Environnement

11ème commandement

Croissance verte ! On a pris l’habitude d’associer ces deux mots alors qu’ils sont probablement antinomiques. Que l’économie doive verdir, c’est une certitude. Qu’elle doive croître encore et toujours, croître à l’infini, croître comme si tel était le 11 ème commandement des Tables de la loi (du Marché), c’est pour le moins douteux. Deux courses distinctes entretiennent la confusion : l’une est salutaire, l’autre potentiellement dangereuse.   La première pousse à l’innovation. Elle implique que, pour sortir de la crise par le haut, il faut développer des techniques et des produits suffisamment

Effets d’annonce et temps de latence

Comment faire pour que les plans de relance soient efficaces alors que les deux impératifs principaux semblent être contradictoires ? Il faut, d’une part, que l’argent dépensé soit utile à long terme et il faut, d’autre part, agir aussi vite que possible.   Pour le premier impératif, l’environnement et les infrastructures sont des cibles privilégiées. Pour le second, il faut, en priorité, sauver ce qui existe en relançant l’activité des entreprises et, plus particulièrement, des PME, actuellement menacées de faillite. Chaque pays va devoir effectuer son propre dosage . Sans oublier que les

La crise est aussi sociétale

Face à la crise, certains sont aujourd’hui partisans de faire le gros dos ; ils anticipent le « business as usual » dans le meilleur des mondes. D’autres songent avec ravissement au retour d’une économie d’Etat bureaucratique et rêvent par exemple de rétablir l’autorisation administrative de licenciement. Ces deux postures sont dangereuses. En fait, quatre crises se superposent et risquent si l’on n’y prend garde de s’exacerber mutuellement. La crise financière a déclenché une crise économique. L’une et l’autre se déroulent sur la toile de fond de la crise écologique (notamment énergétique et

Urgence à double face

A notre connaissance – mais tant mieux si nous nous trompons – aucune institution publique ou privée ne réfléchit globalement à l’ensemble des modifications de mode de vie que nous devrions accomplir à l’orée d’un changement climatique. Ces modifications seront nombreuses et devront être profondes. Nous n’y sommes pas préparés. On peut craindre, de surcroît, que la crise économique, au lieu d’aviver notre conscience, nous fasse régresser (on a d’autres chats à fouetter compte tenu des urgences). Comment faire pour qu’il en aille autrement ? C’est précisément une … urgence.

Le temps des consignes

La deuxième vague de campagne de sensibilisation au geste du tri, lancée par l’Association des maires de France et Eco-Emballage, est à saluer. « Trier, c’est préserver » enfonce le clou sur l’utilité du tri et la nécessaire sauvegarde de notre environnement. «  5000 bouteilles en plastique = 1 baril de pétrole et 40 bouteilles en verre recyclées = 12 kg de sable = 1 m3 de gaz naturel économisés ». Cela rappelle le bon vieux temps des « bouteilles consignées ». Pourquoi ne pas mettre en place une structure dédiée, récupératrice des «  déchets verts », qui calculerait le poids des déchets

Pétrole : à la recherche du juste prix

Quand le pétrole monte, l’économie des pays acheteurs souffre mais les transports, les industries et les particuliers s’engagent sur la voie des économies. Quand le pétrole baisse, la croissance retrouve quelque chance mais les bonnes habitudes se perdent. Que faut-il donc espérer ? Les tenants de l’écologie voudraient que les Etats importateurs ajustent leurs taxes sur les produits pétroliers de telle sorte que les mouvements à la baisse soient limités. Certains proposent un prix plancher correspondant à 100 $ le baril. C’est sans doute excessif mais le raisonnement a du bon.   Si l’on tient

Avant les signaux faibles, les savoirs principaux

L’Intelligence Economique (IE) doit être capable de sélectionner et de valoriser pour les promouvoir et les faire accepter, des savoirs principaux que certains ont tort de confondre avec des lapalissades.  Un bon exemple nous est fourni actuellement à propos de l’automobile et des réponses à faire au choc pétrolier. Ainsi une étude réalisée il y a quelques mois par les experts du Fonds Monétaire International (FMI) indique qu’en 2050 le parc mondial de voitures particulières aura grossi de 5 fois par rapport à ce qu’il est aujourd’hui (on passerait de 600 millions de véhicules à 3 milliards au

Le capitalisme à l’épreuve

A la fin des années 60, le philosophe Raymond Ruyer a écrit un « éloge de la société de consommation ». Selon lui, une fracture nouvelle avait remplacé la traditionnelle lutte des classes. D’un côté, disait-il, sont rassemblés tous ceux qui, par leur travail, sont liés aux processus de fabrication et de vente : ouvriers, patrons et employés sont ici du même bord. De l’autre, il y a ceux, fonctionnaires, professeurs, juges, journalistes et observateurs en tout genre dont les activités se déploient dans un secteur que Ruyer qualifiait de « tertiaire non économique ». L’énoncé de cette dichotomie

Les beaux jours d’Areva

Hier décriée par les écologistes et boudée par les capitalistes, l’énergie nucléaire est en train de gagner sur les deux tableaux.   Côté écolos, les oppositions persistent mais ne font plus l’unanimité : la crainte du réchauffement climatique joue en faveur des centrales qui ne rejettent pas de Co². Côté investisseurs, la hausse des prix du pétrole et du gaz rend le nucléaire attractif. La construction des centrales coûte cher (et coûtera encore plus cher si l’on veut accroître les protections contre le risque terroriste) mais l’exploitation est si bon marché que la rentabilité s’annonce

Les biclous de Bébert 1er

Certains vous diront que l’opération Vélib c’est bien mais que l’engin est lourd à manipuler, qu’il reste inaccessible à beaucoup et que l’on se déplace plus vite en métro ou en voiture. Vue restreinte d’une partie de la population qui ne voit pas comment tirer avantage de la belle et victorieuse initiative de « Bébert 1er ». Surfant sur la vague verte, Delanoë a pourtant marqué un panier d’avance pour une éventuelle réélection à la mairie de Paris. Plus de coulées vertes dans les rues de Paname = moins de pollution, plus de gens sportifs et donc une santé publique qui s’améliore, déjà deux