Les agriculteurs ont manifesté mercredi 5 novembre au nom d’une revendication assez nouvelle chez eux : le raz le bol des contraintes administratives.
On voyait bien l’hypocrisie de certaines de leurs protestations (contre la limitation des nitrates dans les sols par exemple) et on entendait bien la musique habituelle des revendications sur les prix de vente et les revenus. Mais si on tendait un peu l’oreille, si on oubliait un peu le lisier déversé et les ragondins massacrés en ville, il y avait autre chose. Le fait que la FNSEA puisse mobiliser sur le thème de la lutte contre la paperasse et les réglementations tatillonnes quelques jours après une grande opération de communication gouvernementale sur la simplification administrative en cours est un signal.
Aussi méritoire soit-il, l’effort de simplification administrative n’est qu’une faible digue, submergée avant même d’être achevée, par la montée constante et accélérée de la complexité administrative. C’est en substance ce qu’a redit au Président de la République la dirigeante d’entreprise qui l’interrogeait jeudi 6 sur TF1. Les textes s’accumulent et ils sont appliqués sans la moindre souplesse, marge d’appréciation ou bon sens. Urbanisme, sécurité, accès handicapés etc. nous avons tous quantité d’exemples autour de nous. L’effet sclérosant sur l’ensemble de l’activité économique est grave, particulièrement en période de croissance nulle.
Les fonctionnaires ne sont ni moins intelligents ni moins soucieux du bien public que leurs prédécesseurs. Le problème est donc plus complexe. Nous sommes sans doute victimes avec eux d’une rigidification hiérarchique et juridique de l’administration.
Nous sommes tous sans doute plus ou moins responsables (exigences de sécurité, procès au voisin pour son permis de construire etc…) d’une montée du juridisme qui devient une catastrophe quand il est géré par une sphère publique qui a pris trop d’importance.
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