Benoît XVI s’estimait trop âgé pour piloter la barque de Saint Pierre. Son successeur, le Pape François, n’est pas jeune. Cet Argentin d’ascendance italienne a 76 ans. La nature fait de lui un pape de transition.

Transition vers quoi ? Des vaticanologues, impressionnés par ses débuts pensent qu’il va prendre des initiatives audacieuses tant à l’intérieur de l’Eglise qu’à l’intention des humains de toutes croyances « en respectant, comme il l’a dit, la conscience de chacun ». Ils estiment aussi que la mise en œuvre d’un tel œcuménisme prendra de longues années et s’interrogent déjà sur ce que pourrait être l’après François. Cette spéculation, un peu honteuse parce que prématurée, va bon train.

Selon les spécialistes, le successeur ne sera probablement pas un Américain du Sud, cela ressemblerait trop à une migration. Un repli sur le vieux continent est possible mais le vent de la mondialisation s’étant levé, un retour aux habitudes peut s’avérer difficile. D’où l’hypothèse d’un grand saut vers l’Afrique ou d’un saut encore plus grand vers l’Asie, continent dans lequel les Philippines (92 millions d’habitants dont 93% de Catholiques), servent de pivot à l’Eglise. Au récent Conclave, Mgr Luis Antonio Tagle, Archevêque de Manille, était souriant et subtilement discret. Il est jeune (55 ans). Dans quelques années il le sera moins.