Que faire pour rendre les marchés plus surs et moins immoraux ? Si on suit Tirole il vaut mieux réguler que compter sur l’honnêteté des agents économiques et l’effet des codes d’éthique. Il faut donc poursuivre sans relâche les travaux d’assainissement du fonctionnement des marchés financiers aux Etats-unis, au Royaume-Uni , dans l’Union Européenne, et dans les pays émergents. D’après sa conférence et ses réponses aux questions posées on peut pointer trois domaines d’action en particulier :

1- Contrôler et réduire le « shadow banking ». Pour réguler il faut de l’information rappelle Tirole. Il se dit franchement inquiet du développement de ces activités bancaires non régulées. Les problèmes apparaissent toujours là où il n’y a pas de régulation. 2- Contrôler les agences de notation, afin qu’elles retrouvent leur vocation initiale. Pour lui, c’est simple. Avant la crise de 2008 elles ont fait «n’importe quoi ». 3- Continuer à développer le pouvoir judiciaire en la matière. Tirole nous met en garde contre ce que valent nos indignations et nos considérations morales sur les marchés et ne se fait aucune illusion sur la nature humaine. « Il ne faut pas trop compter sur l’honnêteté. Les brebis galeuses iront toujours dans les failles ». Comment les en dissuader ? La « peur de la prison » est un facteur important. Mais il ne faut pas aller jusqu’au point où elle dissuaderait certains d’accepter des fonctions de dirigeants. Jean-Pierre Nessi et Jean-Claude Hazera