Les élections successives et ce depuis des années ont toutes un point commun, un taux d’abstention qui va se dégradant. Un petit calcul, que j’avais réalisé lors des dernières élections Européennes, montre que plus de 7 français sur 10 ne semblent pas concernés, non-inscrits, abstentionnistes, votes blancs et nuls les composant. En taux réel, un parti comme l’UMP ne représente plus, pour cette élection, que 12% de la population en âge de voter et le parti Socialiste quelques 5%. Alors bien sûr la tentation est grande de répondre à l’incivilité populaire par une obligation d’aller voter éventuellement assujettie à une sanction pour ceux qui hésiteraient encore. Pourquoi pas !
Cela ne solutionnera cependant pas le problème de la représentativité de nos élus car si les français ne votent pas, c’est qu’ils ne trouvent pas dans le système tel qu’il est et dans ses représentants les réponses qu’ils attendent. La question est donc bien de rechercher et comprendre les causes profondes du mal démocratique car il s’agit bien d’un mal qui ronge en profondeur notre démocratie, un pays ne pouvant et ne devant pas être gouverné par des minorités. Redonner la parole au peuple, voilà le vrai enjeu ! La professionnalisation de la politique, nourrit à l’aune de catégories consanguines, le cumul des mandats, le nombre pléthorique d’élus nationaux, la puissance des réseaux et lobbies visant toujours à l’intérêt particulier au dépend de l’intérêt général, cette l’attitude consistant à masquer les vrais problèmes et à nous amuser avec des joutes et querelles sans intérêt, n’est-ce pas tout cela qui génère l’abstention ? Juste quelques chiffres, avec 579 députés, 348 sénateurs dont 122 sénateur-maires et ses milliers d’élus régionaux, départementaux et municipaux, les français ne sont-ils pas surreprésenté ? Alors oui, oui à l’obligation de voter, oui si cela s’accompagne : · d’une réduction du nombre d’élus (100 sénateurs et quelques 300 députés me semblerait suffisant) · de l’arrêt des cumuls de mandats (on ne peut pas être partout et surtout toucher de multiples honoraires) · de la limitation à deux mandats consécutifs maximum (limitant de fait cette capacité naturelle à s’endormir sur ses lauriers) · de la création d’une garantie « retour » permettant à quiconque de faire de la politique sans risque professionnel (en dehors de médecins, avocats et personnels de la fonction publique) · de la possibilité de faire évoluer l’administration et ainsi dire adieu à l’immobilisme de la gestion de l’état, régions, municipalités, … · de la présentation de programme d’objectifs affiché, d’un suivi à mi-mandat et d’un bilan exhaustif en fin de mandat (permettant aux citoyens de garder le contrôle) · de la présentation publique des CV des candidats avant chaque élection (pour savoir vraiment à qui on a affaire) · … bien sûr cela n’est pas exhaustif et demanderait une révision de la constitution … La 6ème République !!!
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