France

Nos politiques sont-ils capables de changer de logiciel ?

C’était annoncé. C’est arrivé ! Le FN est en tête dans près de la moitié des régions. Et se revendique le « premier parti de France ». Face à ce séisme politique, qu’avons-nous entendu pendant la campagne, sur les plateaux de télé, dans les premières déclarations des responsables en ce funeste dimanche 6 décembre 2015 ? Des mots mille fois répétés en chœur : « exaspération », « choc », « colère ». Hier soir, l’ « œil du 20 heures » de France 2 faisait le point sur les mots exprimés par les hommes politiques de droite comme de gauche à l’issue de toutes les élections qui ont jalonné l

Faut-il ouvrir le dialogue avec le Front National ?

Les résulats du premier tour des régionales sont tombés. Le vote FN fait théoriquement de ce parti le premier de France. Si les positions se multiplient pour barrer la route au FN, il faut néanmoins prendre la mesure de l'évènement. Certes les attentats terroristes récents dopent le vote FN. Certes l'éviction de Jean Marie Le Pen donne une image plus "responsable" de ce parti. Mais il est difficile d'admettre qu'un parti rassemblant 30 % des votants n'ait toujours aucun accès au pouvoir. Dans une démocratie, un déni de pouvoir à l'encontre d'une minorité significative a de sérieux

Le Coran à la télé : une bonne nouvelle

Mardi, mercredi, jeudi, du 8 au 10 décembre Arte va parler du Coran, pendant près de sept heures. C’est une bonne nouvelle car elle signifie que, malgré les attentats passés et les menaces d’attentat à venir, cette diffusion est maintenue. C’est aussi une bonne nouvelle car pendant ces sept heures on va parler non pas du livre qui se récite et ne se questionne pas, mais du livre qui a une histoire, qui est inscrit dans une culture et une civilisation. « C’est une œuvre de salubrité publique », a même dit, au cours d’une des avant-premières, Mohammad Ali Amir-Moezzi, qui occupe la chaire d

Comment on détruit croissance et emploi en bloquant l’innovation

Le Président Chirac en son temps prit la peine de faire inscrire le Principe de Précaution dans la Constitution. Le Président Sarkozy, lui, fit voter une loi interdisant ne serait-ce que la recherche de gaz de schiste en France. Les écologistes encouragés par les socialistes, refusent eux, au nom du développement durable, toute modification, aussi infime soit-elle, de notre environnement car ils oscillent invariablement entre : « ne touchez à rien » et « revenez à un âge d’or où l’homme n’était pas encore intervenu » soit, revenons à la nature « vierge ». Ces positions de principe

Pour gagner la guerre idéologique : un « devoir » civique ?

Nous ne gagnerons pas la guerre contre l’esprit du djihad. Tout au plus pourrons-nous (peut-être, et en y mettant davantage de moyens qu’aujourd’hui) écraser Daesh. Mais on sait déjà qu’il renaîtra ailleurs. C’est donc sur un autre terrain qu’il faut (et que nous avons peut-être les moyens de) gagner : celui des idées et des valeurs. Notamment nos fameuses « valeurs républicaines », celles que nous évoquons volontiers lorsque tout va mal, et que nous avons un peu de mal à voir à l’œuvre dans la vie courante. Ainsi par exemple : primauté de l’intérêt public sur les intérêts particuliers

La bataille essentielle: celle des idéologies

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"6771","attributes":{"class":"media-image wp-image-6402 alignleft","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"224","height":"126","alt":"7312523"}}]]Depuis les attentats de vendredi 13 novembre à Paris déferle un flot ininterrompu de débats sécuritaires. Plus de policiers, plus armés, plus de contrôles, plus de perquisitions… On s’interroge doctement sur d’éventuels terroristes glissés parmi les réfugiés alors qu’on n’a pas été capable de repérer la présence en France du terroriste star du moment. Sommet du consensus national: l’armement des

La politique politicienne n'est pas morte au Bataclan

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"6769","attributes":{"class":"media-image wp-image-6397 alignleft","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"182","height":"121","alt":"Unknown"}}]]La tragédie qu'a connue Paris a malheureusement mis en évidence des comportements scandaleux indignes d'une démocratie qui se veut évoluée a fortiori lorsqu'ils sont le fait d'élus nationaux. Quelques hommes politiques (principalement de droite) ont fait à la suite du Congrès de Versailles, des déclarations choquantes alors que notre pays traverse une tragédie qui appelle à l'union de tous les

History is again on the move

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"6768","attributes":{"class":"media-image wp-image-6393 alignleft","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"199","height":"132","alt":"Unknown"}}]]Aujourd’hui nous réapprenons que l’histoire est tragique. History is again on the move disait le grand historien anglais des civilisations Arnold Toynbee pour résumer le mélange d’effroi et de désarroi devant l’imprévisibilité des événements. La guerre est dans la besace de l’histoire, elle ne la quitte jamais vraiment. Pour cette raison, elle a été longuement décrite, réfléchie et théorisée

Comment exprimer deuil, solidarité et fraternité ?

Dimanche matin je suis allé au marché, comme si de rien n’était. L’après-midi, soleil aidant, les enfants riaient sous mes fenêtres et le manège tournait, comme si de rien n’était. Les parents étaient installés à la terrasse des cafés. C’est bien. Après les attentats de vendredi il faut que la vie continue, comme si de rien n’était. Les Français de 2015 semblent bien décidés à se comporter comme les britanniques de 1940 sous les bombardements hitlériens du Blitz. Même si chacun d’entre nous est devenu une cible. Pourtant, il manque quelque chose. En janvier il y eut les « je suis Charlie »

Croissance zéro : la vision de Daniel Cohen

Le dernier livre de l’économiste Daniel Cohen* explore un des thèmes de travail du club : la croissance zéro. C’est un livre d’histoire et d’anthropologie autant sinon plus que d’économie. Avec son talent de plume et de pédagogie habituel Daniel Cohen part chercher son sujet tellement loin dans l’histoire de l’humanité qu’on se demande pendant quelques chapitres s’il va y venir (tout en profitant très agréablement des riches lectures de l’auteur). S’il croit, à son tour, à l’éventualité d’un ralentissement durable de la croissance, c’est bien pour les mêmes raisons que Robert Gordon, dont les