Ci-après le premier d'une série de trois exemples consacrés à "l'exceptionnalisme". Le 26 décembre prochain, le 120e anniversaire de la naissance de Mao va être célébré en grande pompe par les autorités chinoises. Beaucoup d'étrangers s'en étonnent puisque cet homme a commis d'innombrables horreurs et ruiné ce qui restait de l'économie chinoise d'avant guerre. Ils oublient qu'il a d'abord rétabli la souveraineté du pays et que ce pays avait été humilié par un Occident orgueilleux et cupide.
A ce titre, Mao mérite d'être considéré comme le Ier empereur de la dynatie communiste. Sans lui, la suite aurait été impossible et une dictature plus éclairée n'aurait jamais vu le jour.
Deng, le IIe empereur, a remis la Chine sur la voie de la puissance et de la prospérité. Grâce à lui son économie pèse déjà plus lourd que celle du Japon ; bientôt, elle sera N°1.
Une telle performance est unique dans l'histoire du monde. Elle équivaut à environ dix fois celle réalisée par les Blancs au XIXe siècle. Pourquoi dix fois ? Parce qu'elle a concerné plus de trois fois plus de gens et s'est déroulée plus de trois fois plus vite.
En 1850, lorsque la révolution industrielle a pris son plein essor, la Terre comptait environ un milliard d'habitants. L'Europe plus les Etats-Unis, qui étaient au centre du phénomène, en comptaient à peine trois cent millions. En 1978, lorsque Deng a lancé sa modernisation (3è session du Plenum du 11e Comité Central), la Chine comptait à elle seule plus d'un milliard d'habitants. Voilà pour la masse. Pour ce qui est de la vitesse, il suffit de noter que, de 1978 à nos jours, la croissance du PIB chinois n'a jamais été inférieure à 7% et à parfois dépassé 10 %. Par comparaison, la croissance européenne au cours du XIXe siècle a été, en moyenne, plus de trois fois inférieure.
On peut discuter de l'opportunité d'une expansion si forte et si rapide compte tenu des dégâts qu'elle a occasionnés mais pour les centaines de millions de Chinois qui sont sortis de la misère, il n'y a pas de doute : Deng est un héros.
Xi, l'actuel président est le fils d'un compagnon des temps révolutionnaires chez qui Deng s'était réfugié avant qu'il puisse prétendre à la succession de Mao. Ce « fils de prince » va devoir, à son tour, sortir de la misère plus de deux cent millions de paysans qui, jusqu'à récemment, ont construit des villes et des usines pour des salaires de famine.
C'est avec cette « armée de réserve » dont le niveau de vie augmentera que Xi compte accomplir la deuxième phase du développement économique, jusqu'ici essentiellement porté par l'exportation. S'il réussit et si les dégâts causés par le « miracle » s'amenuisent, il fera peut-être figure de IIIe Empereur. Peu de Chinois, en tout cas, lui feront grief de son autoritarisme.
Aux yeux de la plupart, on ne fait pas d'omelette sans casser d’œufs. Et la démocratie à l'occidentale n'est pas le « seuil indépassable » du développement humain.
Commentaires
Permalien
Vous voulez comprendre la démocratie ? Peut être que cette vidéo de Francis Dupuis-Déri professeur au Département de science politique de l'UQAM (Université du Québec à Montréal), glanée chez mon ami Korben.info qui lui aussi a glané chez son ami JcFrog, vous permettra de vous faire une meilleure opinion à ce sujet.
http://www.youtube.com/watch?v=KVW5ogGDlts
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