Au moment où Donald Trump entame officiellement son deuxième mandat de président des Etats-Unis, les raisons de s’inquiéter sont nombreuses. Notamment pour nous Européens. Nous avons l’embarras du choix.
Je voudrais en ajouter une : je crains qu’il ne réussisse, au moins dans un premier temps, dans un domaine d’action potentiellement spectaculaire. Je crains que l’attaque conjointe que le président et son nouvel allié Elon Musk ont annoncé contre l’administration fédérale aboutisse effectivement à des coupes nettes et bien visibles dans les dépenses ainsi que dans les normes et les complications administratives aux Etats-Unis.
Le monde est toujours à l’affut d’un « modèle » de réussite qui pourrait mériter d’être imité. Nous avons connu à diverses périodes en Europe le modèle britannique, le modèle néerlandais, le modèle scandinave etc. Mussolini et le fascisme naissant ont représenté, pendant un temps, dans les années 20 du siècle précédent, une modernité qui a ainsi épaté le monde.
Le modèle qui nous guette est celui de « l’homme fort » qui montre que « quand on veut on peut ». L’impuissance de nos démocraties à attaquer vraiment la question des économies de dépenses publiques et de la simplification administrative ouvre évidemment un boulevard à ce modèle. Est-il besoin de développer sur la situation française ?
Combien resterons-nous à nous inquiéter du danger que représentent les « hommes forts » pour la démocratie : atteintes aux libertés, à l’Etat de droit, manœuvres diverses pour ne pas quitter le pouvoir ?
Trump arrive après Milei en Argentine, dont la tronçonneuse a donné des résultats sanglants mais visibles, et avant le « gros bon sens » de Pierre Poilievre, qui risque de prendre le pouvoir dans le « 51e Etat » qui s’appelle encore le Canada.
Effet secondaire de ce risque : s’il se concrétise, nous devrions assister à une recomposition de l’offre chez les nationalistes européens qu’on qualifie en général « d’extrême droite ». Le national-socialisme modèle Marine Le Pen risque d’être fortement défié par un national-libertarisme modèle Bardella, Wauquiez, e tutti quanti.
Plus compliquées à anticiper seront les réactions des électeurs, notamment en France.
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