Politique

Liban : la fin du printemps ou enfin une lueur d’espoir ?

Le 15 mai dernier ont eu lieu au Liban des élections législatives sous tension, dans un contexte de crise aiguë qui s’éternise depuis plus de deux ans, sur fond de faillite économique, de corruption politique, de misère sociale et de conflits confessionnels. Qualifiée de « printemps arabe à retardement », la révolution d’octobre 2019 portait pourtant les espoirs d’une population qui, excédée par les abus de la classe dirigeante, était massivement descendue dans la rue, exigeant la démission de ces hauts responsables corrompus et ayant mené le pays à la banqueroute, suite aux larges dérives

Macron. Prendre son temps.

Le choix d’une équipe ne se fait pas en une semaine. Connaissez-vous une institution, entreprise ou association, dont le président soit tenu de nommer un nouveau DG et l’équipe qui l’entoure en moins d’une semaine ? Aucun choix n’est plus délicat que celui des hommes, qui doit être associé à une mission précise. Il faut discerner les compétences et les caractères, éliminer les caractériels et les dangereux, pressentir les incompatibilités. Tous ceux qui ont exercé des responsabilités ont fait l’expérience de décisions hâtives et imprudentes qu’ils ont longtemps regrettées. Sauf catastrophe

Et dans cinq ans ?

On a eu un peu peur en 2017, on a eu très peur en 2022 et on a toutes les raisons d’être angoissé pour 2027. Peur de l’extrême droite ? Du populisme ? Du national-socialisme ? Peur d’un mouvement dangereux pour la démocratie, incarné aujourd’hui par Marine Le Pen, qui se sera sans doute recomposé d’ici là. Qu’elle, ses amis et ses semblables aient envie de prendre le pouvoir par les urnes ne rassure pas quant à leur attachement à la démocratie. Mussolini et Hitler l’ont fait jadis. Leur ami Orban vient de le refaire en Hongrie. Le quitteraient-ils quand la faillite de leur programme serait

Bruno Piriou : être maire en 2022

La société française bouge beaucoup, le pays est en profonde transformation. Qu’est-ce que son expérience de la politique et du "terrain" enseignent à Bruno Piriou, maire de Corbeil-Essonnes, sur le rôle d'un maire aujourd’hui ? Ce qu’il évoque en premier est le phénomène de déstructuration de la vie politique française. En quelques décennies on a assisté à la quasi disparition des corps intermédiaires classiques (partis politiques, syndicats, associations). Le maire, lui, est toujours là et se retrouve ainsi en quelque sorte en ligne directe avec les habitants. Pour Bruno Piriou ceci fait

Anti Bullshit

On a profondément tort de ne pas s'intéresser à la sémiologie, fondamentalement l'étude des signes. Très connue des communicants et des publicitaires, elle concerne vraiment tout un chacun. Il faut vraiment lire ce remarquable ouvrage d' Elodie Mielczareck, sémiolinguiste, intitulé Anti Bullshit. Quel est le point commun entre l'affaire Benalla, le changement de nom de Total, la gestion des masques Covid par le gouvernement, le pouvoir d'achat "ressenti" et le greenwashing? Comme dit la 4 ème de couverture du livre, " fake news, storytelling, nudge, post-vérité, langue de bois, bienvenue dans

Foule, idées communes et autorité

Jacques Blamont souhaitait intituler l’un de ses derniers livres, consacré à l’intelligence collective à l’heure des réseaux sociaux, Je suis la foule. L’éditeur préféra un plus sage Réseaux ! La qualité de l’ouvrage [1] était intacte mais il me semble que Blamont capturait dans ces quatre mots la force d’une révolution qui, de technologique, est devenue anthropologique et politique. Cette foule-internet a autant de puissance et de force transformatrice que la foule-démocratie portée par l’égalité jadis observée par Tocqueville. Une différence est que l’information y circule immédiatement ; c

Libye : 2021, année de tous les espoirs après des années de chaos

Le professeur Alaya Allani est historien chercheur universitaire (Histoire contemporaine et du temps présent) à l’Université la Manouba à Tunis. Il a réalisé et publié de nombreux travaux sur l’Islamisme et le Salafisme en Afrique du Nord et au Proche Orient et participé à de nombreuses conférences en Europe (Austrian Study Center for Peace and Conflict Résolution, Vienne Novembre 2017), Paris (Center for Mediterranean Intégration - Mai 2015), Tokyo (Mars 2014). Il a bien voulu répondre aux questions du Club des vigilants sur son appréciation de la situation actuelle en Libye, à un moment où

Cédric Villani. Science(s), Politique … et Société : des relations complexes

Scientifique mondialement connu depuis la médaille Fields qu’il a obtenue en 2010, personnalité atypique de l’univers politique français, Cédric Villani est un « conteur » [i]. Ce qu’il aime, c’est raconter des histoires qui parlent aux gens, à leurs émotions, avant de s’attacher à « démontrer techniquement » quoi que ce soit. C’est ainsi qu’au début de son intervention (Cédric Villani intervenait lors d’un webinaire du Club intitulé : Science et Politique, un mariage impossible ? ») il nous a d’abord longuement décrit, lui qui a toujours œuvré dans sa carrière scientifique pour un «

Guerre des vaccins : gouverner c'est agir !

Les premiers jours, cela pouvait s’interpréter comme des maladresses ou des erreurs de communication. Aujourd’hui, le doute n’est plus permis. La « guerre » des vaccins a commencé par une accumulation d’erreurs. - Nomination d’un éminent professeur Nimbus comme coordonnateur en chef qui reconnaît naïvement que la logistique n’est pas son affaire. Le khâgneux Emmanuel n’a-t-il pas appris que la logistique est la variable décisive dans toute guerre ? La supériorité des armées napoléoniennes est due pour une grande part au fait que personnellement Napoléon s’occupait avant le lancement d’une

Adieu les cons, transhumance suicidaire ? Albert Dupontel

Belle interview d’un artiste humaniste qui fait preuve d’une capacité rare de compréhension des « émotions populaires » que beaucoup de nos politiques pourraient (devraient) lui envier. Esprit critique et anxieux face aux évolutions du monde actuel, grand lecteur et cinéphage (l’interview fourmille de références), Dupontel est amené à parler aussi bien du « chaos géopolitique » que de « la parole médiatique » (« aux mains de peu de monde, et ça se voit »). #MeToo, les Gilets jaunes, Black lives matter ? Des « paroles d’opprimés face à des oppresseurs », différentes expressions pour lui de « l