Guerre

Wagner, grand révélateur des dynamiques de la guerre en Ukraine

L’épopée wagnérienne fait l’objet de nombreux commentaires et analyses qui convergent pour dire l’humiliation de Poutine et la fragilité d’un pouvoir russe bâti sur une série d’allégeances personnelles plus ou moins douteuses. L’aventure de Wagner pointe aussi vers la défaite russe dont on pense depuis le début qu’elle est tendancielle ; c’est-à-dire, un, que la guerre pousse le pouvoir et la société russes dans des contradictions qui seront à terme insurmontables et, deux, que la confrontation avec la base industrielle et technologique occidentale ne peut être que défavorable à Moscou. Ces

Penser l’impensé nucléaire

Alors que des charges nucléaires russes sont annoncées sur le territoire biélorusse, le monde répète pour se rassurer que l’emploi de telles armes est improbable [1]. Force est pourtant de constater qu’il existe une dynamique des événements qui rend possible un tel scénario. D’abord, la Russie est en échec. Les experts militaires s’accordent à dire qu’elle n’a plus, sur le terrain conventionnel, de réelle capacité d’initiative. Ses offensives d’hiver, sur le front et sur les villes, ont échoué et la montée en puissance de l’armée ukrainienne, supportée par l’arsenal occidental, ne peut qu

Nouvel ordre mondial, deux discours et un scenario

Alors que la défaite russe se profile, la bataille s’aiguise pour le nouvel ordre mondial qui sortira de la guerre, soit un système organisé de puissance capable de garantir la paix, pour quelques temps au moins. En effet, plus personne ne doute que la guerre provoquée par la Russie serve de catalyseur à une confrontation plus large et qu’elle sera le probable point d’aboutissement du système issu des règlements de la seconde guerre mondiale (1945 et 1990). Récemment, à l’ONU, Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Russie a affiché la prétention de la Russie à refonder l’ordre

Ukraine – A la recherche de la puissance positive

Comme tout conflit majeur la guerre provoquée par la Russie en Ukraine invite à s’interroger sur la puissance, notion omniprésente dans les relations internationales mais toujours difficile à cerner. Qui détruira ? Qui vaincra ? Qui protégera ? Qui inspirera l’avenir et construira une paix durable, voire un nouvel ordre mondial ? Questions essentielles face à un conflit devenu le point de convergence de transformations profondes, à l’œuvre bien avant le 24 février 2022 et dont l’enjeu est d’ éviter davantage de confrontation. C’est dire s’il est urgent de retrouver de la puissance positive

Ukraine, à la fin ce sont les démocraties qui gagnent

Le pouvoir russe n’a pas renoncé à ses buts maximalistes. Il veut soumettre l’Ukraine. Si ça ne fonctionne pas, il la détruira. La propagande, toujours habile à renverser les responsabilités, explique que les Ukrainiens n’ont qu’à se laisser faire et que les Occidentaux prolongent leurs souffrances en livrant des armes, comme la victime d’un viol prolonge ses souffrances en résistant. Les connaisseurs du poutinisme ont largement décrit sa nature criminelle dont le viol est une des facettes [1]. Elle est l’une des raisons pour lesquelles une victoire de la Russie est devenue impossible, dans le

Ukraine – L’erreur de Macron

La communication élyséenne est de nouveau à la manœuvre pour tenter d’infléchir les propos du Président comme elle avait dû le faire après le couplet sur « l’humiliation ». Il s’agit cette fois des garanties de sécurité qu’il faudrait donner à la Russie, c’est-à-dire reconnaître sa « peur de l’OTAN » et le « déploiement d’armes qui peuvent [la] menacer ». Difficile de plaider le malentendu tant il semble y avoir un fil rouge dans la pensée et les propos du Président. On est davantage tenté de parler d’erreur. Une erreur sur le plan de la logique. La guerre de Poutine est une guerre de conquête

Relire Aron au temps de l’Ukraine

Raymond Aron fut l’un des penseurs les plus profonds du phénomène de la guerre ainsi qu’un observateur pénétrant de l’actualité. Quand il interprétait l’histoire en train de se faire ses analyses articulaient une observation très fine du comportement des acteurs, considérés dans la diversité de leur environnement historique et sociologique, avec un substrat philosophique et théorique développé dans ses ouvrages scientifiques sur les relations internationales et la guerre. On trouve dans les textes aroniens vieux de plusieurs décennies [1] des éléments d’explication qui aident à donner un sens

Ukraine : à quand un aggiornamento de la stratégie française ?

L’amplification du conflit, visible depuis des semaines, s’aggrave encore. Les civils sont désormais la cible, victimes d’une campagne de terreur qui mêle déportations et destructions des installations vitales avec des moyens indiscriminés et sommaires (les drones iraniens font à peine mieux que l’armée syrienne larguant des barils de poudre depuis des hélicoptères). Au menu des prochaines épisodes, peut-être l’entrée en scène de la Biélorussie et toujours ces questions sur l’arme nucléaire tactique dont la valeur pour Poutine est une fonction croissante de l’échec opérationnel de ses armées

Ukraine, comment vaincre la résistance de Poutine à la modernité ?

Les analyses abondent et convergent pour dire que Poutine s’enfonce dans la guerre. A défaut d’avoir l’initiative miliaire, il pousse les feux sur les fronts de la guerre hybride (pseudo-annexions, menace nucléaire, gazoducs/ énergie) qui ne peuvent rien si ce n’est aggraver sa fuite en avant. Sur le terrain les choses accélèrent. L’armée ukrainienne avance avec détermination et efficacité, elle pousse l’armée russe dans la spirale de l’échec, c’est-à-dire l’accumulation de mauvais réflexes et d’erreurs. Le pari de la mobilisation est douteux. Dans La conduite de la guerre [1], le major Fuller

Ukraine, réflexions et questions à chaud - X

La guerre. La Russie a probablement perdu la guerre… contre les Etats-Unis. Le rapport de force reflète l’ écrasante supériorité du warfare américain bâti sur la technologie [1] (observation spatiale, renseignement, précision, etc.) bien que les Etats-Unis engagent leur arsenal avec parcimonie. L’histoire retiendra l’emblème de leur supériorité : le HIMARS (tir d’artillerie précis au mètre et à l’abri de la contre-batterie grâce à sa portée de 80 km) paralyse le rouleau compresseur russe (une colossale mais peu précise artillerie et sa logistique). C’est en quelque sorte un bis repetita de l