Les dernières péripéties de la vie politique : affaires Valls/Goasguen, Copé etc. sont affligeantes. Quand les politiques se conduiront-t-ils en adultes responsables et non plus en gamins de cours d'école ? Quand arrêteront-ils de jouer dans les caniveaux ?

Bartolone a beau répéter aux députés qu'ils donnent une piètre image d'eux mêmes, rien n'y fait ! Pendant ce temps là l'Espagne et l'Italie, frappées beaucoup plus durement que nous par la crise, entreprennent des réformes drastiques, l'une avec un gouvernement de droite, l'autre avec un gouvernement de centre gauche. La France, elle, n'a su faire, que ce soit sous Sarkozy ou Hollande que des réformettes en accusant systématiquement "l'autre", qu'il soit français ou européen, d'être la cause de tous nos maux. Toujours chercher un bouc émissaire, quel courage !

Actuellement gauche et droite se rejoignent pour jeter l’opprobre sur l'Euro dont la valeur serait la cause de notre déclin économique. Cette attitude défaitiste est en fait une manifestation d'esprit munichois, synonyme d'aveuglement et de lâcheté. Une excellente définition de L'esprit munichois fut donnée par Brice Couturier (France Culture) dans l'émission "Du grain à moudre" consacrée à ce sujet en avril 2007 : L'esprit munichois, depuis lors (c.à.d. 29 septembre 1938), est devenu synonyme de lâche dérobade devant une menace étrangère, d'abandon et de trahison des alliés au nom de la sauvegarde à tout prix de la paix, de myopie politique consistant à concéder à l'adversaire de nouveaux avantages qui lui permettront, demain de nous frapper encore plus fort.

Au cours actuel l'Euro n'est certainement pas surévalué (en 2009 il est monté jusqu'à 1,51 $). Sa valeur est le reflet de la puissance économique européenne et de la confiance que les autres acteurs économiques lui accordent. Toute dévaluation est un constat d'échec et une capitulation devant des efforts à fournir. Si, dans des cas extrêmes dont nous sommes heureusement fort éloignés elle s'avère malgré tout nécessaire, elle ne peut réussir à long terme que si elle est accompagnée par une politique économique extrêmement rigoureuse (ce que l'on a presque toujours été incapables de faire en France, d'où les dévaluations à répétition dans un cercle vicieux dont on ne peut sortir). Les recettes de notre redressement économique sont strictement internes, pendant que l'Euro nous protège des affrontements internationaux. Encore faut-il faire preuve de courage, de lucidité et d'humilité.

Certains peuples rêvent de rejoindre la zone Euro. L'attitude de ses détracteurs français est indigne.