tel qu’il va, en particulier depuis la chute de l’URSS. « Dans les années 90, l’URSS nous fait la mauvaise blague de disparaître », affirme-t-il. Que faire lorsqu’on n’a plus d’ennemi ? En créer un. Comment ? Pierre Conesa, avec une liberté de ton ébouriffante, démonte, dans cet entretien d’une heure et quart, les rouages de ce qu’il appelle « la fabrication de l’ennemi ». Il

Une « guerre », pourquoi pas, mais laquelle ?

« Nous allons punir le coupable. La punition, ce sera plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie. » Cette phrase est de Fabian Stang, maire d’Oslo, après la tuerie de l’île Utøya perpétrée par le néo-nazi Anders Breivik en 2011, qui a fait 69 morts. A l’époque, les Norvégiens eux aussi avaient défilé en masse - mais nous ne nous y étions pas associés - pour affirmer leur attachement aux valeurs démocratiques et crier qu’ils n’avaient pas peur. Irons-nous, nous-mêmes, vers « plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie » ? Il est permis d’en douter, tant les discours

♯Je suis Charlie : comprendre des assassins ?

Tout le monde a été parfait après les assassinats de journalistes et de policiers, ce funeste mercredi 7 janvier, à Charlie hebdo. Notamment les Français qui se sont spontanément rassemblés sous le slogan « Je suis Charlie », partout en France. Je n’ai pas une virgule à changer à la déclaration de Jérôme Cazes, notre président du Club des Vigilants, postée dès mercredi après-midi sur notre site. Pourtant… Pourtant je pense qu’il faut aller plus loin. Nous ne pouvons plus nous contenter de qualifier d’idiots ou de fous de jeunes hommes qui assassinent au nom d’Allah. Quand la France a plusieurs

Solidarité avec Charlie Hebdo

Créé par un journaliste, Marc Ullmann, apolitique et areligieux, le Club des Vigilants a dans ses gènes la défense de la liberté de dire et de publier, y compris et surtout ce qui dérange les conformismes et force à réfléchir. Nous nous associons au deuil de toutes les victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo, aux condamnations de ce crime, et nous engageons à ne pas baisser la garde mais à être plus vigilants encore dans le futur pour dénoncer tous les fanatismes. Jérôme Cazes, Président du Club des Vigilants, s'exprime au nom de tous les membres du Conseil d'administration et des membres

Terrorisme : l’heure des choix difficiles

L’effet Werther est bien connu des spécialistes des sciences sociales. Le nom vient de l’ouvrage Les Chagrins du Jeune Werther, qui en faisant l’apologie du suicide, a provoqué une vague de suicides en Europe il y a plus de deux siècles. Cet effet stipule que les transgressions de normes humanistes se propagent de manière épidémique quand elles sont médiatisées sans être dénoncées publiquement. J’avais eu l’occasion de signaler, dans une alerte intitulée " Les chagrins du jeune Werther", que cet effet Werther s’appliquait particulièrement au terrorisme salafiste qui faisait école dans les pays