Mondialisation

L’Europe vue d’ailleurs

Les artistes se plaisent à ressembler à la photo d’eux-mêmes que le public préfère. De même les hommes politiques se regardent dans le miroir électoral. Dommage que les étrangers ne votent pas. Si les dirigeants des pays européens se voyaient avec les yeux des Chinois, des Japonais ou des Brésiliens, ils auraient pour principal objectif de renforcer l’Union. Pour les habitants de Shanghai, d’Osaka ou de Sao Paolo, la force de l’Europe réside dans les rares domaines où elle fait preuve d’unité. Le plus important est celui des normes qui, chez nous, passe presque inaperçu. L’Union Européenne est

Trop parler nuit

Il n’est pas interdit d’agir intelligemment mais il n’est pas intelligent de s’en vanter. Dans un pays où la plupart des grandes entreprises sont à la merci d’un actionnariat international, volatile et infidèle, il est compréhensible que le gouvernement essaye de contrecarrer certaines OPA jugées intempestives. Mais pourquoi brandir l’étendard du « patriotisme économique » ? Si c’est pour séduire l’opinion française, c’est un mauvais calcul puéril. Si c’est pour se faire respecter à l’étranger, c’est un mauvais calcul arrogant. Depuis juillet 2005, plusieurs mesures défensives ont été

Pour un vrai Système Monétaire Mondial

La relative et très probablement précaire stabilité de la parité euro/dollar nous permet de réfléchir à une re-stabilisation du système (sic) monétaire international. Pourquoi, en effet, ne pas imaginer des marges de fluctuation entre les principales monnaies (dollar américain, euro, yen, livre sterling pour commencer puisque la monnaie chinoise est encore amarrée au dollar) qui se réduiraient, grâce aux convergences des grandes économies sous jacentes (Chine et Inde exclues dans un premier temps). L’on aurait ainsi reconstitué au niveau mondial le serpent (devenu plus tard le système

Une France sans industrie

Un billet paru sur le blog du journal Les Echos, m'a paru digne d'intérêt,en particulier parce qu'il pose la question de la "collaboration entre les pays les plus riches et les pays les moins riches" au sein de la Nouvelle Europe. Mais pourquoi limiter cette idée "volontariste et constructive" à la seule Europe ? Extrait du site Les Echos (Blog Erik Israelewicz ) La démarche d’Intelligence Economique conduit à être attentifs à ce qui se passe dans son environnement proche et lointain. Par exemple, très récemment un correspondant en Amérique du Sud nous informait que des tractations avancées

Bulle(s)

L’économie mondiale se développe sous une bulle (protectrice). C’est peut-être pour cela qu’elle n’éclate pas comme une bulle (de savon) ! La globalisation agit comme un fusible puisqu’elle réduit l’impact de la plupart des catastrophes considérées comme « locales ». Pour ne prendre qu’un seul exemple, l’attentat à la gare de Madrid a fait beaucoup de victimes mais n’a eu aucun effet sur la Bourse. Plus généralement, le contraste est frappant entre la géopolitique menaçante et le marché des actions qui continue de grimper. En un sens, c’est logique, puisque les profits des entreprises sont

Par-delà Arcelor

La liste des « Banques Conseil », recrutées par Arcelor d’un côté et par Mittal de l’autre, est impressionnante. Quelle que soit l’issue du combat, leurs honoraires seront faramineux. Mais qui, au bout du compte, vaincra ? Selon plusieurs experts indépendants interrogés par le Club, la balance qui, au départ, penchait du côté de Mittal, semble maintenant pencher du côté d’Arcelor. Les analystes des « Fonds » (essentiellement américains) qui détiennent la majorité des actions Arcelor ont étudié la valeur des actions Mittal (proposées en échange) et n’ont pas été éblouis : le conglomérat indien

Mondialisation : risque de choc en retour

La libéralisation des échanges et des mouvements de capitaux permet à de nombreux pays d’accélérer leur développement et soutient la croissance mondiale. Tant mieux. Le rythme du changement peut, cependant, dépasser certaines capacités d’adaptation. D’où le risque d’un choc en retour qui, d’abord protectionniste, pourrait rapidement prendre la forme du nationalisme. Prenons un exemple précis : le PIB chinois a triplé en dix ans mais les salaires en Chine n’ont pas augmenté d’un Yuan. C’est normal, vu que « l’armée de réserve » se compte par centaines de millions. Mais faudra-t-il attendre un

Le micmac de la Société Générale

L’affaire Arcelor/Mittal appelle de ma part un certain nombre de commentaires, tant sur cette OPE/OPA proprement dite que sur le rôle joué par la Société Générale : 1° Le président de la société cible a évoqué à maintes reprises " l’Indien Mittal" : c'est une qualification inacceptable, à la limite du racisme. Il se trouve que monsieur Mittal est sujet britannique d'origine indienne. Viendrait-il à l'idée de qui que ce soit de parler du Polonais Maarek Halter ???? 2° Le même président a mentionné le fait de refuser d'être payé en monnaie de singe : sans commentaires. 3° L'on tente de faire

GDF/Suez le fond et la forme

Le projet de fusion en GDF et Suez se justifie parfaitement sur le fond, les deux entités étant très complémentaires. Par contre la forme de l'annonce de cette fusion a été catastrophique. Les états-majors des deux groupes discutaient déjà depuis plusieurs mois de leur rapprochement. ENEL a tout précipité. L'annonce de la solution GDF/Suez par le Premier Ministre en personne, avec le drapeau français en arrière plan a été pour le moins maladroite et a braqué l'Italie, la Belgique (qui voit la nationalisation de Suez donc le passage d'Electrabel sous contrôle du gouvernement français) et les

Combien valent vraiment les actions Mittal ?

De qui dépend le sort d’Arcelor ? D’une poignée d’analystes financiers. Pourquoi ? Parce que l’actionnariat est très dispersé, que les actions détenues par des particuliers sont, pour l’essentiel, gérées par des fonds (et autres Sicav) et que les responsables de ces fonds ont tendance à suivre les conseils prodigués par des analystes financiers. Ces analystes ne baseront leur jugement ni sur les discours des gouvernements belge, espagnol, français et luxembourgeois, ni sur les promesses verbales de M. Mittal. Ils se baseront uniquement sur l’idée qu’ils se feront de la valeur réelle des