Selon un rapport de l’Unesco, « l’analphabétisme touche près de 40 % des personnes âgées de plus de 15 ans » dans les pays arabes. Soit 60 millions d’individus dont les deux tiers sont des femmes ! Ce chiffre inclut 6 millions d’enfants d’âge scolaire, dont près de 60 % de filles, qui ne sont tout simplement pas scolarisés.
Or, comme l’indiquait Alain de Vulpian dans Vigilances n° 63, l’éducation des filles est un puissant vecteur de modernisation sociale. Pour deux raisons.
La première relève de l’importance de l’éducation dans les processus d’émancipation. La deuxième procède d’un effet "multiplicateur" induit : une femme éduquée aura tendance à pousser ses enfants, filles ou garçons, sur les chemins de la connaissance.
Aujourd’hui, les objectifs 2015 de l’ONU – scolarisation obligatoire de tous les enfants, réduction de moitié du taux d’analphabétisme et égalité des sexes dans l’éducation – semblent hors de portée dans un certain nombre de pays, en particulier l’Egypte, le Soudan, l’Irak, le Maroc, le Yémen et la Mauritanie. Mais la conscience de l’importance de l’enjeu fait son chemin.
Habituellement sourcilleux en matière de politique intérieure, les représentants des Etats arabes ont jugé bon de se tourner vers les organisations internationales pour « la mise en œuvre d’un plan d’action d’urgence ». Un plan d’urgence dont les chances de succès dépendront de la capacité et/ou la volonté de ces organisations à imposer des mesures spécifiques pour les femmes.
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