Environnement

Chine : le vert et le noir

Prise de conscience ou hypocrisie ? Voilà, dit un correspondant chinois, une façon bien occidentale de s’interroger. Au pays du yin et du yang, la vie se charge d’harmoniser les contraires, le mouvement se prouve en marchant. Mieux vaudrait pourtant savoir vers quoi marche la Chine, vers quoi elle entraîne le monde. Yin, le programme économique défini par le Premier ministre Wen Jiabao qui souligne la nécessité du développement durable et les dangers d’une croissance effrénée. Yang, le rythme continu de cette même croissance. Yin, la ville nouvelle qui, aux environs de Pékin, sera montrée aux

Pour une communauté mondiale de la vapeur d’eau

Je vois déjà des sourires. Non, ne prenez pas cet article pour un canular. C’est très sérieux. Marc Ullmann propose une communauté mondiale de l’eau. Oui, l’eau est rare et inégalement partagée. L’eau potable manque et viendra encore plus à manquer. Mais je ne vous parle pas ici de manque d’eau, mais du réchauffement climatique. Quel rapport, me direz-vous, entre réchauffement climatique (une nouvelle grande peur pour nos esprits vigilants) et la vapeur d’eau ? Eh bien il y a un rapport direct. Quel est le principal agent du réchauffement climatique ? La quantité de chaleur produite par l

Hésitations nucléaires

Les partisans de l’énergie nucléaire soulignent que plus on aura recours à elle moins l’atmosphère sera encombrée de Co2. Ces adeptes de l’atome ont du mal à admettre que certains écolos fassent de la résistance. A leurs yeux, c’est de l’obscurantisme. Un accident de type Tchernobyl ne devrait pas se reproduire pour la bonne raison qu’il n’aurait pas eu lieu si les consignes minimales avaient été un tant soit peu respectées. L’argument est fort mais ne convainc pas tout le monde. D’abord, des erreurs humaines restent possibles quelles que soient les précautions prises. Ensuite, la protection

Réconcilier Christian Blanc et Nicolas Hulot

Quand ils doivent répondre à des sondages, certains Français disent volontiers qu’ils regardent Arte plutôt que la une. De même, ils proclament que les responsables politiques ne s’intéressent pas assez à l’écologie alors qu’eux-mêmes, quand ils participent à des débats, parlent d’abord d’emploi et de niveau de vie. Cela ne signifie pas que ces Français soient menteurs. Cela traduit simplement la distance entre le monde tel qu’il est et tel que l’on voudrait qu’il soit. Ainsi en va-t-il de la croissance, cette clef magique qui permet de donner aux uns sans prendre aux autres. Tous les

Inde : effets pervers de la révolution verte

La « révolution verte » mise en œuvre en Inde à partir des années 1960 a permis, grâce à l’introduction de pratiques culturales modernes, incluant entre autres un puissant développement de l’irrigation, parallèle à l’emploi généralisé d’engrais chimiques et de pesticides, une croissance de la production agricole comblant les besoins d’une population doublée en quarante ans. Cette politique a augmenté les rendements mais généré – hélas ! – des effets pervers dont on commence à percevoir l’ampleur. Lors d’une récente mission à Bangalore, mes amis, responsables de l’Agence Indienne de l’Espace

Du miracle au mirage

Bernard Cazes rappelle, dans le dernier numéro de la revue Futuribles, qu’à la fin du XIX ème siècle, sir William Crookes, futur prix Nobel de physique, prédisait une famine sans précédent pour l’humanité. Sir William anticipait, sur une période d’environ 50 ans, une augmentation de la demande de blé et un épuisement de l’azote fixé dans l’atmosphère (indispensable à la culture des céréales). L’angoisse, précise Bernard Cazes, a fait long feu car, avant l’échéance redoutée, un système de fabrication d’engrais azotés avait été inventé. Doit-on conclure de ce précédent que les progrès

Non-pollueur mais payeur quand même

La SAGEP qui a en charge la gestion de l’eau à Paris vient d’annoncer une hausse de 9% du prix de l’eau. Jusque là, rien de plus classique. Le plus surprenant est le motif de la hausse : les Parisiens ne consomment plus assez d’eau ! En effet, depuis quelques années, la consommation d’eau a chuté de 20% du fait que les Parisiens, particuliers et entreprises, font davantage attention en s’équipant notamment de dispositifs réduisant la consommation et les fuites. Or, les frais d’infrastructure de la SAGEP restent constants. Et pour équilibrer les comptes, pas d’autres moyens, apparemment, que d

La fin d’un monde sans fin(alité)

La leçon théologique de Benoît XVI comportait un passage sur l’Islam qui, comme on l’a vu, a suscité de violentes réactions. Du coup, d’autres passages ont été occultés dont la phrase suivante qui aurait pu donner matière à réflexion à tout un chacun (croyant ou pas). Selon le Pape, « une raison qui est sourde face au divin et repousse la religion au niveau des sous cultures est incapable de s’insérer dans le dialogue des cultures ». Loin d’être ringarde, une telle phrase colle à l’actualité puisque l’on constate, de toutes parts, un renouveau de l’aspiration au religieux. Ce renouveau a un

Quand l’or vert chasse l’or noir au prix de... l’or bleu ?

De nombreux espoirs semblent se porter sur le biocarburant, en particulier issu du maïs, comme alternative à l’essence. Moins polluant que le pétrole, il participerait à la réduction des gaz à effet de serre. Mais sa production de masse nécessite des surfaces agricoles extrêmement importantes, un facteur limitant pour de nombreux pays. . Facteur en passe d’être « résolu ». Michael Raab, un chimiste américain a eu l’idée d’ « optimiser » génétiquement un plan de maïs afin d’en tirer le maximum de bioéthanol, augmentant ainsi le rendement à l’hectare de 50%. Pourtant, un autre facteur limitant

Histoire d'une époque où la météo n'existait pas…

Une revue de vulgarisation scientifique ( *) faisait récemment le point de nos connaissances sur la dernière grande variation climatique que notre Terre ait connue : la période pléniglaciaire ou grande glaciation. L'étude portait principalement sur l'impact pour la faune et la flore connues. Rien de bien nouveau sur ce plan si ce n'est celui de nous rappeler que la Nature, sous sa forme climatique, a toujours fait des caprices et des colères et qu'à cette époque reculée, l'industrie humaine n'était pas en cause. Depuis cet âge antédiluvien (en gros - 20 000 ans) la tendance lourde de notre