Rien ne résiste à l’épreuve du temps. Tout est sujet à évolution, à modification et changement. La question est juste de savoir que la roue tourne perpétuellement et que la situation considérée à tort comme stable a déjà évolué avant même que nous en ayons conscience.

Dans nos sociétés modernes, au travers de notre préoccupation majeure concernant les choses matérielles, notre tâche quotidienne vise à consolider l’existant et presque à le figer. Certains, que l’on pourrait qualifier de dévolutionnistes, souhaiteraient à présent hardiment le retour aux « valeurs » du passé avec comme précepte le « avant c’était mieux ». C’est comme si l’ensemble de nos sociétés inconsciemment ne voulait plus envisager d'avenir.

La recherche constante de la maîtrise et du contrôle provoque en nous cette crainte aiguë des futurs qui nous empêche toute mise en perspective. Les gouvernants au sens large du terme (ceci inclut l’ensemble des pouvoirs politiques, médiatiques, financiers et autres …) le savent et jouent de nos peurs et de ce besoin de sécurité toujours plus grand. Mais ils font partie intégrante du jeu.

Alors pour nous rassurer, collectivement et individuellement, nous mettons en place des barrières comme le fameux principe de précaution ainsi que toutes ces lois préservatives, espérant figer le temps en un point final historique au lieu de considérer la ligne, la trajectoire. Pour reprendre la citation de Ben Sweetland « le succès est un chemin, pas une destination ». Nous perdons le sens du progrès et de la continuité.

Accepter le principe d’impermanence c’est accepter de se remettre en marche, c’est accepter les remises en causes, accepter quelquefois de perdre pour gagner, accepter de prendre des risques, accepter les indignations légitimes et les différences, c’est accepter les dépendances et les interdépendances, les nations dans la mondialisation et son inverse, c’est voir l’humain dans son humanité et dans sa capacité prouvée à évoluer.

Finalement accepter le principe d’impermanence c’est refuser le statu quo et se remettre à croire en un avenir meilleur.