Faut-il armer les rebelles au régime de Bachar el Assad ? Le débat fait rage : bien sûr il n'est pas admissible de laisser un pouvoir militaire massacrer impunément ses concitoyens par dizaines et dizaines de milliers, mais il n'est pas très tentant non plus d'envoyer encore plus d'armes dans une région aussi troublée.
Alors que faire ? Simplifions : il y a des aérodromes d'où décollent régulièrement des avions qui bombardent les villes rebelles et tuent aveuglément des enfants, des femmes, des vieillards. Pourquoi ne pas rendre ces pistes d'envol inutilisables ? C'est à la portée de tous les États disposant d'une armée de l'air de qualité. La France et la Grande-Bretagne, par exemple, disposent de centaines de missiles SCALP (Système de Croisière Autonome à Longue Portée) qui ont été conçus tout particulièrement pour la neutralisation des aérodromes. Dans le cas du conflit syrien des Mirage 2000, des Rafale ou des Tornado pourraient tirer ces missiles en mer à plus de 200 kilomètres de leur cible, les pilotes seraient donc totalement à l'abri des défenses syriennes.
Le missile Scalp navigue à très basse altitude, cabre juste avant son objectif pour mieux identifier sa cible et l'attaquer sous un angle optimal. Sa précision est de l'ordre du mètre grâce à sa caméra infrarouge. Sa charge explosive de 400kg est double : la première partie a vocation à faire pénétrer le missile à travers la piste ou le mur d'un abri (pour avion ou P.C) la deuxième, nettement plus importante, soulève les dalles de la piste ou bien détruit les avions ou les postes de commandement.
De telles attaques suffiraient-elles à faire plier le régime de Bachar el Assad ? Ce n'est pas sûr. D'autres actions devraient sans doute être envisagées contre les chars, les pièces d'artillerie et les dépôts de munitions syriens mais une chose est certaine, ces premières attaques contre les aérodromes soulageraient immédiatement les populations.
Un avantage certain. Un risque nul. Pourquoi s'en priver ?
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http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2013/03/23/syrie-...
23/03/2013
Syrie : Importante interview d’Alain Chouet, ancien boss de la DGSE à Damas
« Livrer des armes aux forces d’opposition syriennes »… Cette déclaration de François Hollande m’avait sidéré tant elle bafoue les bases élémentaires du droit international. Nous avons très peu d’informations fiables sur la Syrie, et cela rend d’autant plus intéressantes les déclarations des connaisseurs, qui ne pas si nombreux. Aussi, je vous signale cette excellente interview d’Alain Chouet, ancien chef de poste de la DGSE à Damas, puis cadre supérieur des services secrets, très à jour sur le monde arabo-musulman, interview recueillie par Jean Guisnel, pour Le Point.
En résumé : le gouvernement a perdu la boussole…
Sous ce post, vous avez le lien pour l’interview complète.
1/Totalement illégal
Hollande annonce ces livraisons d’armes avec une telle tranquillité qu’on peut en venir à penser que c’est légal, et que c’est juste un choix politique. Non, c’est totalement illégal. Aucun doute.
Le Point.fr : « Est-il opportun que la France livre des armes à l'opposition syrienne ? »
Alain Chouet : « Je suis confondu par cette affaire. On se trouverait complètement en dehors de la légalité internationale, dans une situation sans précédent. Pour prendre une comparaison, c'est comme si la France, en 1992, avait décidé unilatéralement d'armer le GIA (Groupe islamique armé) et le FIS (Front islamique du salut) algériens, sous prétexte qu'ils avaient gagné les élections et que les militaires avaient interrompu le processus électoral. Dans le cas de la Syrie, nous armerions des groupes non représentatifs et reconnus par personne, si ce n'est par nous ! L’ONU n'a pas reconnu l'opposition, et d'ailleurs, de quelle opposition parlons-nous ? Elle est totalement hétéroclite et divisée, les militaires ne reconnaissent pas l'autorité des politiques et, à l'intérieur de la composante militaire, les milices djihadistes ont pris le pas sur les autres. »
Pour Alain Chouet, parler d’armes « défensives » ou « non létales » n’a pas de sens, parce qu’il s’agit d’armes « offensives », et surtout il souligne « Et je ne sais pas à qui on va les donner... » Il explique que l’Armée syrienne libre (ASL) est composée d'officiers et d'hommes de troupe « qui ont déserté vers la Turquie », laissant la place aux groupes salafistes et aux djihadistes.
Et il insiste : « Je repose donc la question : quelles armes allons-nous donner et à qui ? »
2/ Aucun mandat pour renverser Assad
Fabius avait appelé à l’élimination physique de Bachar el-Assad, et maintenant il veut le renverser. Alors ?
Alain Chouet : « Nous n'avons aucun mandat de l'ONU ou de qui que ce soit d'autre, ni de légitimité juridique pour renverser le président Assad quels que soient ses torts. Ce n'est pas aux Français ni aux Anglais de le faire, mais aux Syriens ».
Et il poursuit :
« Dès lors qu'un ministre des Affaires étrangères proclame qu'il va apporter une aide militaire à des étrangers désireux de renverser leur gouvernement, on entre dans une forme nouvelle et dangereuse de l'illégalité internationale ».
J’attends l’argument contraire…
3/ Quel avenir pour la Syrie ?
Jean Guisnel l’interroge sur son appréciation globale sur la situation. Je vous laisse apprécier.
Alain Chouet : « Depuis deux ans, la situation s'est gravement dégradée. On est dans un pays dévasté, ruiné, en proie à des affrontements ethniques et confessionnels, où rien ne sera plus jamais comme avant. On est entré dans une logique de guerre civile semblable à celle qui a ensanglanté le Liban pendant 15 ans. Mais je vous le dis nettement : ce n'est pas en armant des salafistes qu'on va arriver à une solution. D'une façon hypocrite, la France a appelé à une solution négociée en disqualifiant d'emblée une des parties sommée de ne pas se présenter à la table des discussions, en l'occurrence le pouvoir en place. Que reste-t-il alors à négocier ? Depuis le début de cette affaire, on se trouve dans le flou militaire, juridique, politique ou idéologique. J'ai le plus grand mal à m'y retrouver. On est dans une ambiguïté absolue en soutenant en Syrie ceux contre lesquels on lutte ailleurs ».
Là, on touche le fond. Au Mali, un djihadiste est un ennemi, qu’il faut éliminer. En Syrie, c’est un combattant de la liberté, qu’il faut armer. Il y a vraiment de quoi se poser des questions sur nos choix diplomatiques et militaires.
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Ce que vous proposez est peut-être efficace.
Mais il faut bien se rendre compte qu'il s'agit d'une déclaration de guerre contre la Syrie, toujours représentée officiellement par son gouvernement actuel.
Il faudrait que le pays qui déclenche ces hostilités ait un mandat de l'ONU.
Bref ! C'est plus compliqué qu'il n'y semble et, sans doute, moins... fluide.
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J'espère que le général sera présent le 22 avril, pour diversifier avec tout mon respect, ses idées de technicien de surface ..
Si mon ami Bob Cohen est en France, je le ferai venir, son expertise de terrain combiné avec celle d'Alain Chouet sera notre pointe de diamant pour percer le brouillard médiatique ambiant...tant sur le Mali que sur la Syrie.
Pour vous donner une idée sur Bob :
http://www.youtube.com/watch?v=mSnFVTPz0_c
Je n’adhère pas à la soupe de propagande que le quai d'Orsay nous sert.
http://www.dailymotion.com/video/xeayym_les-guignols-de-l-info-vendre-la...
Sky
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