Le petit-déjeuner du Club en date du 16 janvier 2008 avait donné lieu à un débat fort intéressant sur le rôle des media. Jean-Claude Bourret déclara que ces derniers disaient tous la même chose, c’est-à-dire rien, et que, pour s’informer de ce qui se passe vraiment dans le monde, il se retournait vers les sites Bakchich ou Rue 89.
Ces propos, dans la bouche d’un ancien présentateur du 20 Heures, sont assez stupéfiants et en disent long sur l’état de déliquescence des grands media.
Une illustration flagrante fut apportée par le 20 Heures de France 2 du 23 janvier. Présent sur le plateau, Jacques Attali assiste à un court reportage consacré au rapport qu’il venait de remettre au Président de la République. A la fin, il est invité par David Pujadas à commenter des images constituées, essentiellement, d'interviews de chauffeurs de taxis en furie. D. Pujadas se fit alors proprement « remonter les bretelles » par J. Attali qui, dans une colère froide, dénonça les mensonges (sic) de France 2 et des autres media, qui ont effectivement ramené les 314 propositions du rapport au problème « marginal » des taxis parisiens. Les regards affolés que Pujadas lançait à sa régie font, à eux seuls, un grand moment de télévision.
Une bien belle illustration de la démagogie sinon du populisme d'un certain nombre de média ! On nous cite presque tous les jours l’exemple de la B.B.C., non pour son objectivité et sa rigueur, mais pour son absence de publicité. Comme l’avait bien illustré J.C. Bourret le succès d’Internet tient en partie à la recherche d’informations en dehors des circuits traditionnels conformistes et assujettis aux mesures d’audience. Télévision et presse sont toutefois nécessaires (J.C.B. n’a-t-il pas dit qu’il consulte le site de Backchich mais, en plus, est abonné à la version papier). Soyons vigilants et exigeants pour que la qualité et l’honnêteté intellectuelle soient à nouveau la première préoccupation de nos journalistes.
Commentaires
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Certes, l'exemple des taxis est réducteur par rapport aux 300 propositions.
Mais dans la guerre des chiffres du nombre de taxis supplémentaires (40000 pour France 2, 7000 pour Attali), la télévision publique avait au final raison. Autrement dit, Attali s'est trompé de bataille ou est de mauvaise foi.
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Cet échange est symptomatique en effet d'une certaine presse qui est tenue, pour des raisons commerciales de "faire de l'audimat". Cela est connu ! Alors que les sujets abordés par Monsieur Attali (avec qui bien sûr on n'est pas obligé d'être d'accord) sont, on ne peut le nier, digne d'un certain intérêt, le "commentateur de service" ne peut s'empêcher de parler de choses croustillantes.
Le problème de tout média grand public est justement qu'il est grand public et, au risque de paraître un peu élitiste, je crains que ce public là ne soit grand que par le nombre ...
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