Les citoyens de l’Union Européenne n’ont plus envie d’élargissement, en tout cas pour le moment, et leurs dirigeants pas beaucoup plus. C’est une des leçons de la crise qui oppose une partie du peuple ukrainien à son Président accusé de vendre son pays à la Russie plutôt que de finaliser le rapprochement négocié avec l’Union Européenne.
En d’autres temps la vision de la foule ukrainienne manifestant pour exiger le rapprochement avec l’Europe de l’Ouest aurait déclenché manifestations de soutien, pétitions et autres fortes déclarations en France comme dans d’autres pays européens. Cette fois-ci c’est dans un silence assez glacial que nous regardons les Ukrainiens se battre pour nous rejoindre tandis que les dirigeants européens assurent le service minimum.
Il n’y a pas de quoi s’en réjouir. D’abord parce que c’est le signe d’une Europe trop peu sûre d’elle pour continuer à s’ouvrir. Ensuite parce que les élargissements n’ont pas été qu’une source de problème : crise grecque et autres travailleurs détachés. Ils ont aussi donné des coups de fouet à la croissance des pays entrants mais aussi, par ricochet à celle du reste de l’Europe.
Commentaires
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La difficulté pour les européens convaincus comme moi est qu'on est dans une logique d'affrontement intérieur: une partie de l'Ukraine contre l'autre. Est-ce que nos pétitions auraient un impact quelconque et,si oui, cet impact serait-il positif ? L'exemple syrien (et l'exemple centre-africain ?) montrent qu'il est difficile d'intervenir de façon positive dans les guerres civiles.
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Peut etre que les Europeens se disent que les "coups de fouets" ca peut faire du bien au debut mais que, s'ils durent trop longtemps, ca peut faire un effet contraire ...
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Le commentaire de Jérôme Cazes est évidemment pertinent. Je crois quand même -c'est une intuition et pas de la science exacte- qu'il y aussi une vraie lassitude des élargissements.
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