Après les matières premières dont regorge le sous-sol africain, les terres arables du continent sont convoitées par un certain nombre d’investisseurs privés et étatiques. La crise alimentaire mondiale de 2007-2008 a servi d’électrochoc.
La forte hausse du prix des denrées alimentaires de base a plongé dans un état de crise certaines régions du monde. Des émeutes ont éclaté dans de nombreux pays pauvres d’Afrique – mais aussi en Chine, en Inde, au Mexique... L’agriculture, mal aimée, se venge et la sécurité alimentaire devient un enjeu stratégique.
On espérait que l’Afrique qui avait tant souffert de la monoculture tournée vers l’exportation – cacao, café, coton - redécouvrirait les bienfaits des cultures vivrières. D’autant que la Banque Mondiale, tournant le dos à des décennies de négligence, a décidé d’augmenter les financements dans l’agriculture des pays pauvres mais aussi dans les infrastructures pour relier efficacement aux marchés urbains les millions de petits paysans isolés.
Las ! Ce futur "idyllique" de paysans africains mangeant enfin à leur faim, fixés sur leurs terres et ne rejoignant les villes que pour écouler leur surplus sur les marchés a du plomb dans l’aile. En cause ? La "faim" de terres arables d’investisseurs internationaux privés et publics. L’Afrique est l’objet de toutes leurs convoitises. D’ores et déjà, ce sont près de 2,5 millions d’hectares qui ont été vendus ou loués – pour des durées de 90 ans - en Ethiopie, au Soudan, au Ghana, à Madagascar ou au Mali...
Les premiers sont à la recherche de profits potentiels à l’heure où les placements financiers font moins rêver. Les seconds, comme la Chine, l’Arabie Saoudite ou encore la Corée du Sud, visent la sécurité alimentaire de leurs peuples. La sécurité alimentaire des Africains, quant à elle, attendra encore.
Ajouter un commentaire