Monde arabe

Le Coran à la télé : une bonne nouvelle

Mardi, mercredi, jeudi, du 8 au 10 décembre Arte va parler du Coran, pendant près de sept heures. C’est une bonne nouvelle car elle signifie que, malgré les attentats passés et les menaces d’attentat à venir, cette diffusion est maintenue. C’est aussi une bonne nouvelle car pendant ces sept heures on va parler non pas du livre qui se récite et ne se questionne pas, mais du livre qui a une histoire, qui est inscrit dans une culture et une civilisation. « C’est une œuvre de salubrité publique », a même dit, au cours d’une des avant-premières, Mohammad Ali Amir-Moezzi, qui occupe la chaire d

L’Iran adversaire ou partenaire ? Les réponses de François Nicoullaud

La France pourrait peut-être enrôler l’Iran dans la grande coalition contre Daesh qu’elle tente de monter après les attentats du 13 novembre, mais c’est loin d’être simple. Résumée en trop peu de mots, telle est l’impression globale que laissent l’exposé de François Nicoullaud, invité du club des Vigilants, mardi 24 novembre et ses réponses aux nombreuses questions qui lui ont été posées. Sur le terrain, des Iraniens se battent déjà contre Daesh, mais c’est pour soutenir le régime de Damas, alors que Paris souhaiterait le départ de Bachar el-Assad, rappelle l’ancien ambassadeur de France à

La nausée Palmyre

Pourquoi la destruction de vieux monuments comme ceux de Palmyre, décrite comme une oasis du désert de Syrie, nous touche-telle tant ? Malgré une certaine volonté de garder la mesure et d’en atténuer l’impact, certains disent qu’il n’y a pas mort d’hommes, cet évènement nous atteint, quoiqu’on en dise, profondément. Il ne s’agit pas en effet de la destruction d’une barre d’HLM, bien que souvent leurs anciens locataires fassent aussi triste mine, regrettant « le bon vieux temps ». Il ne s’agit pas non plus à priori d’une perte d’importance, d’un décès, de meurtres, d’une catastrophe naturelle

Daesh, arme de construction massive ?

Le Président Hollande vient d’annoncer que la France allait effectuer « des vols de reconnaissance » pour « permettre des frappes contre Daesh ». Tout en excluant une intervention au sol. Nos deux derniers présidents se sont beaucoup plu à jouer les chefs de guerre. Avec, d’ailleurs (et ceci n’est certainement pas étranger à cela), une reconnaissance certaine de l’opinion publique (bien « travaillée » par les médias) et, plus surprenant, de la classe politique dans son ensemble. Pourquoi donc s’en priver ? Frapper Daesh, soit. Mais pour quoi faire ? Avec quelle légitimité ? Daesh menace-t-il

Prévenir la propagation de la haine : est-ce possible ?

Les derniers événements survenus à Copenhague ont ravivé les souvenirs douloureux et les discours martiaux : « guerre contre le terrorisme », « guerre contre le djihadisme », … A quelques rares exceptions près, l’ensemble du monde politique embouche, avec une certaine délectation, ces martiales trompettes. Nourrissant, au passage, volontairement ou pas, voire en s’en défendant, un amalgame entre islam et terrorisme. Or, nos véritables ennemis sont les financiers des terroristes. Ceux sans lesquels ces derniers seraient impuissants à nous porter des coups. C’est à eux qu’il faut s’attaquer

Qui a commandité l’attentat contre Charlie Hebdo ?

Les hypothèses sont nombreuses : des individus en mal de célébrité, la branche de la Qaeda au Yémen ou de la Qaeda au Pakistan, ou encore l’Organisation de l’Etat Islamique (l’OIE présente en Syrie et en Irak) ? L’attaque a été trop bien organisée pour l’attribuer à des dérangés mentaux, l’hypothèse de la Qaeda semble plausible du fait que l’un des frères Kouachi a fait ses classes au Pakistan et au Yémen, mais d’autre part, la vidéo de Coulibaly annonçant son allégeance à l’OEI indique que l’attaque pourrait provenir de ce côté. Peut-on penser à une alliance entre la Qaeda et l’OEI ? Rien n

Terrorisme : l’heure des choix difficiles

L’effet Werther est bien connu des spécialistes des sciences sociales. Le nom vient de l’ouvrage Les Chagrins du Jeune Werther, qui en faisant l’apologie du suicide, a provoqué une vague de suicides en Europe il y a plus de deux siècles. Cet effet stipule que les transgressions de normes humanistes se propagent de manière épidémique quand elles sont médiatisées sans être dénoncées publiquement. J’avais eu l’occasion de signaler, dans une alerte intitulée " Les chagrins du jeune Werther", que cet effet Werther s’appliquait particulièrement au terrorisme salafiste qui faisait école dans les pays

Où va le Nouveau Califat de l’EI ?

L’organisation "Etat Islamique en Irak et au Levant" (EIIL) a mené le 6 Juin 2014 une attaque foudroyante contre l’armée irakienne à Mossoul la deuxième plus grande ville du pays. Elle a réussi à occuper la ville et sa province (environ 38 000 km2) aussi bien que d’autres villes environnantes en moins d’une semaine. Certes il y eu des défaillances dans l’armée Irakienne, voire même des trahisons disent certains, mais cela n’aurait pas pu se passer si l’EIIL ne disposait que de pistolets et des mitraillettes. C’est avec une armée, bien fournie en armes lourdes et semi-lourdes, et en moyens de

L’Algérie est mûre pour l’après Bouteflika

On dit des Algériens qu’ils ont le cuir bien tanné. Mais la candidature d’un Bouteflika fantôme – affaibli par un accident vasculaire cérébral (AVC), il ne s’est pas adressé au peuple algérien depuis des mois – pour un 4 ème mandat ne passe pas. Tout porte à croire que, même élu le 17 avril prochain, Bouteflika sera un président mal élu et en sursis. Plusieurs signaux plaident dans ce sens. D’abord, on assiste au "réveil" des gens ordinaires comme dirait Alain de Vulpian. Partout des gens manifestent pour dire Barakat (ça suffit !). C’est la première fois depuis bien longtemps que les

Arabie Saoudite : Frankenstein schizophrène

L’Arabie Saoudite vient de placer les Frères musulmans dans la liste des organisations terroristes aux côtés d’Al-Qaïda, de l’Etat islamique en Irak et au Levant et du Front Al-Nosra. Selon Le Monde, ces décisions seraient motivées par les craintes croissantes du royaume du retour de Saoudiens adeptes du djihad en Syrie et ailleurs. L’introspection des autorités saoudiennes s’arrête, hélas, là. Ils ne cherchent pas, ou si peu, à s’attaquer aux racines de ce fanatisme. Or, ces dernières se trouvent notamment dans le système éducatif, et en particulier dans les manuels. Voilà ce qu’écrit