Energie

Le Président et l’Algérie

Un enjeu stratégique Pour tout président de la République française, l’Algérie est un sujet d’importance. La sécurité de la France dépend pour une part de ce qui se passe de l’autre côté de la Méditerranée. Une guerre civile en Algérie, un conflit algéro-marocain, une poussée djihadiste auraient des effets directs et indirects : afflux en France d’exilés algériens, manifestations, attentats. Un rapprochement accru avec la Russie et la Chine pourrait menacer notre approvisionnement en gaz et l’ensemble de nos échanges commerciaux, qui restent significatifs, même si notre position relative ne

Ukraine, réflexions et questions à chaud - X

La guerre. La Russie a probablement perdu la guerre… contre les Etats-Unis. Le rapport de force reflète l’ écrasante supériorité du warfare américain bâti sur la technologie [1] (observation spatiale, renseignement, précision, etc.) bien que les Etats-Unis engagent leur arsenal avec parcimonie. L’histoire retiendra l’emblème de leur supériorité : le HIMARS (tir d’artillerie précis au mètre et à l’abri de la contre-batterie grâce à sa portée de 80 km) paralyse le rouleau compresseur russe (une colossale mais peu précise artillerie et sa logistique). C’est en quelque sorte un bis repetita de l

Crise critique : inventons le monde de demain !

Après l’insouciance des mois d’été, nous voici de retour au cœur d’une actualité préoccupante. Quel que soit l’angle d’attaque pour examiner la rentrée qui s’annonce, on en revient inévitablement au même constat obsédant : la crise. Elle est partout, impossible d’y échapper ! Au moment où la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid semblait dépassée, de nouveaux sujets d’inquiétude ont soudain surgi, faisant peser des menaces inédites sur le monde entier, bouleversé par le conflit entre l’Ukraine et la Russie. Les mois écoulés n’ont pas permis de mettre fin à cette situation paroxystique, et

Ukraine, réflexions et questions à chaud - VIII

Energie. On continue de suivre la scène énergétique dont les recompositions géopolitiques s’opèrent désormais dans la matrice de la transition énergétique qui provoque une accélération de toute chose. L’embargo européen sur le pétrole russe livré par mer, et le renoncement volontaire de l’Allemagne à ses achats par pipeline, devraient potentiellement faire mal à la Russie (50% de ses exportations). Mais le baril flirte avec les 120$, il est au-dessus de 100$ depuis l’invasion. Même effet sur le gaz dont la baisse des exportations d’environ un tiers est compensée par des prix historiquement

Ukraine, réflexions et questions à chaud. III

1. La guerre. Raymond Aron rappelait qu’il faut toujours observer comment les Hommes font la guerre, cela en dit long sur ce qu’ils sont et là où ils en sont. Les observateurs compétents sont formels : depuis le début de l’invasion, l’armée russe n’a pas tiré une seule munition guidée. Pour beaucoup, les projectiles sont de l’époque soviétique. La technique de bombardement est sommaire et dévastatrice pour les civils. De l’autre côté, les agences de renseignement américaines mettent à disposition des forces ukrainiennes, plusieurs fois par heure, leur énorme capacité d’observation et de

Ukraine, réflexions et questions à chaud. II

1. La guerre, la guerre toujours recommencée ! Ce n’est évident pas l’original du vers de Paul Valery [1]. Entendre sa belle musique allitérée ainsi détournée dit à la fois l’évidence de la guerre maintenant qu’elle est là et sa laideur. La guerre corrompt tout, elle recouvre le monde d’effroi là où la poésie nous rappelle qu’il faut tenter de vivre. 2. Encore une fois, reprendre Clausewitz. Toute guerre est d’abord une épreuve de volonté. Les formes de la guerre sont multiples et ses apparences trompeuses. Revenir à son essence comme le fait le stratège prussien permet de cerner la dynamique

Pourquoi les grandes banques continuent-elles de financer de nouveaux gisements d’énergies fossiles ?

L’un des pires cercles vicieux de notre monde contemporain est celui du financement de l’énergie. Depuis 1988, les travaux successifs du GIEC nous ont avertis d’une probabilité croissante, aujourd’hui très proche de la certitude, que le réchauffement climatique soit provoqué par l’activité humaine, qu’il passe par les gaz à effet de serre, et entraîne au-delà d’un certain niveau une profonde dégradation de la vie humaine sur terre. Les dernières études donnent toutes une fourchette de 10 à 15 ans pour épuiser la marge qu’il reste de « budget carbone », c’est-à-dire la quantité d’énergie

A la recherche du rendement perdu

La responsabilité des gestionnaires des fonds d’investissements est mise à rude épreuve : dix années de politique monétaire accommodante ont écrasé les rendements financiers. Au bout de la chaîne les retraités de la classe moyenne occidentale, pilier de nos démocraties, s’inquiètent pour leurs placements et leurs retraites. Déflagration politique et sociale en perspective ! Sous la pression de nombreux gestionnaires s’élèvent contre les exclusions éthiques qui, au fil du temps, ont écarté des investissements les industries dont les produits étaient jugés néfastes (tabac, armements, jeux, etc.)

Réchauffement: marché ou long terme il faut choisir

Les récentes calamités météorologiques rappellent de façon concrète ce qu’une concentration de 400 ppm de CO² dans l’atmosphère veut dire. La question est connue et se pose de façon simple : pour contenir la concentration de CO² dans une limite acceptable (~450 ppm) il faut que 9/10 e des énergies fossiles restent là où elles sont. Le marché ne règlera pas ce problème, les politiques non plus. Ni les uns ni les autres n’ont d’intérêt dans le long terme, le court terme est consubstantiel à leur activité. Le marché fonctionne sur l’idée que la valeur d’une ressource est plus importante aujourd

Changement climatique : l’effet d’entraînement par l’exemple est irréversible

Claude Henry, invité de la Matinale du Club le 8 novembre, est précis : nous pouvons encore émettre 700 Md de tonnes de CO² dans et l’atmosphère. Au-delà, la hausse de la température sera, irréversiblement, supérieure à 2° et dévastatrice. La plus grande partie des réserves (3000 Md de tonnes) doivent rester là où elles sont. Au rythme actuel des émissions, c’est une vingtaine d’années qui nous restent. Ça va vite, le temps est compté. Dans certaines parties du globe, la physique a parlé : la désertification est là, il faudra la technologie pour les garder vivables. Compter sur les