Les stratégies se font et se défont à l’aune des réalités.
Quand la vision n’est pas là, quand l’intérêt personnel dépasse l’intérêt général, alors le champ des possibles s’ouvre et l’impensable devient réalisable.
Les gauches se déchirent et la droite démontre au quotidien son incapacité à se rassembler.
Les médias, perdus, s’en remettent désormais aux discours des extrêmes laissant le citoyen perplexe et désorienté.
Qui d’entre nous à l’heure actuelle a la conviction de son prochain choix ?
Alors on déroule le tapis rouge ou plutôt bleu marine, et l’on voit des journalistes déjà se ranger imperceptiblement sous cette bannière inacceptable, celle de la droite extrême.
A l’heure anglaise du Brexit, à l’heure américaine de Trump, beaucoup des plus sceptiques commencent à se dire : « pourquoi pas nous ? », pour sanctionner les « imbéciles » qui nous gouvernent et leur montrer que le peuple est souverain, pensant que le retour en arrière ne sera pas un problème, une tentation, une gourmandise, un péché véniel pour ainsi dire.
Les plus en colère ont, depuis longtemps déjà, pris leur décision qu’ils croient salutaire et la clament haut et fort, brandissant un drapeau tricolore marqué de la flamme FN, une vengeance face à l’« establishment », un pied de nez au « politiquement correct » qui pollue nos esprits gaulois et façonne l’esprit insidieusement de manière uniforme.
Alors l’inéluctable, préparé de longue date, se cristallise, pendant qu’ailleurs on en est toujours aux disputes. La grenouille, sans réaction dans l’eau qui se réchauffe peu à peu, est presque cuite. Le drapeau européen s’effiloche et perd peu à peu ses étoiles ternies.
Et dans le TGV à côté de moi une femme dit à sa voisine : « C’est la faute aux politiques, tu ne viens pas au monde avec la haine ! ».
Alors je pose la question : et s’il n’y avait qu’un seul tour ?
Ajouter un commentaire