Asie

Qui a la clef des bombes pakistanaises ?

En mars 2003, voici plus de cinq ans,  le Club publiait l’alerte suivante : «  Futurs combats : Dans le terrible jeu de l’oie que les experts anti-terroristes appellent déjà « troisième guerre mondiale » l’Irak, par la volonté américaine, est devenue une case de passage obligé. Mais les cases trésor, celles que Ben Laden et ses amis cherchent vraiment à atteindre, sont le Pakistan, avec son arsenal atomique, et l’ Arabie Saoudite avec ses robinets de pétrole. La pression sera d’autant plus forte que, parmi toutes les nations musulmanes, ce sont le Pakistan et l’Arabie Saoudite qui ont les

Les apprentis sorciers de la censure Internet

Le 22 février dernier, l'autorité des télécommunications du Pakistan demandait aux opérateurs Internet locaux de bloquer sans délai une vidéo polémique présente sur le site YouTube. L'opérateur national PTCL Pakistan Telecom a pour cela mis en place des mécanismes permettant de rediriger les requêtes des internautes voulant aller sur les sites YouTube, en usurpant les adresses des serveurs web légitimes. En voulant ainsi jouer aux apprentis sorciers, l'opérateur ne s'est pas tout suite rendu compte que de telles modifications techniques ne seraient pas limitées au territoire national. Assez

Japon : le chant du cygne de l’automobile

2007 restera comme une année noire pour l’industrie automobile dans l’Archipel. La chute du nombre d’immatriculations est sans précédent : avec une baisse de plus de 7%, moins de 3,5 millions de véhicules ont été vendus. Soit autant qu’en… 1972 et moitié moins que le record de 1990 ! Les raisons de cette désaffection des Japonais pour la chose automobile ? La difficulté croissante à utiliser une voiture en ville,  le coût prohibitif d’entretien mais aussi la qualité des transports publics sont invoqués. Avec un baril de pétrole qui flirte avec les 100 $ et qui, selon de nombreux spécialistes

Pakistan : alerte rouge

À la différence de l’Irak et de l’Iran, le Pakistan est, depuis des années, une puissance nucléaire. Or le pays est aujourd’hui déchiré, le régime affaibli, la société disloquée. Si la situation s’aggrave au point de mettre en péril l’unité de la Fédération, qui détiendra les clefs des « bombes islamiques » ? S’il n’y a plus de gouvernement responsable, si le contrôle est défaillant, si des illuminés adeptes du suicide rédempteur peuvent mettre le feu aux poudres, que restera-t-il du concept de dissuasion ? Le mauvais génie atomique pourra, du jour au lendemain, sortir de sa bouteille.

Inde : vers un boom du BTP

La voiture, c’est bien ; encore faut-il qu’il y ait des routes. Le paradoxe indien est que de nombreux constructeurs prévoient de fabriquer en masse des voitures populaires à des prix imbattables alors que les infrastructures sont lamentables et que la bureaucratie a des semelles de plomb. Les élites dirigeantes commencent à se rendre compte que le « high-tech » a des limites . Dans un pays d’un milliard d’habitants où 14 millions de jeunes affluent chaque année sur le marché du travail, ce secteur haut de gamme emploie à peine plus de deux millions de personnes.  L’industrie , jadis décriée

De Bruxelles à Rangoun

Le Canada n’a pas éclaté. Le Québec n’a pas fait sécession. De référendum en référendum, anglophones et francophones finissent par se réconcilier . Sans doute en ira-t-il de même en Belgique bien que les francophones répugnent à apprendre le néerlandais.   Le maintien d’une identité nationale commune à des ethnies, des langues ou des religions diverses ne va pas de soi. C’est un test vital pour la démocratie . On s’en apercevra bientôt en Ukraine car l’Ukraine comme la Belgique est coupée en deux avec une capitale, Kiev, qui, comme Bruxelles, fait le lien entre deux communautés.  Qui dit

De Trotski à Guizot

Avant d’être assassiné dans son exil mexicain, Trotski a consacré son intelligence à déceler les failles du système stalinien. Il a notamment souligné que les hiérarques du régime jouissaient d’avantages matériels considérables qu’ils ne pouvaient légalement transmettre à leurs enfants. Il en déduisait que, faute d’un idéal vraiment communiste qui réduirait les privilèges, le rétablissement de la propriété privée finirait par s’imposer. La chute de l’URSS s’est produite avant que sa prédiction put s’y réaliser. Le PC chinois, lui, est allé au bout de la logique. La propriété a désormais droit

Chinois gourmands mais pas pressés

Deux chiffres méritent d’être rapprochés. En 2006, l’ensemble des fusions et acquisitions en Europe a mobilisé environ 1.500 milliards de dollars. A la même époque, les réserves de change accumulées par la Banque Nationale de Chine ont franchi le seuil des 1.000 milliards de dollars. Si elle l’avait voulu, la Banque de Chine aurait donc pu acheter les 2/3 de toutes les entreprises qui ont été vendues en Europe. On calcule de la même façon, que le montant des réserves chinoises correspond à peu près à la capitalisation boursière des trois principales firmes américaines : Exxon Mobil, General

La Chine, grande puissance spatiale

Le 11 janvier dernier, la Chine a réussi pour la première fois à détruire l’un de ses satellites en utilisant un missile balistique. Cette opération, détectée par les services américains et confirmée par la Chine après un silence de douze jours, a entraîné les protestations des Etats-Unis, du Japon ou de l’Australie, entre autres, mais peu de réactions en Europe. La destruction d’un satellite par un missile pose deux problèmes majeurs. Le premier, dans le domaine civil, est celui de la sécurité dans l’espace : le satellite s’est désintégré en plusieurs centaines de débris, dont chacun pourrait

Inde : effets pervers de la révolution verte

La « révolution verte » mise en œuvre en Inde à partir des années 1960 a permis, grâce à l’introduction de pratiques culturales modernes, incluant entre autres un puissant développement de l’irrigation, parallèle à l’emploi généralisé d’engrais chimiques et de pesticides, une croissance de la production agricole comblant les besoins d’une population doublée en quarante ans. Cette politique a augmenté les rendements mais généré – hélas ! – des effets pervers dont on commence à percevoir l’ampleur. Lors d’une récente mission à Bangalore, mes amis, responsables de l’Agence Indienne de l’Espace