Une révolution dans le capitalisme américain

La Harvard Business Revue publie (janvier-février), un article de deux gourous du management américain Michael E. Porter et Mark R. Kramer. Ils partent de la constatation que le système capitaliste est en état de siège. Au cours des dernières années, les entreprises sont de plus en plus accusées d’être les principales responsables des problèmes économiques, sociaux et environnementaux.

On les perçoit comme prospérant aux dépens de la collectivité.

Ils montrent que le problème vient de la conduite des entreprises elles-mêmes qui restent prisonnières d’une conception de la création de valeurs qui s’est installée au cours des dernières décennies. Elles s’enferment dans une conception qui les lie étroitement à l’optimisation de la performance financière à court terme sans prendre en compte les besoins les plus importants des consommateurs et ignorant les influences plus larges dont dépend leur propre succès à plus long terme.

Exemples à l’appui, les auteurs montrent que les meilleures entreprises s’attachent à réunifier business et société. Elles ne le font pas comme les firmes qui se préoccupent de « responsabilité sociale », pour lesquelles la société reste une préoccupation secondaire, une dépense pour améliorer leur image. Elles le font en remettant la société au cœur de leur business.

Porter et Kramer conseillent aux entreprises trois directions de réformes essentielles :

-          Re-concevoir radicalement leurs produits et leurs marchés : les besoins non satisfaits de la société sont énormes et peuvent appeler de nouveaux développements majeurs.

-          Ré-envisager les possibles sources de progrès de la productivité en prenant en compte des domaines inhabituels tels que la vie des collaborateurs, les utilisations d’énergies ou d’eau, les impacts environnementaux ;

-          Faire porter un effort important sur la vitalité des clusters au sein desquelles elles opèrent.

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