Politique

Le profil idéal des prochains ministres

A l’exception des fronts, de Macron à Fillon, les programmes économiques proposent tous des réformes plus ou moins libérales : diminution de la part de l’état dans le PIB, baisse de la fiscalité d’entreprise, assouplissement du code du travail, réduction drastique du nombre de normes… L’objectif étant de rétablir des conditions favorables à la création d’emploi afin que notre économie ne rejoigne pas le groupe des PIGS. Cette nécessité d’insuffler de l’oxygène et de la liberté dans l’économie marchande ne doit pas se traduire par un gouvernement faible et en retrait. Bien au contraire, dans

Michel Rocard : la vision d’un homme d’Etat nourri par ses convictions

Michel Rocard était intervenu au Club des Vigilants en février 2010 pour parler de l’élimination des armes nucléaires, combat qu’il avait fait sien, en tant que membre de la commission Canberra notamment. On était à la veille de la conférence quinquennale du Traité de Non-Prolifération (TNP) et beaucoup d’espoirs étaient mis dans le leadership américain après les discours d’Obama de 2009, à Prague et à l’ONU. Son intervention fut éblouissante. D’abord parce que son récit des négociations et l’exposé des problématiques étaient d’une grande précision (il pouvait citer l’annexe technique d’un

Epargne et investissement : la solution est politique

La barre des 10 000 milliards de dollars de dettes publiques qui s’échangent à des taux négatifs a été franchie. En termes de causes les choses semblent assez simples : cette épargne est mal rémunérée faute de trouver des investissements créateurs de valeur ajoutée. La BCE s’emploie pourtant à canaliser l’épargne vers l’investissement. En achetant la dette publique elle chasse les banques commerciales de cette zone de confort en espérant qu’elles iront exercer leur métier de préteurs sur le terrain plus risqué de l’investissement productif, source de la croissance et de l’emploi. Les banques

Le Brexit non juridiquement valable ?

Stupeur et tristesse envahissent l'Angleterre après le réferendum sur le Brexit, surtout chez la grande majorité des jeunes, qui avaient voté pour le "remain". Mais au fond, le résultat de cette consultation populaire a-t-il force de loi ? Beaucoup d'esprits lucides et avisés se rendent compte que les préjudices que subiraient de nombreuses entreprises en cas de Brexit n'est pas pris en compte dans l'opération de sortie. La baisse inévitable de la livre sterling appauvrit indiscutablement tous les Anglais. Et nous ne comptons pas les désordres et les manques à gagner dans toute l'Europe

Le Brexit, une chance historique pour l’Union européenne ?

Nos amis britanniques s'apprêtent à voter pour ou contre le maintien de leur pays dans l'Union européenne. La dynamique de la campagne semble indiquer que la sortie de cette Union a le vent en poupe. Certes le Brexit fait peser un risque économique (d'ailleurs plus fort, semble-t-il, pour nos amis britanniques que pour nous) et politique (une possible « contagion » mais, si elle devait s'avérer, elle ne concernerait que des pays mineurs). Ce départ ne peut-il pas, bien au contraire, représenter une chance historique pour l'UE ? Le Royaume-Uni a eu, depuis toujours, « un pied dans l'Union et un

La politique au sens fort - Pour un choc de recomposition (suite).

Il y a aujourd’hui trois raisons pour réformer le marché du travail. C’est une condition pour que les mesures non conventionnelles de la BCE fonctionnent. Mario Draghi, le Président de la Banque centrale, le répète à l’envi, l’abondance de liquidités se transforme en crédits créateurs de croissance si les Etats réforment. A défaut elles se placent sur des actifs dont la valeur est artificiellement gonflée et enrichissent leurs possesseurs sans produire aucune utilité sociale supplémentaire. Ensuite parce que l’absence de flexibilité sur un marché du travail favorise l’exclusion en protégeant

Pour "l'alternance" des mandats

Le cumul des mandats n'en finit pas d'alimenter les débats. Plus grave, il est devenu un thème démagogique, et les journalistes prennet plaisr à relever les contradictions entre les déclarations et les actes de nos politiques. Mais n'est ce pas un faux débat, ou un mauvais débat ? Ce qui choque l'opinion, c'est que les revenus de mandats multiples s'additionnent, alors que les temps consacrés à chaque mandat sont forcément moins importants que le temps normalement consacré à chaque mandat s'il est unique. Or dans de nombreux cas, la combinaison de plusieurs mandats a son utilité, et les

2017 : pour un choc de recomposition

Le constat est banal : il y a aujourd’hui en France une absence de concordance entre l’offre politique et les facteurs de polarisation. Toute société démocratique s’organise autour de pôles où s’agrègent valeurs, mémoire, programmes, marqueurs identitaires, styles, etc. En termes politiques l’enjeu est que les représentants les rendent lisibles pour les représentés. Côté offre traditionnelle demeurent un parti socialiste constitué en 1970 avant que ne s’impose, dans les faits, à l’échelle mondiale, le libéralisme et sa cohorte de transformations et Les Républicains, avatar de la machine

Démocratie : les promesses du numérique

Oui les citoyens peuvent reprendre du pouvoir, de la « puissance », grâce au numérique, grâce à internet et à toutes les possibilités de coopération qu’il offre. C’est le message optimiste qu’on a envie de garder de la rencontre avec Pascale Luciani-Boyer organisée le 9 février par le Club des Vigilants, grâce à notre ami Jean-François Soupizet. Madame Luciani-Boyer est – entre autres - élue locale à Saint Maur des Fossés depuis plusieurs mandats, vice-présidente de Génération Citoyens (le mouvement de Jean-Marie Cavada) et elle a une expérience professionnelle de conseil dans le domaine de la

Le devoir de combattre

Cette semaine une ministre de la république s’est tu devant un salafiste qui ne se dissimulait pas et qui la provoquait se vantant, notamment, de ne pas serrer la main des femmes. La ministre a, d’après ses dires, été « sidérée » par les propos de son interlocuteur auxquels elle n’a pas voulu répondre pour ne pas leur donner de l’importance. Sidération est un terme fort; au sens médical c’est la suspension brusque des fonctions vitales. C’est, par analogie, ce que cherchent les terroristes par leurs attaques et leurs propagandistes par différents moyens. J’avoue à mon tour avoir été sidéré de