Microsoft trop fort ou... monde libre trop faible

060920-Labo1.jpgDepuis quelques années, les logiciels libres font partie intégrante des offres des grands groupes informatiques. Ils devaient permettre aux entreprises et institutions, soucieuses de leur « dépendance », une alternative à l’hégémonie de Microsoft. Quel bilan peut-on en tirer aujourd’hui ?

Selon une étude du cabinet OneStat.com, 97% des micro-ordinateurs dans le monde sont équipés d’un système d’exploitation de Microsoft Windows. Les Linux sont passés, entre 2003 et 2006, de 0,51% à… 0,36% !

Pour les logiciels de navigation sur Internet, Internet Explorer de Microsoft a certes perdu, dans la même période, près de 10% de parts de marché. Il n’en reste pas moins qu’il continue, avec 85 % du marché, à caracoler en tête... loin devant les trois principaux navigateurs « libres » qui cumulent à peine 15%.

Seul le segment des serveurs échappe à cette hégémonie puisque les Linux, avec près de 20% de parts de marché, ont su s’imposer comme le second système d’exploitation.
Le bilan reste donc assez mitigé. Mais au-delà des chiffres, l’attentisme reste de mise. Si choisir Linux pour des applications modestes est devenu un réflexe, Microsoft reste une référence incontournable pour les PC et les applications bureautiques.

En cause ? La multiplicité d’offres rarement compatibles entre elles et la difficulté à garantir un fonctionnement stable sur des solutions appelées, par principe, à évoluer rapidement.

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Commentaires

Cette étude reflète en effet ce que je constate depuis longtemps. Linux fait partie de la grande famille des systèmes Unix, qui datent des années 70 et qui ont une certaine robustesse leur permettant d'être utilisés en tant que serveurs, mais qui ont le désavantage de ne pas être faciles d'utilisation. Pas étonnant que l'utilisateur normal ne souhaite pas s'immiscer dans les méandres de ce système, bien complexe à maîtriser. L'administrateur système, au contraire, aura tendance à le préferer car il correspond à un système fiable et très largement paramétrable en toute transparence (du moins si l'on prend la peine d'apprendre son fonctionnement), ce qui n'est pas le cas des systèmes Windows, au fonctionnement désormais assez fiable mais malheureusement encore bien trop obscur et rigide pour l'ingénieur ou le technicien.

Au cours de ces dernières années, des efforts considérables ont été portés tant par Microsoft pour rendre plus flexible et fiable Windows, que par la communauté Linux pour simplifier et rendre conviviale l'utilisation du système. Mais les efforts n'ont pas encore porté leurs fruits, et Linux reste un système très performant pour une utilisation professionnelle (serveurs), mais peu adaptée au monde bureautique ou de l'informatique de loisirs. De même, Windows Server 2003 est réputé plus fiable et de nombreux professionnels de l'informatique s'acordent à dire qu'il s'agit d'un produit abouti, cependant il subsiste encore un certain nombre de soucis techniques... que Microsoft promet de résoudre en migrant vers sa nouvelle mouture, Vista.

De plus, peu de sociétés osent se lancer dans la publication de logiciels pour Linux, le marché étant trop restreint. En revanche on constate un épiphénomène intéressant : de plus en plus de logiciels autrefois conçus exclusivement pour Linux sont désormais utilisables sous Windows. La suite logicielle OpenOffice, équivalent gratuit et libre de son homologue édité chez Microsoft, fait des émules. Tout comme le navigateur Mozilla Firefox qui a tendance à augmenter ses "parts de marché".
Le système Windows semble adapté au monde de la bureautique et de l'utilisation personnelle, Linux peut être utilisé sans crainte pour les serveurs informatiques, sous réserve d'avoir les compétences nécessaires à sa gestion sous la main.

@ Pierre :
En effet l'interface 3D semble attrayante pour des utilisateurs "pointus".
Reste que bien des utilisateurs ne comprennent déjà pas qu'ils peuvent basculer d'une fenêtre à l'autre. Microsoft pour l'instant a su faire évoluer en douceur ses interfaces. Linux semble proposer une révolution. Mais au final, combien d'utilisateurs seront intéressés par un changement complet de leurs habitudes et quel serait le gain pour l'entreprise ?

Ce qui me rappelle l'origine de nos claviers : Au départ, les industriels avaient un problème avec les utilisateurs qui tapaient trop vite. On était à la fin du XIXème siècle et les premières machines à écrire faisaient alors chevaucher plusieurs lettres... grosse tâche d'encre et retour à la case départ.
Solution : créer des claviers le moins ergonomiques possibles pour ralentir la frappe. Les lettres principales sont dispersées loin de la position centrale des doigts, par exemple le w en anglais dans le coin en haut à gauche... mais le z en français que nous utilisons plus que le w - d'où la différence entre les claviers anglais et français !
Evidemment, avec le temps les machines à écrire se sont perfectionnées et aujourd'hui avec les ordinateurs il n'y a plus aucun risque de bloquage. Mais la pratique est si bien ancrée que plus personne ne peut revenir en arrière et proposer un clavier ergonomique. C'est la force de l'inertie...
Les grands concepts sont commes les éléphants : lents à démarrer, difficiles à maîtriser et impossible à stopper !

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