
Alors que le Moyen Orient flambe, les conditions semblent, paradoxalement, réunies pour
trouver un accord avec l’Iran sur le dossier nucléaire. Tout récemment, les Iraniens ont fait passer le message qu’ils étaient prêts à accepter un certain nombre de compromis, comme de plafonner au taux de 5% leurs activités d’enrichissement ou d’appliquer à nouveau le protocole additionnel de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, autorisant des inspections sur l’ensemble de leur territoire.
Côté américain, le Président Obama ne veut certainement pas d’une nouvelle guerre.
Il aimerait rester dans l’Histoire comme ayant résolu cette interminable crise. Encore faudra-t-il, si l’on est satisfait des offres iraniennes, pouvoir offrir quelque chose en retour, c’est-à-dire la suspension, puis la levée des sanctions.
C’est là que l’Union européenne, et donc la France, peuvent jouer un rôle décisif car, du côté du Congrès américain, une telle démarche prendra des mois, voire des années. Du côté européen, en revanche, une réunion du Conseil peut suffire. Et la seule levée des sanctions européennes permettrait à l’économie iranienne de commencer à récupérer.
Osera-t-on passer un tel accord avec l’Iran alors que l’on connaît son rôle dans la crise syrienne, comme dans l’armement du Hezbollah, du Hamas, du Jihad islamique ? Oui, si l’on fait le pari que cet accord, bien appliqué par les deux parties, pourrait faire éclore
un début de confiance et lancer une dynamique vertueuse. Une négociation sur le nucléaire ne peut se détacher de discussions sur les équilibres régionaux, et aussi sur les droits de l’homme. Une avancée décisive sur ce premier sujet devrait permettre de progresser sur les autres, et au moins créer une atmosphère de détente, en attendant mieux. Côté américain et européen, nous avons intérêt à ce que
l’Iran ne nous complique pas trop la vie sur l’Irak, sur l’Afghanistan et dans les crises syrienne et israélo-palestinienne. La République Islamique, de son côté, après plus de trente ans de querelles avec le monde entier ou presque, aspire à un peu de normalité. Dans la partie qui s’ouvre, la diplomatie française a des capacités d’initiative. L'occasion se présente de les mobiliser.
Commentaires
Ajouter un commentaire