Economie

Quelles clés pour mieux comprendre les (r)évolutions du monde actuel ?

Auteurs avec Jérôme Bondu de « La plus grande révolution de toute l’histoire de l’humanité », Anne Beaufumé et Jérôme Coutou ont introduit la Matinale en insistant sur la difficulté croissante qu’ils constatent autour d’eux d’appréhender la masse des bouleversements technologiques auxquels on assite depuis une vingtaine d’années. Il gravite autour de nous une masse inouïe d’informations, impossibles à « digérer » dans leur globalité. La complexité et l’incertitude dominent. Ils engendrent du doute, de l’anxiété même, avec le sentiment d’être un peu dépassé par ces révolutions concomitantes

Liz et le mur d’argent

Depuis l’échec du cartel des Gauches en 1924, l’histoire française associe le mur d’argent à des puissances occultes et égoïstes capables de s’opposer à la volonté démocratique et d’abattre les forces progressistes. C’est Edouard Herriot, président du Conseil radical qui eut l’habilité politique de masquer son échec derrière cette allégorie qui depuis a prospéré. L’histoire fut certainement beaucoup plus complexe et ambiguë que cette opposition stéréotypée mais il est certain que le sol financier se déroba sous les pas du ministère Herriot comme il vient de se dérober sous ceux du ministère

Un Monde Habitable ?

Après Glasgow, les experts ont indiqué que sur la lancée actuelle la température de notre planète augmenterait en moyenne de 2,7 degrés d’ici 2100 et que l’habitabilité du monde n’est plus garantie. Certes, les experts peuvent se tromper mais constatons que depuis les années 60 leurs prévisions ont été exactes. Certes, une découverte majeure dans la prochaine décennies (énergie par fusion de l’hydrogène ?) accélérant la décarbonation n’est pas impossible mais elle est peu probable. Pour les Politiques, le comportement rationnel serait de prendre les experts au sérieux mais il n‘est pas assuré

L'entreprise contributive. Concilier monde des affaires et limites planétaires

« Il fut un temps où le vivant était la seule réalité ! Mais en attendant que vienne l’âge de la sagesse : par quel extraordinaire pensons-nous avoir le droit d’anéantir des espèces millénaires, alors même que la nôtre se cherche encore ? » Nous voilà repartis bille en tête pour une énième relance et l’espoir d’un retour à la croissance nourrissant inlassablement cette illusion alors qu’il s’agit plutôt d’envisager un nouveau modèle de développement dont est porteur cet ouvrage. Les auteurs montrent qu’il faut changer de perspective, renoncer à vendre du « pas cher et quasi jetable » pour

La réindustrialisation, une chance pour la transition écologique ?

Notre dernier webinaire avant les vacances d’été nous a permis une discussion particulièrement intéressante avec Nicolas Meilhan sur le lien entre la désindustrialisation de la France et l’efficacité de notre lutte contre le réchauffement climatique. Nicolas Meilhan, ingénieur ESTP et diplômé du MIT, est expert en énergie et transport et membre du think tank les Econoclastes. Il a été contributeur du rapport de France Stratégie « Les politiques industrielles en France. Évolutions et comparaisons internationales » remis en novembre dernier à l’Assemblée nationale. D’emblée, Nicolas Meilhan

Les défis du capitalisme. Comprendre l'économie du XXIe siècle.

« … Le capitalisme ? C’est comme le Temps. Si personne ne me le demande, je le sais. Si je veux l’expliquer à qui me le demande, je ne le sais plus. Mais on peut se risquer à l’associer au mot combat ! » L’auteur de cet opus éclectique et serré replace l’économie dans sa nature de science sociale, et en convoque les acteurs majeurs et l’élitisme paradoxal qui l’anime aujourd’hui. Il fouille véritablement en historien et mémorialiste le capitalisme dans sa si longue épopée. Sa manière d’entrer dans le sujet avec ardeur et hauteur va au cœur de la question et des enjeux, pour la clore sur le

Le nouveau contrat social. L'entreprise après la crise

« …Attention au déséquilibre engendré entre le réel et le Toc, si létal pour l’économie» Les auteurs de cet ouvrage dense nous enjoignent d’appliquer une vraie coupure et une méthode face aux bouleversements et incessantes remises en question de cette oppressante pandémie coronavirus qui n’a pas infecté que la sphère de la santé. Ils en appellent au compromis sur la base d’une exigence de justice sociale, de la classe ouvrière aux couches dirigeantes, comme une condition de la cohésion française.Ils la nomment « entreprise cohésive », et lui vouent une ambition de transformation radicale de la

« Le frivole et le sérieux » un livre de Michel Clouscard

Michel Clouscard (1928-2009) fut professeur de sociologie à l’Université de Poitiers. Il a développé une critique fondamentalement marxiste du néo-capitalisme et de ce qu’il appelle la social-démocratie libertaire. Il livre sa conception des rapports entre le gauchisme et l’idéologie libérale contemporaine dans un livre « Le frivole et le sérieux » publié voici plus de quarante ans et réédité en 2017 par Delga. On lui avait prédit qu’il serait à la fois boycotté, ridiculisé, stalinisé (on dirait aujourd’hui nazifié) s’il accédait à une certaine notoriété. Il ne l’a jamais vraiment obtenue ce

Le libéralisme actuel est-il antilibéral ?

De premier abord, la question a de quoi choquer. Comment oser qualifier d’antilibéral un système économique qui s’est imposé dans le monde entier comme une référence universelle, prônant la libre concurrence et la dérégulation des marchés financiers, en un mot libérant totalement l’économie mondiale de tout contrôle jusqu’à permettre à cette dernière de s’octroyer les pleins pouvoirs ? Et pourtant, si l’on fait l’effort de se replonger dans les origines de cette pensée libérale, la question prend tout son sens … Aux origines de la pensée libérale Historiquement, le libéralisme est une doctrine

Comment sauver le libéralisme ?

Comment sauver le libéralisme ? À cette ambitieuse question, Bernard Esambert, ancien président du Club des vigilants, dont nous avions évoqué dernièrement le ciné-portrait, propose une réponse non moins ambitieuse : il faut introduire ou réintroduire de l’éthique dans le comportement des agents économiques et notamment des riches et des puissants. La quatrième de couverture du livre que vient de publier la Fondation éthique et économie sous sa direction commence ainsi : « L’économie d’aujourd’hui n’est-elle pas un défi aux valeurs de justice et de respect de la dignité humaine ? L’économie