Commencer par un Grenelle du développement démultiplié dans les bassins d’emploi. Notre pays souffre. Désindustrialisation. Développement poussif des services. Chômage. Balance du commerce extérieur de plus en plus déficitaire. Notre vitalité s’effondre.
C’est dans les entreprises que se joue l’essentiel. Dans la plupart des grandes, le pouvoir a été confisqué par la finance. Les dirigeants n’ont plus donné la priorité au développement dans la durée, à l’évolution anticipatrice de ses métiers, à l’excellence de ses produits, aux opportunités de répondre aux vrais besoins des consommateurs, de la société et de l’environnement. Ils ont serré les boulons au maximum et cherché à faire des économies sur le travail.
Pour parvenir à serrer les boulons dans le très court terme, ces dirigeants ont renforcé la bureaucratisation du travail et traité leurs personnels comme des pions. Cette évolution, combinée à la précédente, a endommagé le sens du travail, démotivé les troupes et favorisé le développement, à l’intérieur de l’entreprise officielle, d’une entreprise fantôme qui se désolidarise et traîne les pieds. Perte de dynamisme, d’innovation, de productivité et de résilience.
Les PME et les « social business » souffrent d’un excès de règlements et de bureaucratie publique. Les PME sont écrasées par un régime fiscal qui leur est défavorable et, lorsqu’elles sont sous-traitantes, par la politique à courte vue de leurs grands clients.
Pour sortir de cette situation, nous avons besoin que s’organise un immense effort national concerté. L’idéal serait que le gouvernement issu des prochaines élections, qu’il soit de droite, du centre ou de gauche, en fasse l’une de ses lignes directrices.
La concertation devrait impliquer des dirigeants et des personnels de grandes entreprises et de PME, des représentants des pouvoirs publics, des syndicats, des forces vives, des think tanks, des consultants, etc. Elle devrait s’organiser non seulement au niveau national mais aussi, et peut-être surtout, à celui des régions et des bassins d’emploi.
C’est ultérieurement que l’on passerait à quelques décisions législatives concernant, par exemple, l’équilibre des poids au sein des conseils d’administration, la fiscalité des PME, l’allégement de la bureaucratie, etc.
Commentaires
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Je suis très surpris par ce texte relatif à un "Grenelle du développement", et particulièrement par sa lourde critique du comportement des grandes entreprises.
D'une part, je déteste le mot "Grenelle". Je regrette vivement qu'il ait été pris comme le symbole d'un accord prometteur ; ceux qui le font semblent avoir oublié ce que fut le "Grenelle" de 68, et feraient en outre bien d'analyser de près le contenu, les conséquences et le coût du "Grenelle de l'environnement".
D'autre part, je n'ai pas connu, dans ma carrière commençant en 1957 et pas tout-à-fait terminée (je suis encore un peu la vie d'une très grande entreprise européenne), une seule grande entreprise dominée par les motivations qu'imagine et critique l'auteur. (...).
Je suis prêt à débattre de ce sujet avec qui on voudra, à la seule condition que ce ne soit pas avant 10 h le matin !
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