La dictature du gène

070221-DPI.jpgConçu au départ pour les couples non stériles, confrontés à un problème de maladie grave, génétique ou chromosomique, d'obtenir après fécondation in vitro, l'implantation d'un embryon certifié exempt de la maladie redoutée, le diagnostic préimplantatoire (DPI) a tendance à se généraliser.

Dans une longue interview au Monde, datée du 4-5 février, Didier Sicard, Président du Conseil Consultatif National d’Ethique (CCNE), ancien chef du service de médecine interne à l’hôpital Cochin s’inquiète de cette « banalisation ».

En réduisant la personne à une caractéristique donnée, le dépistage prénatal, risque, à ses yeux, de dériver vers l’eugénisme. « Certains souhaitent que l’on dépiste systématiquement la maladie de Marfan dont étaient atteints notamment le président Lincoln et Mendelssohn. Aujourd’hui, Mozart, parce qu’il souffrait probablement de la maladie de Gilles de Tourette, Einstein et son cerveau hypertrophié à gauche, Petrucciani et sa maladie osseuse, seraient considérés comme des déviants indignes de vivre » s’insurge-t-il.

Ces inquiétudes sont-elles justifiées ? Oui si l’on pense à la décision des autorités de santé britanniques d’étendre le dépistage prénatal à un plus grand nombre de pathologies potentielles. En juin dernier, elles ont donné leur feu vert au dépistage des gènes responsables notamment des cancers du sein, des ovaires et du côlon. Un certain nombre de médecins, en France, milite pour une telle extension. Désormais, et pour chacun de nous, la seule question qui vaille sera : à partir de quel degré de « perfection » une vie mérite-t-elle d’être vécue ?

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Commentaires

Je suis personnellement atteint de la maladie de Marfan et je peux vous assurer que si je peux éviter ce calvaire à mes enfants, je le ferai. C'est horrible d'imposer à un enfant une maladie qui aurait pu être évitée.

Ce n'est peut-être pas un hasard si les médias (ici Yahoo.fr) titrent des articles "préventifs" sur le sujet ("Le dépistage génétique des embryons pourrait réduire les chances de grossesse") de façon alarmiste.

Psychose, réalité, désinformation ?

Beaucoup de femmes aujourd'hui, en France, poursuivent de longues études et enfantent pour la première fois vers 28/30 ans.

Dans une société où la jeunesse prime et où les 12/25 ans représentent "la tranche de l'insouciance".

Etre mûr socialement à près de 30 ans : cette réalité sociétale se confronte à un corps qui, dès 30 ans, est, dans le même temps, déjà biologiquement vieux.

Avoir un enfant à 40 ans signifie que l'on aura 60 ans quand celui-ci en aura 20.

Jadis c'était une aberration, un accident. Mais demain ?
Il y a déjà eu des naissances issues de mamans proches de 65 balais !
Serons-nous grands-parents à 150 ans dans 50 ans ?

A la vitesse où avance la science, si elle galope sans conscience, elle ne peut qu'accélérer la ruine de l'âme

Diboo

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AP/LYON - Le dépistage des maladies génétiques sur les embryons de femmes d'âge avancé avant l'implantation dans l'utérus pourrait réduire les chances de grossesse, selon une étude présentée mercredi au 23e congrès annuel de la Société européenne de reproduction humaine et d'embryologie (ESHRE), à Lyon.

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Les résultats de l'étude, qui laissent certains experts dubitatifs, suggèrent que le dépistage génétique ne devrait pas faire partie des examens de routine pour les femmes âgées de plus de 35 ans qui ont recours à la fécondation in vitro (FIV), a expliqué l'un des auteurs de la recherche, le Dr Sebastiaan Mastenbroek, du Centre de médecine reproductive à l'Université d'Amsterdam.

Lors du dépistage génétique, une cellule d'un embryon est prélevée afin de rechercher d'éventuels défauts chromosomiques qui pourraient engendrer des anomalies comme la trisomie 21. Les médecins pensent souvent qu'ils peuvent donner de meilleures chances à une femme mûre de tomber enceinte s'ils sélectionnent les embryons les plus "prometteurs".

Certains spécialistes soupçonnent de leur côté les centres de fertilité d'apprécier les tests génétiques parce qu'ils sont facturés cher, sans que leur utilité soit prouvée.

Pour l'étude, également publiée mercredi dans le "New England Journal of Medicine", les embryons de la moitié d'un groupe de 408 femmes âgées de 35 à 41 ans ont été testés, la moitié étant soumis au dépistage génétique. Le taux de grossesse parmi les femmes ayant subi ce test était de 25% contre 37% pour les autres. En outre, plus de 60% des embryons dépistés puis implantés présentaient des anomalies.

Le Dr Mastenbroek et ses collègues avancent plusieurs explications possibles à ce phénomène: "la biopsie servant au prélèvement de la cellule pourrait nuire au développement de l'embryon plus qu'on ne le pensait", où la cellule examiné pourrait ne pas être représentative de l'embryon tout entier.

Le Dr Anna Ferraretti, directrice scientifique de la Société italienne d'étude de la médecine reproductive, a exprimé des réserves sur la méthode employée dans l'étude, qui avait pu influer sur les résultats. AP

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