Politique

Scission des banques : une réforme avortée ?

Dans une tribune publiée dans le cercle des Echos sous le titre « Les Français ne méritent pas le projet de réforme bancaire de Pierre Moscovici », Jérôme Cazes, président du Club des Vigilants et partisan déclaré de la séparation des activités de dépôt et de crédit des activités de marché dans les banques, estime que le projet de réforme bancaire qui sera présenté, mercredi 19 décembre, en Conseil des ministres marque une reculade majeure. Sous la pression du lobby bancaire, la réforme menée par Moscovici, cumule, à ses yeux, les défauts des autres réformes, Vickers au Royaume-Uni, Volcker

Démocratie en trompe l'œil

Le président égyptien cherche à obtenir par référendum le consentement du peuple pour une constitution fortement teintée d'islamisme. En médecine, quand on demande un « consentement », il importe que le choix ne soit pas seulement « libre » mais aussi « éclairé », c'est à dire informé des arguments pour et contre. Compte tenu de l'implantation des Frères musulmans et de leurs alliés dans les campagnes, il est probable que ni la minorité Copte ni les oppositions urbaines, intellectuelles et laïques ne pourront se faire entendre de la majorité rurale. Le risque de détournement de démocratie n

« Tellement à faire, si peu de temps »

L’hebdomadaire londonien, The Economist, n’a jamais été tendre pour la France ni favorable au socialisme. On peut donc soupçonner qu’il y ait une part de malignité dans le choix de sa couverture du 17 novembre présentant la France comme « la bombe à retardement au cœur de l’Europe ». Difficile, en revanche, de critiquer John Peet pour le titre du « Rapport Spécial » qu’il a coordonné. « Tellement à faire, si peu de temps » est exactement la situation dans laquelle se trouve François Hollande. Ni Chirac, ni Sarkozy n’ont été pour Hollande ce que Schröder a été pour Merkel. Lorsque le nouveau

L’Angleterre s’éloigne, mais ne rompt pas

Lentement, mais sûrement, le « Channel » s’élargit, l’Angleterre s’éloigne de l’Europe. Nous disons l’Angleterre, car ce phénomène est beaucoup moins marqué chez les Ecossais, les Irlandais du Nord et les Gallois. Devant cette accentuation de la dérive anglaise, les Européens favorables à un progrès de l’intégration, en France ou ailleurs, sont tentés de dire : « Tant mieux ! », espérant que, non contents de distendre les liens qui les retiennent encore, les Anglais finiront par les rompre tout à fait, laissant les Européens du continent libres de construire une Europe intégrée et efficace. Il

Soignez-vous ; c’est bon pour l’industrie française

Le « Club des vigilants » ayant décidé de faire de « l’avenir de l’industrie en France » un de ses thèmes de réflexion prioritaire, je voudrais attirer l’attention sur le seul secteur explicitement mentionné par le Président de la République dans sa conférence de presse du 13 novembre : la santé. La santé évoquée pour une fois non comme une source de dépenses et de déficits (par ailleurs inacceptables) de la Sécurité Sociale, mais la santé conçue comme secteur d’innovation, d’investissement, d’exportation et d’emploi. L’industrie ne s’arrête pas à l'automobile et à l’acier. Si François

Une leçon d’indépendance

Quand on voyage, on est souvent, en raison des différences de culture, dans un environnement perturbateur. Il peut être alors rassurant de se retrouver, au travers d’une situation, en pays connu. C’est ce qui m’est arrivé lors de la lecture du Journal Sentinel de Milwaukee (WI-USA), lauréat du Prix Pulitzer en 2008, 2010 et 2011. Un article de ce journal, écrit par Monsieur David Haynes, a en effet attiré mon attention. D’abord en raison de son titre « Pourquoi nous ne donnerons aucune consigne », alors la campagne électorale américaine battait son plein, ensuite pour les idées qui y étaient

Scission des banques : le débat censuré

Le candidat François Hollande promettait un grand débat national sur la séparation des activités de dépôt et de crédit des activités de marché dans les banques. Sept mois après, le Président Hollande semble rétropédaler. En lieu et place du « grand débat national » annoncé, on assiste à une « consultation de place ». Jérôme Cazes, partisan déclaré de la scission des banques, explique dans « Libre propos » sur Canal Xerfi, les raisons de ce recul alors même que le débat se poursuit notamment en Grande Bretagne et aux Etats-Unis. Voir la vidéo (6’57) Lire les autres chroniques de Jérôme Cazes

Four more years. So what?

"Four more years". Tel est le déjà célébrissime tweet envoyé par Barack Obama pour annoncer sa victoire. Immédiatement relayé par tous les médias du monde.Car ils se sont tous (et singulièrement les nôtres) mobilisés pour nous faire vivre (parfois jusqu'à la nausée - n'avons-nous pas déjà vécu notre propre campagne présidentielle il y a peu ?) la préparation puis l'évènement planétaire que représente l'élection du 45ème Président des Etats-Unis d'Amérique. Barack Obama est donc réélu. Les foules, éplorées ici, enthousiastes là, ont manifesté. Pas le même engouement (on parlait alors d'Obamania

La menace militaire chinoise : Comment Pékin se battrait-elle demain ?

Comme rappelé dans une récente alerte, c’est probablement en Asie que se trouvent les principales menaces d’un conflit militaire majeur, et la Chine est un bon candidat dans le rôle d’allumeur de mèche. D’où l’intérêt d’un article de Brahma Chellaney, auteur de différents livres sur l'Asie, dans le dernier numéro de Time. Il nous rappelle une guerre oubliée, il y a tout juste 50 ans : pendant 32 jours, la Chine avait envahi l'Inde. Brahma Chellaney voit dans ce conflit l'application de cinq principes que, selon lui, la Chine utilisera à nouveau dans le futur : - la surprise, pour commencer la

L’opposition mérite vigilance

Nous avons l’habitude de prêter une attention amusée aux affrontements d’ambition des politiques, sans y accorder en réalité beaucoup d’importance, surtout s’ils sont dans l’opposition. Ce qui se joue autour de l’élection du prochain président de l’UMP et du rapport de force entre les différents « mouvements » internes au parti est pourtant très sérieux et peut marquer un tournant pour la France, notamment si Jean-François Copé l’emporte sur François Fillon le 18 novembre. En effet, à coup de formules et de petites phrases (le racisme anti-blancs, la droite décomplexée) l’actuel secrétaire