La Journée Nationale d’Intelligence Economique d’Entreprise (JIEE’11) s’est tenue à Aix-en-Provence en décembre dernier. Les discussions sur l’intelligence comportementale et managériale des dirigeants a été animée par une table ronde impliquant plusieurs membres de nos réseaux. Elle a débouché sur quatre thèmes dominants :

1.         Pour être pleinement efficace dans la société telle qu’elle devient, le dirigeant ne doit plus se concevoir comme apporteur de solutions mais comme faisant en sorte qu’émergent les questions fécondes et les solutions opportunes.

2.         Pour conduire la métamorphose nécessaire de l’entreprise, s’appuyer systématiquement, en son sein, sur les agents de changement socioperceptifs et socioprospectifs.

3.         De grandes entreprises, sous l’influence de la financiarisation de l’économie et de la globalisation de la concurrence, se sont centrées sur la profitabilité à court terme, ont délaissé les perspectives stratégiques et ont perdu le contact avec le changement sociétal. La société des gens est allergique à ces entreprises. Ce décalage est grave non seulement pour les entreprises concernées mais, dans le cas où elles ne seraient pas suffisamment nombreuses à rectifier le tir, pour l’économie et la société françaises.

4.         Jusqu’à récemment, les gens ordinaires étaient politiquement relativement tranquilles. Ils se plaignaient de la société et de l’économie qu’ils voyaient aller à la catastrophe et de la mauvaise gouvernance de la France et de l’Europe. Mais ils avaient le sentiment (et nous le disaient) qu’en ce qui les concernait personnellement, ils s’en tiraient assez bien et parvenaient à se faire une vie à peu près convenable.

Le fait nouveau est la vague d’indignations, de révoltes et de manifestations, portée par les réseaux sociaux, qui se lève dans différents points du monde. Il faut y voir le signal plus ou moins faible d’un passage à l’acte. On peut craindre, à horizon relativement rapproché, des troubles sociaux et politiques.