Dans la course à l’horreur, le régime nord coréen est dans le peloton de tête. Il règne par la terreur sur une population affamée. Aujourd’hui, il se sent fragilisé par la maladie du dictateur en chef. De peur que le monde extérieur conspire contre lui, il montre les dents et fait monter la tension nucléaire.
Pourtant, malgré le flot de bonnes paroles humanitaires, personne ne veut vraiment de la réunification des deux Corées.
L’analogie avec la réunification allemande est trompeuse. La Corée du Sud est moins riche que ne l’était l’Allemagne de l’Ouest tandis que la Corée du Nord est plus pauvre que ne l’était l’Allemagne de l’Est. Circonstance aggravante, les Coréens du Sud (49 millions) sont moins nombreux que ne l’étaient les Allemands de l’Ouest (63 millions) tandis que les Coréens du Nord (23 millions) sont plus nombreux que ne l’étaient les Allemands de l’Est (17 millions). Le fardeau serait décidément trop lourd. D’autant que, ni les Etats-Unis ni le Japon n’apporteraient leur obole.
Bien que paranoïaques, les dirigeants de la Corée du Nord ne peuvent ignorer cet état de fait. Ils savent, en outre, que la Chine ne veut pour rien au monde d’une Corée unifiée. Alors que craignent-ils ? Sans doute, les plus durs d’entre eux craignent que certains autres, à l’intérieur même de l’appareil, aient envie d’adoucir le régime de le rendre plus ouvert et moins totalitaire. Conclusion : une purge interne est probable. Une aventure guerrière l’est moins.
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