La mère de toutes les réformes

Tous les gouvernements récents, de droite comme de gauche, ont, un jour ou l'autre, évoqué sinon promis une réforme annoncée comme symbolique mais très vite enterrée par consensus de tous les acteurs politiques dans l'indifférence générale.

Cette réforme, qui en fait serait une véritable révolution, est d'une extrême simplicité dans sa rédaction. Son nom : stricte interdiction du cumul des mandats.

Sa mise en œuvre rigoureuse, sans exceptions ni passe droit ou autre dérogation entraînerait rapidement un profond changement de la vie politique et sociale  de notre jacobin de pays.

Le non cumul des mandats, réforme apolitique, répond à des exigences éthiques, morales et tout simplement pratiques. Les parlementaires se plaignent en effet d'être surchargés de travail sinon surmenés. Ils font  tout pour l'être. Peut-être sont-ce des sur-hommes (ou sur-femmes) pour mener à bien simultanément des tâches à fortes responsabilités ? On peut en douter. On nous explique que si l'hémicycle de l'Assemblée Nationale est souvent aux trois quarts (sinon aux neuf dixièmes) vide c'est que ces messieurs dames sont dans leurs circonscriptions. Par contre pour les séances dites plénières où l'intérêt de la Nation s'efface devant les échanges de noms d'oiseaux et les concours de ʺ bons mots ʺ, tout est le monde est là.

Le non cumul des mandats redonnerait un peu de lustre au titre, pourtant glorieux, de député ou de sénateur puisque qu'actuellement il faut leur adjoindre ʺ maire de... ʺ pour leur donner plus de prestige ou de gloriole.

Il entraînerait un renouvellement rapide du personnel politique et provoquerait un foisonnement idéologique dont nous avons le plus grand besoin.

Qui plus est ce serait un bon moyen pour lutter contre la corruption, sujet hyper tabou, qui gangrène de plus en plus la France comme l'on montré des classements internationaux récents.

Qui aura le courage de mettre fin à cette spécificité française ?

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Commentaires

@ Michel Chevet

Le problème d'une telle mesure est qu'elle est bien trop "simplificatrice".

La politique est devenu un "métier" et non une "fonction" au service de la collectivité (ce qui est l'honneur suprême). Or les métiers, au plan économique, fonctionnent suivant le modèle dominant capitaliste et libéral. POurquoi pas si on limite le modèle au rôle de "moteur" économique et social.

Mais si on laisse faire le moteur capitaliste seul, il provoque de facto l'accumulation des pouvoirs et des ressources comme objectif principal. Il provoque fusion et absorbtion dans ce but.

POurquoi cela est-il une spécificité française ?

Peut-être que la France est restée toujours plus royaliste que le Roi, dans tous les domaines et cherche donc plus la différence que le consensus ?

Cela expliquerait bien des choses...

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