Pour contenir une immigration illégale difficilement contrôlable des Latinos, n’existent-t-il pas d’autres moyens que de construire un mur ? Jusqu’à présent, les moyens mis en œuvre sont plus classiques et utilisent la police (mais il y a déjà un mur partiel). Certes, les résultats ne sont pas satisfaisants, mais qu’en sera-t-il pendant et après la construction du mur que le nouveau Président américain a promis pendant sa campagne, s’il maintient ce projet ?

Donald Trump a dit, lors de la présentation de son projet, « qu’il connaissait », en référence à son précédent métier, l’immobilier. Les difficultés ne viendront pas de la construction mais d’autres sujets, comme les réactions des pays latino-américains, et particulièrement du pays voisin, le Mexique. La vie des populations sera rendue encore plus difficile, dans un pays membre de l’Accord de Libre Echange Nord-Américain (ALENA).  L’existence de cette alliance économique sera-t-elle encore possible ? Si l’on se réfère à d’autres précédents comme le mur entre Israël et la Palestine, ou entre la Hongrie et la Roumanie, l’existence d’une alliance entre pays séparés par un mur semble improbable.

Du côté positif, pour les Etats-Unis, les trafics de drogue seraient certainement freinés, l’immigration illégale également. Mais les conséquences négatives d’une telle politique pourraient être plus importantes : pauvreté, déchéance des pays du sud des Etats-Unis. De plus, un point difficile, déjà source de conflit, risque d’envenimer les relations: le Mexique recevait dans un passé pas si lointain l’eau des grands fleuves américains –essentiellement le Colorado- qui irriguaient naturellement le Nord-Ouest du Mexique. Elle est de plus en plus rare et polluée. Le mur de Trump va-t-il être aussi  un « mur de l’eau » qui priverait complètement le pays voisin de cette ressource ?

Il découle de ces différentes considérations que la géopolitique américaine serait modifiée, ce qui pourrait avoir comme conséquence des risques de conflits aggravés entre les pays de ce continent. Espérons que Trump oubliera cette promesse et abordera cette question sous un angle plus diplomatique, tout en agissant de manière extrêmement ferme pour contenir l’afflux de migrants vers les Etats- Unis, et éviter le trafic de drogues entre les pays concernés.

En ce qui concerne l’aspect économique de cette affaire, le coût estimé de la construction de ce mur, de l’ordre de 9 milliards de dollars est évidemment énorme. Espérons que le projet ne corresponde pas à la recherche de quelques dixièmes de point de croissance supplémentaire pour les Etats Unis d’Amérique. Il y a bien assez d’équipements publics en mauvais état dans le pays qui ont besoin du grand plan d’investissement annoncé par le Président élu.