
Que nous réserve le nouveau Président Donald Trump, fraîchement élu, dont les provocations et les rodomontades ont régulièrement défrayé la chronique et continuent d’alimenter les conjectures ?
Son arrivée, dans un contexte général d’affaiblissement du leadership américain (le récent accord sur la Syrie dont les USA sont les grands absents l’atteste), met l’Union Européenne devant ses responsabilités. Donald Trump a estimé que l’OTAN était une organisation « obsolète » (on ne peut pas lui donner entièrement tort sur ce point) et s’est plaint que ses alliés ne contribuaient pas suffisamment à son financement.
Devons-nous nous attendre à ce que les USA ne se sentent plus engagés, comme par le passé, à faire face à la menace (bien réelle) de la Russie ? Celle-là ne cache pas son appétit pour reprendre pied dans les pays baltes, par exemple. L’historienne spécialiste de la Russie, Françoise Thom, nous avait alertés, voici 18 mois, lors d’une Matinale sur les desseins de cet « état-garnison rassemblé autour de son chef » face à « une Europe minée de l’intérieur, démoralisée, divisée, affaiblie par la crise, handicapée par la relative médiocrité de sa classe politique, inconsciente même du danger dans lequel elle se trouve ».
Le spectre d’une guerre sur notre continent, qui nous paraissait hautement improbable, voire impossible, refait surface avec insistance.
L’imprévisibilité de Donald Trump, la tendance (me semble-t-il lourde) au remplacement d’un monde dominé par les USA par un monde davantage multipolaire, doivent pousser l’UE à prendre davantage en main sa défense. Aujourd’hui, elle se présente en ordre totalement dispersé, même si, ici et là, des voix s’élèvent pour y remédier (citons par exemple la demande des députés européens de la Commission des affaires étrangères de commencer à mieux faire travailler ensemble nos forces armées - montrant en creux qu’elles ne le font pas aujourd’hui ! - ou la proposition de Thierry Breton de mutualiser les dépenses militaires à travers un fonds européen).
La France est le seul membre à disposer d’une force de dissuasion digne de ce nom. Elle en assume d’ailleurs (très difficilement) seule le coût. La PSDC (Politique de Sécurité et de Défense Commune) a bien comme « objectif à terme » (mais quel terme ?) une défense commune. Mais ses moyens sont limités et, tout au plus, est-elle capable de conduire des opérations en République centrafricaine ou en Somalie. Certainement pas à faire face à une agression sur son territoire.
La menace que font peser une Amérique tentée de se replier sur elle-même et une Russie tentée par la conquête doit mettre notre défense commune au premier rang de nos priorités.
Pendant que nous nous disputons sur l’accueil des migrants, nous pourrions avoir à faire face à une « invasion » bien plus mortelle. Il est plus que temps que l’Union se mette, au sens propre, en ordre de bataille.
Le Club des Vigilants reste attentif à ce thème et continuera de se manifester en 2017.
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