France

Pour Aquilino Morelle la future opposition doit être celle du non à l’Europe.

L’enjeu principal pour l’avenir des oppositions en France n’est pas de savoir qui peut dominer la gauche ou la droite mais comment regrouper le camp des « anti-européistes » en vidant le Front National de ses électeurs. Tel est le schéma qu’esquisse Aquilino Morelle. L’ancien conseiller politique de François Hollande pendant les deux premières années du dernier quinquennat était l’invité du Club des Vigilants mardi 23 mai. Directeur de campagne de Arnaud Montebourg pour les primaires de 2012, il était déjà très critique à l’égard de la mondialisation et de l’Europe telle qu’elle fonctionne et

Esprit de compromis contre esprit de radicalité

Lors du débat du second tour, celui qui était encore candidat a opposé l’esprit de conquête à l’esprit de défaite, cinglant résumé des forces en présence. La joute électorale passée, une autre dichotomie s’annonce tout aussi importante : esprit de compromis contre esprit de radicalité. Au premier tour, deux partis qui ont pour fonds culturel la radicalité ont totalisé 40% des voix. Ils partagent une culture du tout ou rien où le gagnant-gagnant est synonyme de soumission, mot-valise tant entendu pendant la campagne. Tendance nationale-mortifère ou libertaire-insoumise, ces radicaux désignent

Le président de la République a trop de pouvoirs en France

Ouf. Emmanuel Macron a été convenablement élu président de la République. Et nous faisons tous les vœux possibles pour qu’il réussisse. Mais imaginons notre consternation si le monarque républicain désigné le 7 mai par les électeurs avait été Marine Le Pen et qu’elle ait obtenu une majorité à l’Assemblée Nationale les 11 et 18 juin. Nous verrions toutes les dispositions conçues pour et par le Général de Gaulle pour éviter « l’impuissance » des gouvernements à permettre à un dirigeant dangereux pour la démocratie de s’emparer de toutes les manettes. Et pendant cinq ans nous nous interrogerions

La France, pragmatique, a élu un réformateur

Notre ami Peter Rashish a écrit ce texte sur l’élection présidentielle française pour son blog du AICGS (Americain Institute for Contemporary German Studies). Il y souligne, après un excellent « opening joke » sur les Français, qu’ils ont fait le choix du pragmatisme en élisant Emmanuel Macron à la présidence de la République. Il conclut aussi que le nouveau président aura besoin de l’aide de l’Allemagne. Pragmatic France Elects a Reformer There is an old story about the serious French thinker who, when presented with a common-sense solution to a problem, will find fault by retorting that the

Plaidoyer pour l’élite du temps présent

La campagne présidentielle est le point d’arrivée d’un long processus de rejet des élites politiques. L’absence, au second tour, des partis de gouvernement piliers de la V e république pourrait l’illustrer de façon spectaculaire. Plus généralement, une illégitimité semble frapper quiconque revendique une parcelle d’autorité. Aux fautes individuelles s’ajoute le reproche de protéger un système inégalitaire et indifférent au sort des vrais gens. L’engouement pré-électoral pour le tirage au sort est une autre facette, n’importe qui plutôt que ceux qui ont l’ambition de se distinguer ! La tendance

Tensions et (r)évolutions du système de santé

Pour le Cercle Vivienne (think tank indépendant regroupant des acteurs spécialistes des questions de santé et de protection sociale), le pire serait que par manque d’anticipation, nous soyons confrontés collectivement à « un désastre industriel semblable à celui de la sidérurgie et que nous nous réveillions trop tard pour bâtir des solutions sur ses ruines ». A l’occasion de la sortie de l’ouvrage édité par le Cercle « Aux grands mots les grands remèdes », un débat a été organisé par le Club le 4 avril dernier avec Christian Oyarbide et Jean Sammut* autour des questions et enjeux soulevés par

Emmanuel, dissipe les doutes !

Emmanuel Macron a de la chance, il en faut en politique. Mais quid de son programme? De son mouvement? De son futur gouvernement, s'il parvient à l'Elysée. Il doit d'ores et déjà répondre à ces interrogations. Par Pierre-Yves Cossé, ancien commissaire au Plan. Quand on fait de la politique, il est nécessaire d'avoir de la chance, autrement il faut faire autre chose. Si l'adage de Raymond Aron est exact, Emmanuel Macron se doit de continuer en politique. Quelle accumulation en quelques semaines ! Retrait de François Hollande ; puisque César s'est mué en Cincinnatus, il n'y a plus de Brutus et

Un mois de service militaire, ce n’est pas une colonie de vacances !

Dès le début de sa grande émission à la télévision, le soir du 23 mars, François Fillon a fustigé le projet de son concurrent Emmanuel Macron qui veut rétablir un service militaire d’un mois. La durée lui semblant ridiculement brève, il a résumé son propos en lançant : un mois, c’est un mois de « colonie de vacances » et un mois coûteux. L’attaque est d’autant plus étonnante qu’elle vient d’un des parlementaires les plus compétents en matière de défense – j’en suis témoin – de la Ve République. François Fillon qui a effectué un excellent service militaire ne peut pas avoir oublié que, de son

Aquilino Morelle : Le peuple sans la gauche c’est le populisme

Le livre que vient de publier le conseiller politique évincé par François Hollande en avril 2014 sur fond de scandale pose des questions qui vont bien au-delà du simple règlement de compte. On peut trouver quantité de raisons de ne pas lire Aquilino Morelle (publié chez Grasset). Il rate en partie sa cible puisque son livre est sorti après que François Hollande a renoncé à se représenter. L’auteur, exécuté par Médiapart, est un homme de gauche qui aime les belles chaussures et a commis l’erreur de faire venir à l’Elysée un cireur de belles chaussures. De plus c’est un livre qui parle du passé

Et s’il n’y avait qu’un seul tour !

Les stratégies se font et se défont à l’aune des réalités. Quand la vision n’est pas là, quand l’intérêt personnel dépasse l’intérêt général, alors le champ des possibles s’ouvre et l’impensable devient réalisable. Les gauches se déchirent et la droite démontre au quotidien son incapacité à se rassembler. Les médias, perdus, s’en remettent désormais aux discours des extrêmes laissant le citoyen perplexe et désorienté. Qui d’entre nous à l’heure actuelle a la conviction de son prochain choix ? Alors on déroule le tapis rouge ou plutôt bleu marine, et l’on voit des journalistes déjà se ranger